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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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fenêtre pendant que le prêtre se trouvait à la porte.
    — Et le guet ? demanda Corbett.
    — Il n’était pas encore arrivé, dit Simon. Je me suis approché de Lawrence et l’ai réconforté, mais il m’a dit de me cacher. Je me suis couché derrière un banc du choeur, me suis endormi et ne me suis réveillé qu’à la nuit. Un cierge brûlait. J’allais me lever quand ils sont soudain apparus. J’étais terrifié et suis resté caché jusqu’au matin quand le prêtre et le guet ont forcé la porte. J’ai profité de la confusion pour fuir. Repensant au fragment de tissu accroché au buisson, Corbett hocha la tête et insista :
    — Tu en sais plus, j’en suis sûr. Un géant ? Un nain ? Qui étaient ces gens ?
    L’adolescent fît signe qu’il l’ignorait.
    — Il faut que je m’en aille, murmura-t-il d’une voix rauque.
    — Demain, lança Corbett. Sois demain devant St Katherine, à côté de la Tour, juste avant prime.
    Le jeune homme acquiesça, se leva avec un pauvre sourire forcé et s’éloigna d’une démarche gracieuse. Corbett et Ranulf restèrent un peu plus longtemps, puis, rabattant soigneusement leurs capuchons, se levèrent et partirent, le portier presque invisible les guidant vers la rue. Corbett retrouva l’air libre avec joie et respira à pleins poumons cet air frais pour chasser les humeurs malsaines du sous-sol et s’en purifier.
    Enfin, s’étant assurés qu’ils étaient seuls et qu’on ne les suivait pas, ils s’en retournèrent à la Tour. Ranulf n’avait quasiment pas suivi la conversation entre l’adolescent et Corbett, aussi accabla-t-il ce dernier de toute une série de questions, mais il renonça devant les grommellements et les réponses évasives qu’il reçut.
    Corbett était surexcité par ce que Simon venait de lui apprendre bien que ce dernier n’eût fait que confirmer ce que subodorait le clerc : Duket avait bien été assassiné par plus d’une personne. Mais les réponses aux autres questions ? Qui étaient-ils ? Le géant ? Le nain ? Des silhouettes vêtues de noir qui avaient remonté la nef sans bruit ? Comment étaient-ils entrés ? Corbett essayait encore de trouver des solutions lorsqu’ils atteignirent la poterne de la Tour et qu’un garde ensommeillé et bougon les fit entrer. Ils se rendirent dans leurs nouveaux quartiers ; Corbett dit à Ranulf de se taire et d’arrêter de l’agacer, puis, s’enveloppant dans sa cape, il se retourna vers le mur de granit gris, voulut alors oublier la fatigue et les frayeurs de la journée et se força à s’endormir en pensant au corps d’Alice, doux comme le satin et la soie.
    Le lendemain, il partit au rendez-vous après avoir ordonné à Ranulf de se reposer des tribulations de la veille. Il sortit par la poterne et marcha jusqu’à l’église St Katherine toute proche, dont les cloches sonnaient justement prime.
    Il s’attendait à trouver le lieu désert, aussi fut-il surpris de voir une petite foule assemblée devant le porche. Il se mit à courir, redoutant ce qu’il allait voir. Les gens le laissèrent passer et il buta presque sur le corps de l’adolescent à qui il avait parlé la veille ; ce dernier était vêtu de la même manière, ses longs cheveux blonds frisés et coiffés, mais cette fois une plaie béante lui barrait la gorge et le sang trempait le devant de sa cotte. Simon gisait, écartelé, bras et jambes étendus, et ses yeux sans vie tournés vers le ciel.
    — Que s’est-il passé ? demanda Corbett à l’une des passantes, une petite femme brune et ridée dont les mèches grises s’échappaient de dessous la coiffe.
    — Je ne sais pas, répondit-elle. Nous nous rendions au marché de la cité. Nous avons trouvé le corps. Il n’y avait personne. Quelqu’un a envoyé prévenir le coroner et le héraut.
    Elle dévisagea attentivement Corbett comme le font souvent les vieilles femmes.
    — Pourquoi demandez-vous cela ? Vous le connaissez ?
    Corbett fit signe que non.
    — Non, je pensais le connaître, mais je me suis trompé.
    Il fit demi-tour et s’éloigna lentement, comprenant que lorsque, la veille, il s’était rendu au Merle, il avait dû être suivi. Quelqu’un l’avait sans doute vu converser avec l’adolescent et avait décidé de filer ce dernier.
    Corbett ressentit soudain colère et lassitude. On lui avait mis constamment des bâtons dans les roues, à lui, clerc de la Justice royale en mission officielle, on l’avait

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