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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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crénelé. La flèche était en l’air, dirigée vers une route ou un chemin sur lequel se trouvait un cavalier portant couronne. Le dessin, assez grossier, ressemblait presque à celui d’un enfant, mais avait pourtant une vigueur et un réalisme particuliers. Au-dessous était écrit : Hac Die libertas nostra de arcibus veniat, ce que Corbett traduisit tout haut : « Ce jour-là, notre liberté viendra des arcs. » Il étudia le croquis et la phrase. Il se rappela la devinette de l’écuyer Savel, à propos de l’arc qu’on ne pouvait pas bander, mais qui était plus dangereux que tout autre, car il contenait toutes les armes.
    L’image des tombes fraîchement remuées dans le cimetière s’imposa alors à son esprit et, se retenant de crier, il dévala l’échelle, tenant encore la bible qu’il fourra dans les mains de Ranulf éberlué.
    — Vite, lança-t-il. Apporte-la au chancelier. Dis-lui de regarder les dessins à la fin, en particulier le dernier. Dis-lui qu’il empêche le roi de rentrer de Woodstock et qu’il ordonne de fouiller toutes les tombes récentes de St Mary-le-Bow.
    Ranulf dut répéter son message jusqu’à ce qu’il le sût par coeur, puis Corbett le laissa partir.
    Après s’être calmé et avoir fait le tour du presbytère, Corbett traversa la cour boueuse et arriva devant l’église dont il poussa doucement la porte non fermée à clef. Il entra et se tint un instant immobile, respirant profondément et guettant le moindre bruit étrange ou menaçant, tout en essayant de déterminer s’il y avait du danger dans l’air. Convaincu qu’il n’y en avait pas, mais encore bouleversé par l’attaque à laquelle il venait d’échapper, il remonta la nef et s’assit sur la Sainte Cathèdre. Il regarda les ombres de l’entrée en constatant que ce devait être à peu près à cette heure-là que Duket s’était réfugié dans l’église. Il se demanda une fois de plus comment les assassins avaient pu pénétrer dans l’église, tuer Duket et ressortir sans se faire voir.
    Il observait encore la nef lorsque tout d’un coup la solution du problème s’imposa à son esprit. C’était si simple, si évident qu’il éclata d’un rire dont les échos se répercutèrent dans l’église déserte. C’était d’une clarté si manifeste et d’une telle simplicité qu’on discernait derrière une intelligence brillante et astucieuse. Il entendit à nouveau son vieux dominus, le père Benedict, lui dire que tout problème avait une solution. « Ce n’est qu’une question de perspective, mon garçon ! lançait-il de sa voix forte. Une simple question de perspective ! » Eh bien, il avait trouvé la bonne perspective, il ne lui restait plus qu’à découvrir les véritables assassins, les ombres qui se profilaient derrière le Pentacle.
    Corbett se leva, remonta la nef et sortit dans le soleil de ce début de printemps. Il se sentait heureux et presque sans s’en apercevoir se rendit chez Alice. La taverne était vide, il traversa donc tranquillement la salle et ouvrit la porte de la cuisine. Alice, le dos tourné, parlait à Peter le géant dont la haute masse la dépassait tandis qu’elle lui expliquait doucement quelque chose. Corbett l’appela et elle se retourna d’un trait. Le sang se retira de son visage stupéfait, mais elle poussa vite une exclamation de joie et courut vers lui pour lui jeter ses bras autour du cou, l’enlacer et l’embrasser. Elle se saisit de la lourde cape fermée d’une broche, et la défit. Puis elle le pria de s’asseoir et envoya Peter chercher de quoi boire et manger.
    — Êtes-vous heureuse de me revoir ? demanda sèchement Corbett.
    Alice l’embrassa sur les lèvres :
    — Bien sûr, dit-elle avec une petite moue. Où étiez-vous ? Que faisiez-vous ?
    Il lui raconta une histoire — qu’il était en mission officielle et que, par suite d’obstacles, son enquête avançait lentement. Il ne souffla mot des attaques menées contre lui, ni qu’il avait dû se réfugier à la Tour. Il ne voulait pas l’inquiéter, et moins il y avait de gens au courant de ce qui se tramait, mieux c’était. De plus, quelque chose lui déplaisait chez Peter, le géant morose, et à l’auberge de La Mitre, quelque chose de troublant et d’indéfinissable.
    Corbett demanda à Alice ce qu’elle avait fait, mais elle se contenta de hausser les épaules :
    — Je me suis occupée de l’auberge ou du moins j’ai essayé. Le roi va

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