Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
Vom Netzwerk:
doivent être traitées comme les habitants de cette commune, sans pouvoir réclamer d’autres avantages, le Conseil décide que les familles sedanaises ayant émigré dans d’autres endroits — quoique domiciliées à Sedan — ne recevront plus par notre Bureau de Bienfaisance les secours à elles jusqu’alors octroyés au titre d’ assistés militaires .

    Au milieu des affaires les plus compliquées, la municipalité doit veiller de près à des vols de denrées alimentaires provenant du ravitaillement hispano-américain ; — elle doit exercer un contrôle sur les livraisons de houille , afin que rien du charbon servant au réapprovisionnement ne soit vendu à telle ou telle personne ( 55 ) ; — elle doit aussi pourvoir à l’aménagement de nouvelles tranchées dans la partie supérieure du cimetière Saint-Charles, aménagement essentiel pour l’inhumation des soldats français et alliés (les prisonniers roumains).

    Les mêmes besoins ramènent, en cours d’année, les mêmes demandes, toujours justifiées, partant accueillies ; c’est ainsi que de nouveaux préts sont consentis à la Société de secours mutuels, à la Caisse de retraites de nos ouvriers, à la Caisse des sapeurs-pompiers, à l’Orphelinat protestant, à l’Union mutualiste des Ardennes, et aux Fourneaux économiques.
    XVI
    Le 8 mars, est lu un intéressant rapport du Conseil d’administration des Fourneaux économiques : de cette œuvre il est parlé autre part ( 56 ) ; nous dirons ici que du 4 août 1914, date de leur ouverture, au 1 er mars 1917, les Fourneaux ont distribué : 748.526 rations en 814 jours (défalcation faite des dimanches et jours chômés), soit 920 rations quotidiennes environ.
    Dans la 2 me phase de mai 1915 à avril 1916, le pain a faitdéfaut;
    Dans la 3 me , d’avril 1916 à novembre 1916, plus de pommes de terre ;
    Dans la 4 me , de novembre 1916 à mars 1917, plus de viande , et les distributions n’ont plus consisté qu’en légumes et bouillon.
    A cette institution si méritante et si utile le Conseil consent — de préférence à toute autre combinaison — la vente, au prix de 20 francs les 100 kilos, de 6.136 kilos de choux-navets, dont la disposition lui a été concédée par l’autorité allemande. — Le président, M. Léon Ninnin, remercie, au nom du comité de l’œuvre, le Conseil d’avoir ainsi résolu la crise dont la pénurie de légumes mettait en péril l’existence même des Fourneaux ( 57 ). Plus tard, le 29 mai 1917, le Conseil parera à leur cessation en leur accordant par jour 3 kilos de lard et de saindoux, afin de leur permettre de doubler un cap difficile, c’est-à-dire de traverser une période particulièrement critique jusqu’aux légumes nouveaux.

    La « Contribution de Guerre » forme toujours, hélas ! un chapitre important : pour 1917, il en sera levé une « comme participation aux frais et besoins de l’armée et de l’administration. » — Nos pères en 1815, et nous-mêmes en 1870-71, nous n’avons que trop connu cette triste conséquence de l’occupation ennemie! « V œ victis, Malheur aux vaincus ! » dit-on ; malheur aux pays envahis, aux pays occupés !
    Les communes faisant partie du Syndicat ardennais de ravitaillement pour la région sedanaise — communes auxquelles sont annexées pour cette circonstance Villers-devant-Mouzon, Autrecourt et Yoncq ressortissant à la Commandanture de Raucourt — doivent verser du 7 au 21 avril un acompte de 1.250.000 francs sur cette contribution qui est de 4.500.000 fr.
    Nous nous étendons sur ce grave objet dans notre premier volume ; pour l’instant, ajoutons seulement que M. Jacques, directeur de la Société générale, trésorier du Syndicat de ravitaillement, n’ayant point reçu des communes dépendant de ce syndicat les autorisations nécessaires d’ordonnancement sur la Caisse syndicale, dut faire savoir à la Commandanture qu’il ne pouvait, pour l’échéance du 7 avril, lui effectuer le versement partiel de 750.000 francs exigé ; alors, la Commandanture opéra la saisie de cette somme à la Caisse même du syndicat, c’est-à-dire à la Société générale ( 58 ).

    Puisqu’il est encore question de réapprovisionnements et de subsistances, c’est le lieu de mentionner que l’Administration municipale, émue de la difficulté toujours croissante de nous sustenter, se concerte, au cours de ce mois de mai, avec la commission compétente pour prélever sur les réserves : une

Weitere Kostenlose Bücher