Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
novembre, au Conseil et à la Commission des otages ( 63 ) : un ordre de la Commandanture, exige, en effet, la désignation, pour ce jour-là même, à quatre heures, de trois notables sedanais qui partiront en Allemagne.
L’Assemblée déclare ne pouvoir absolument pas indiquer ces trois personnes ; elle s’arrête au parti de dresser la liste de tous les notables, sans exception ni distinction de profession, et de la remettre à la Commandanture à qui demeurera ainsi la responsabilité du choix des victimes ( 64 )
Au Conseil incombent encore des tâches multiples et des études revenant très fréquemment sur le tapis : tel le réglement des questions suivantes :
Celles-ci relatives aux ouvriers civils réquisitionnés, (réclamations pour les salaires) ;
Celles-là ayant trait aux ouvriers obligés de travailler dans les formations allemandes ;
Les unes concernant les comptes de ravitaillement avec la C. R. B. et les comités opérant avec cette commission ;
Les autres touchant aux ravitaillements à paiement différé.
Et tout cela ne va point toujours — on le suppose bien — sans soulever certains incidents, ou provoquer quelques interpellations !...
Le Conseil municipal s’efforce d’agir toujours au mieux et d’aplanir toutes les difficultés comme, surtout, celle que suscite le service du charbon commercial. A ce propos, il faut multiplier démarches, négociations, pourparlers. En deux mots : les livraisons du charbon ont commencé le 7 août 1916, et cessé le 13 décembre de la même année. Le Conseil est en mesure, seulement au mois de novembre 1917, de décider le remboursement aux personnes ayant commandé de la houille des sommes par elles versées ; et il vote, par régularité, un crédit de 11.640 fr.
Cet aperçu ne peut donner qu’une faible idée des complications de toute sorte, sur lesquelles on sera édifié par la lecture complète des procès-verbaux de la mairie et du dossier afférent à cette affaire,
Fatalement, la guerre amène, en se prolongeant, la réédition de ces appels que nous avons déjà tant de fois consignés et que nous aurons à consigner encore, dans la triste succession de nos malheurs : nous parlons ici de la nécessité où se trouvent des sociétés, comme les Caisses de retraites de nos ouvriers sedanais; de nos sapeurs-pompiers ; comme aussi l’œuvre des enfants assistés et pupilles de l’Assistance publique des Ardennes; l’Orphelinat protestant ; l’œuvre des Fourneaux économiques ; la Société de prévoyance et de secours mutuels,... de demander de nouveaux prêts au Conseil municipal, qui — vu la notoriété dont jouissent les unes et les autres — accueille toujours favorablement de semblables requêtes. Le Conseil vote même une augmentation annuelle, d’avance, aux dits enfants assistés de notre département, eu égard aux circonstances actuelles, au surenchérissement des vivres et aux difficultés énormes d’existence.
XVIII
L’enlèvement de vingt-deux Sedanais et de douze Sedanaises comme otages en Allemagne, au mois de janvier ( 65 ), par l’administration militaire à titre de représailles (?) inspire au maire une allocution où il exprime « les profonds regrets du Conseil au sujet d’une telle mesure qui le prive de deux de ses membres MM. Hansquine et Richard , et ravit trente-quatre de nos concitoyens à leurs familles ( 66 )... » Au nom de ses collègues qui s’associent à ses sentiments, et en son propre nom, M. A. Grandpierre « félicite les exilés de l’honneur à eux fait de personnifier la France ».
Sont mises au point, dans cette dernière séance de l’année 1917 des questions relatives :
A l’exploitation de bois communaux ( 67 ) ;
A une distribution de charbons (tout venant) à la population.
Et à l’acquisition de bœufs et de buffles ( 68 ).
Sur le thème des Cuisines de guerre , dont la Commandanture prescrit, à une échéance assez prochaine, l’installation en faveur des familles peu nombreuses dont tous les membres vaquent au travail, l’unanimité est acquise à ce fait qu’en dehors même de l’impossibilité matérielle de les établir ( 69 ), il y aurait fatigue et perte de temps énormes pour les Sedanais obligés de revenir des terrains qu’ils sont allés cultiver, afin de prendre en ville, à heure fixe, le repas de midi facilement emporté par eux et consommé sur le lieu même de leur labeur. Puis resterait cette considération, « toute d’équité »,
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