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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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tenons rouillés et où l’odeur de la terre humide sous leurs pieds se mêlait à la puanteur de la fumée, du charbon de bois, du sang, de la sueur et de la peur. La pièce était vide, exception faite de braseros et de deux ou trois tabourets. Des chaînes et des anneaux pendaient au mur, mais l’attention de Corbett fut attirée par le petit groupe sinistre au fond de la salle.
    En s’approchant, le clerc vit trois hommes, torse nu, le front ceint de tissu noir pour empêcher la sueur de leur couler dans les yeux. Le corps luisant, ils étaient tournés vers les braseros pour en retirer de longues barres de fer dont ils avaient enveloppé le bout d’un morceau d’étoffe pour se protéger les mains. Il regarda l’un d’eux saisir une barre rougeoyante et la placer contre ce qu’il prit pour une ombre près du mur jusqu’à ce qu’il entendît un cri horrible et vît cette ombre sursauter et se tordre. Il comprit alors qu’il s’agissait du prêtre, enchaîné par les poignets et dépouillé de tout vêtement à l’exception d’un pagne. Son corps n’était que longues plaies béantes là où avait été appliqué le fer rouge. Corbett dissimula son horreur, sachant que l’heure n’était pas à la pitié. Cet individu était probablement responsable de la mort de Duket, de celle du jeune Simon et de deux tentatives d’assassinat sur sa personne. La seule crainte que ressentit Corbett fut la peur inavouable que Bellet ne s’avérât innocent.
    — A-t-il répondu à la question que je vous ai demandé de lui poser ? siffla Corbett.
    Neville fit signe que non.
    — Il dit qu’il n’est pour rien dans la mort de Duket. Corbett sentit le coeur lui manquer et il eut la bouche sèche.
    — A-t-il dit quelque chose ? Neville grimaça.
    — Il en a assez dit. Il n’a cessé d’appeler Satan à son aide et ce n’est pas le genre de prières auxquelles on s’attend dans la bouche d’un prêtre.
    Corbett contourna les braseros et passa près des bourreaux qui le regardèrent, la mine interrogatrice, pour savoir s’il allait leur ordonner d’appliquer à nouveau le fer rouge.
    Il vit que leur victime était à bout. Le visage livide, les yeux fous de douleur, le corps maigre, osseux et pitoyable, le prêtre avait atteint les limites de la résistance.
    — Eh bien ? chuchota Corbett. Nous revoilà à nouveau face à face, mais dans des lieux bien inattendus !
    Il s’approcha et, touchant presque les cheveux trempés de sueur du prêtre de façon à n’être entendu que de lui, il murmura :
    — Lawrence Duket, est-ce vous qui l’avez tué ? Bellet se tourna lentement vers lui, les yeux rétrécis par l’effort qu’il fit pour échapper à la vague de souffrance qui le submergeait.
    — C’est de ta faute ! Salaud ! jura-t-il. Tu n’es qu’un rustre de foire. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. Toi et tes pareils serez bientôt balayés.
    Bellet gémit et essaya de soulever son corps pour soulager la douleur lancinante de sa poitrine et de ses jambes.
    — Je peux leur dire d’arrêter, dit Corbett. Aussitôt que vous direz la vérité. Qu’est-ce que le Pentacle ? Qui a ordonné que Duket soit assassiné ? Qui a tué le jeune Simon ? Qui a organisé les attaques contre moi ? Mais le prêtre détourna le regard et Corbett sentit qu’il se moquait secrètement de lui. Rouge de colère, il lui saisit le menton et le força à le regarder dans les yeux.
    — Parlez ! lança-t-il. Parlez maintenant !
    La seule réponse qu’il obtint fut un flot d’insultes mêlées de salive. Puis le corps du recteur se tordit et se raidit comme celui d’un épileptique en crise, avant de se relâcher soudain, la tête retombant sur la poitrine.
    Repoussant Corbett, Neville s’approcha et tâta le cou et la poitrine du prêtre.
    — Il est mort, dit-il. C’est fini.
    Il regarda Corbett et lui demanda :
    — Que doit-on faire du corps ? Corbett haussa les épaules.
    — Enveloppez-le dans un linceul et enterrez-le dans la fosse commune.
    Il sortit de la salle de torture, laissant derrière lui les silhouettes lugubres qui se tenaient près de la pauvre lueur tremblotante des braseros. Il ne ressentait nul remords pour ce qui était arrivé à Bellet. Il savait l’homme coupable. C’était un être malfaisant qui avait joué un rôle déterminant dans l’assassinat de Duket et qui, de son aveu même, était gravement impliqué dans une sinistre affaire de trahison envers le

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