Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
qu’il ne convenait pas de confisquer, au profit de la masse, les modestes réserves que les prévoyants et parcimonieux peuvent parfois réaliser sur la ration d’un ou de plusieurs membres d’une famille, lorsque celle-ci est suffisamment nombreuse.
En définitive, cette idée fut jugée impraticable et n’eut pas de suite.
Pourvoir :
A l’aménagement, très compliqué, de logements pour des ouvriers. civils, des émigrés et des évacués, dont la charge est laissée à la municipalité par la Commandanture ;
A la réorganisation du service de police en fusionnant les agents et les gardes civils ;
A la liquidation de pension à M me Paul Laroche, veuve du professeur décédé, otage, à Vilna ( 70 ) ;
Au règlement de la consommation du gaz, avec l’autorité militaire ( 71 );
A divers comptes pour réquisitions de guerre ;
A l’examen de nouveaux emprunts, sollicités par la société civile des prêts et différentes associations ; voilà, entre beaucoup d’autres, des travaux qui s’imposent au Conseil de janvier à mars 1918.
Hormis une approbation des comptes de la commune de Sedan, les uns avec la Commission de ravitaillement (For relief in Belgium), et les autres avec quatre négociants de la ville pour remboursement aux personnes n’ayant point reçu, contre leur versement, de charbon commercial en 1916, les six membres, représentant le Conseil municipal, n’ont pas à s’occuper le 8 juin 1918, de sujets très graves, relatifs à notre état de guerre ou d’occupation.
En effet, l’examen d’une augmentation de salaires demandée — vu la cherté des vivres — par des ouvriers civils ( 72 ) ; — des emprunts à consentir à telle œuvre et telle société ; — des dispositions à prendre pour l’arpentage de terrains distribués aux habitants en vue de la plantation de pommes de terre ; — l’admission de diverses personnes au bénéfice du ravitaillement à paiement différé ; etc... ce sont là désormais questions courantes et, pour ainsi dire, de roulement ordinaire.
Plus intéressante est peut-être la décision que les réparations, de nature quelconque, faites à des immeubles, sur instance des locataires, en l’absence des propriétaires ou gérants, ne seront pas prises en charge par la ville.
Le Conseil se peut féliciter de son vote de traitement mensuel (avec rétroactivité au 15 décembre 1917) à M elle Yvonne Laroche, institutrice suppléante au collège Turenne ( 73 ), fille du regretté professeur, mort pour la France à Vilna.
Nous avons laissé la question de l’adduction des eaux de Haybes au point précis où elle se trouvait en septembre 1917 : il faut, le 1 er juillet encore, s’en occuper plutôt qu’en délibérer ; car l’engagement est imposé à la ville de payer à l’autorité allemande le nouveau matériel nécessaire au remplacement de la machine à vapeur et de la pompe de Haybes que leur ancienneté ou vétusté rend insuffisantes. Le Conseil se borne, du moins, au regret platonique de n’avoir pas eu communication de catalogues et devis lui permettant de se rendre compte, d’une façon approximative, du montant de l’engagement qu’il est sommé de prendre.
Mais ce n’est pas tout : le 20 août, la Commandanture avise la ville que l’approvisionnement d’eau à Sedan devient, d’après les experts, de plus en plus difficile : des machines vont être commandées tout de suite, lesquelles agrandiront la distribution des eaux de Haybes ; les frais seront de 35.000 marks environ, et la mairie devra déposer cette somme à la Commandanture qui se chargera d’exécuter aussitôt les travaux.
Ici l’on peut et l’on doit discuter. Que veut-on, en résumé et en réalité ? l’approvisionnement rapide de la ville en eaux. Or, si l’on entend poser deux pompes actionnées par un moteur électrique, ce sera long et d’autant plus coûteux qu’il ne peut s’agir d’une installation durable et définitive ; — que si, au contraire, on aménage une locomobile de 20 chevaux actionnant la pompe n° 1, et débitant 960 m e , ce sera exécutable à courte échéance, et le résultat sera satisfaisant.
Tout bien pesé, le Conseil passe cette proposition à l’autorité allemande, sous bénéfice de l’observation, très importante, qu’il y aurait danger à mêler l’eau de la source abandonnée à celle qui est actuellement utilisée ; en effet, la première contient des eaux de surface et des eaux d’étang,
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