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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
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naturellement, au premier chef, l’assemblée... Très pénibles sont les circonstances; la population ne dispose plus d’aucun mode d’éclairage; elle n’a ni pétrole, ni bougies, ni huile ; beaucoup d’habitants sont dépourvus de l’électricité; — de ce fait, 2.800 ménages se trouveraient absolument sans lumière.
    De la soustraction du gaz résulterait, en outre, l’impossibilité d’utiliser les appareils de stérilisation constamment employés dans les pharmacies pour la préparation des médicaments ; — et pour les hospices, hôpitaux, orphelinats, ce serait une gêne de tous les instants, notamment pour l’hospice civil où se pratiquent quodiennement des opérations chirurgicales qui nécessitent aussi des appareils de stérilisation indispensables, fonctionnant au gaz...
    L’administration fera valoir tous ces motifs d’ordre majeur auprès de l’autorité allemande afin que le gaz ne soit pas enlevé à la population ; et cette affaire donne lieu avec le capitaine Zur Strassen à une correspondance qui fera surseoir jusqu’en janvier, sinon à un maintien intégral, du moins à une suppression générale du gaz.

    En la réunion du 22 septembre, le Conseil, soucieux du manque d’eau à Sedan, — résultat de la forte consommation faite par les diverses formations allemandes, — souscrit au principe de prise en charge par la Ville des dépenses occasionnées par une nouvelle canalisation pour l’amenée des eaux de Haybes : la source à capter se trouve à 450 mètres environ du point où existe la machine à vapeur, et les devis approximatifs pour la fourniture des tuyaux en poterie, pour les fouilles, la pose et les différentes fournitures accessoires se montent à 45.000 fr.
    L’Assemblée communale, dans la même séance :
    Regrette vivement de ne pouvoir faire droit à la pétition d’ouvriers civils réquisitionnés par les Allemands, — pétition tendant à obtenir une augmentation de salaire ; ceux de ces ouvriers dont le salaire ne suffirait point à assurer l’existence de leur famille, pourraient d’ailleurs adresser une demande de secours à l’Administration qui la soumettrait au Bureau de Bienfaisance.

    Le 29 septembre, c’est à la Caisse de retraite des sapeurs-pompiers et à l’Orphelinat protestant que sont votés de nouveaux prêts :
    817 fr. 50 à ladite Caisse pour assurer le paiement des pensions aux retraités et les subsides aux veuves et orphelins admis à la Caisse ;
    Et 3.000 fr. à la seconde institution.
    Le Conseil n’a garde d’oublier LA CRÈCHE : il la subventionne.
    A ce propos, rappelons le récit que M. le professeur Calmette , de Lille, a fait à l’Académie de médecine, récit émouvant des souffrances de nos malheureux compatriotes (inter quos nos !) pendant la cruelle occupation allemande.
    A la suite de cette grave communication et sur l’initiative de la Ligue d’hygiène scolaire, une enquête médicale sur l’état sanitaire des enfants des écoles a été faite par le D r Heuger dans le Nord et par le D r Genevrier, dans les Ardennes. Les résultats, communiqués à l’Académie de médecine, en sa séance du 29 avril 1919, sont déplorables et dépassent tout ce qu’on pouvait imaginer, car ils impliquent que « les générations d’enfants qui ont souffert de l’invasion teutone sont compromises définitivement. »
    Ces enfants n’ont pu se développer parce qu’ils n’ont pas eu à manger. Pendant 4 ans et plus, ils ont souffert de la faim ! Nourrissons, ils s’épuisaient en vain à têter un sein déjà tari par les privations imposées à la mère. L’allaitement artificiel qui aurait pu suppléer était impossible ! Dès le début d’octobre 1914, en effet, le lait de vache devint rare. Réservé pourtant aux enfants et aux malades, bientôt il devint introuvable...
    Beaucoup de ces pauvres petits êtres n’ont pu supporter tant de fatigues et toutes ces privations. Le D r Genevrier estime que la mortalité infantile a dépassé de plus de 30 pour cent les chiffres d’avant-guerre !
     
    — - Le Conseil passe à l’examen, puis à l’homologation — avec approbation — du compte dit de guerre , au 30 juin 1917.
    A l’ordre du même jour figure une taxation pour l’achat et la vente des légumes , — vente et achat qui prêtent à trop d’abus ; cette taxation est fixée, et les dispositions en sont rendues publiques par voie d’affiche.

    Une douloureuse communication est faite, le 15

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