Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
essentiel d’assurer le service de l’éclairage et d’éviter tout incident. Aussi bien le Conseil, à titre de prêt, consent à avancer à la Compagnie la somme qui doit parfaire le gage impérieusement demandé.
Nous rendons, dans un autre chapitre, un légitime hommage à l’action du Bureau de Bienfaisance et du Comité de secours comme des diverses sociétés et œuvres dont les services furent si grands en ce temps-là : un heureux accord intervient alors entre le Bureau et le Comité que nous venons de nommer : celui-ci indiquera, sur la demande de celui-là, quelle est la situation exacte des personnes qu’il secourt ou se propose de secourir, et quelle est la mesure de cette assistance : de la sorte, mieux répartis seront les subsides, et plus facilement évités les abus. — Pour notre part, nous avons, à maintes reprises, souhaité et tâché de provoquer une semblable entente.
Des pourparlers entre la municipalité et M e G. Ninnin, notaire de la famille Dérué-Villette, aboutissent à l’achat par la ville : 1° d’une coupe de bois destiné aux fours des boulangers de Sedan et de ses faubourgs ; — 2° de 5 ou 6 hectares de bois au lieu dit les 5 frères ... Il y a là une convention que l’on peut regretter de n’avoir pas vu se généraliser ; car ce « modus agendi » eût peut-être empêché le pillage que nous déplorons ailleurs ( 52 ).
En général, nous ne soupçonnons pas à quels chiffres arrivent les ravitaillements... Or, la commission For relief Belgium, le Comité national de secours et d’alimentation du nord de la France et le Comité de district de Charleville ont, au 30 juin 1916, procuré en marchandises à notre ville pour 1.193.281 fr. 30
Rappelons qu’à cette époque la Commission de ravitaillement se compose de MM. A. Grandpierre, Ad. Benoît, L. Millot, D r A. Lapierre, M. Foucher et V. Richard, conseiller municipal.
Le vœu de voir la viande , que les Allemands ont supprimée, remplacée par de la viande conservée (de la viande salée) va se réaliser, — du moins, par intermittence : le Comité Hispano-Américain doit nous en faire parvenir à raison de 250 grammes par habitant et au prix de 1 fr. 80.
L’année 1916 touche à son terme... A titres d’étrennes, le Conseil alloue 300 francs à la garde civile (20 francs à chaque garde) ; et si les huit membres de notre Assemblée communale sont quotidiennement de service à la mairie, ils ne se réunissent, en 1917, que le 24 janvier, et c’est pour apprendre que le général en chef, par ordre du 15 de ce même mois, a imposé la ville de 50.000 marks. Pourquoi ?... Parce qu’ « un grand nombre d’habitants commit de graves excès le 2 janvier à l’occasion du passage à Sedan de prisonniers roumains ( sic ) ?? »
A des infortunés succombant à la faim,
Tendre par charité quelque morceau de pain,
N’est-ce pas là vraiment un crime abominable ?
L’amende ou bien la mort seule serait capable
D’expier ce forfait : on nous le ferait voir!...
H. R.
Nous relatons et mettons la chose au point, à la date correspondante dans notre premier volume.
Tout en s’inclinant, vi et necessitate coactus ( 53 ), le Conseil oppose avec à-propos les remerciements du général von der Thann lui-même à la ville pour notre population si secourable le 24 juillet 1873 à ses Bavarois frappés d’insolation, et la rigueur du général en chef de janvier 1917, envers la même cité également touchée de commisération pour de pauvres prisonniers tombant d’inanition et de fatigue !...
La réglementation du salaire des manœuvres et ouvriers réquisitionnés s’imposant, les huit ou neuf conseillers fixent à 0 fr. 50 par heure (avec maximum de 10 heures) le prix de la journée aux ouvriers de profession, et à 0 fr.30 pour ceux qui sont occupés comme servants.
L’expérience ne tarde pas à démontrer, en présence de réclamations nombreuses, l’obligation d’uniformiser ce salaire journalier aux ouvriers civils sedanais directement enrôlés par les Allemands et travaillant régulièrement pour eux ( 54 ) : le Conseil sera fort de cette détermination pour rejeter, le 29 mai, une demande de majoration introduite par les employés de l’ Arbeiteramt et impérativement appuyée par ce bureau allemand.
Puis, se fondant en droit et en fait sur les lois des 5 août 1914 et 9 août 1915 qui spécifient que les familles de mobilisés ou de prisonniers arrivant dans une commune
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