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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Ranulf devait attendre que la réponse fût prête et qu’il devait la lui rapporter immédiatement.
    Ranulf s’en fut sur-le-champ, laissant son maître à ses pensées ; celui-ci était déjà en train de remplir un autre parchemin.
    De la Tour, Ranulf se rendit en barque à Westminster où il réussit, après s’être renseigné dans le Grand Hall, à rencontrer le vieil archiviste. Après avoir parcouru la missive de Corbett, Couville écouta attentivement le jeune homme. Ranulf s’aperçut que Couville s’inquiétait pour son maître et qu’il n’avait rien fait pour dissiper l’angoisse du vieillard en lui décrivant la conduite étrange et aberrante de Corbett.
    — Comme après la mort de sa femme et de son enfant, murmura Couville, avant de reprendre : Ces renseignements, pourtant, lui seront peut-être utiles. Ranulf dut rester auprès de Couville pendant quelques jours à ronger son frein, pendant que le vieillard fouillait les archives et envoyait ses clercs parcourir la ville en quête de renseignements. Enfin, peu de jours après, Couville confia à l’adolescent un rouleau de parchemin qu’il lui ordonna de rapporter à Corbett, à la Tour. Ranulf s’empressa d’obéir, heureux d’échapper au minuscule bureau de Couville et à la chambre encore plus petite que lui avait donnée l’archiviste.
    Il trouva son maître, la mine encore pâle et abattue, sur le chemin de ronde surplombant les douves, appuyé aux créneaux et contemplant, l’air indifférent, les eaux sombres en contrebas. Sans presque prendre la peine de saluer Ranulf, Corbett se saisit du document envoyé par Couville et le parcourut avec empressement, marmonnant et grommelant comme s’il s’était attendu à y trouver ce qu’il y lisait. Il ordonna ensuite à Ranulf de se reposer et de déjeuner avant de lui confier une courte missive à remettre à Dame Alice-atte-Bowe à la taverne de La Mitre. Une fois cela fait — enjoignit Corbett à Ranulf  —, le jeune homme devait vaquer dans la ville et cela, ajouta-t-il sèchement, sans s’attirer d’ennuis. Ranulf s’en alla immédiatement en direction des cuisines de la Tour. Corbett attendit que son pas décrût, puis, se cachant le visage dans les mains, versa des larmes amères de rage et de désespoir, qu’accompagnait la sensation d’un vide immense.

CHAPITRE XVII
    Trois jours plus tard, Corbett demanda aux cuisiniers de remplir ses sacoches de pâtés, de tourtes et de vin, et, après quelques mots brefs échangés avec Swynnerton et Neville, il sortit par la poterne pour aller à la rencontre d’Alice. Il lui avait demandé de le retrouver dans les champs au nord-est de la Tour dans les ruines romaines dont les murs — squelettes blanchis témoins d’une ancienne gloire déchue — sillonnaient les champs. Alice était déjà là, debout près d’un mur, enveloppée d’une cape fourrée par-dessus une robe de taffetas vert, sa longue chevelure noire dénouée sur ses épaules, et un cercle rouge à étoiles d’or cernant son front. Corbett ne put que s’émerveiller en secret de sa beauté. Il l’embrassa avec ferveur sur le front et sentit ses bras autour de lui. Il resta là à regarder les ruines tandis qu’elle posait sa tête sur sa poitrine. Puis il la tint à bout de bras et la taquina parce qu’elle était arrivée à l’heure. Elle rit et joua la coquette, mais il vit qu’elle se tenait aux aguets, le regard inquiet, comme se doutant de quelque chose. Corbett étendit la couverture la plus propre qu’il ait pu trouver et ils s’assirent, adossés à un muret, goûtant la chaleur du fort soleil printanier.
    Ils mangèrent et burent, rirent et bavardèrent jusqu’à ce qu’Alice, presque comme un acteur de mystère, se tournât vers lui et lui demandât comment allait son enquête. Corbett sirota son gobelet de vin, la main sur le genou d’Alice :
    — Duket, commença-t-il lentement, a été assassiné. Il ne perçut aucune réaction chez Alice, aussi prit-il sa bourse et en retira les longs fils de soie.
    — Ah, j’oubliais ! ajouta-t-il avec un sourire. Quand vous avez ouvert le fermoir de ma cape, ces fils se sont pris dedans. Je crois qu’ils viennent de vos gants. Je suis désolé, j’ai dû les abîmer !
    Il posa les fils sur la petite paume gantée de soie noire. Alice les regarda avant de dévisager Corbett et d’éclater d’un rire en cascade.
    — Vous ne m’avez pas fait venir ici, se moqua-t-elle, pour vous

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