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Septentrion

Septentrion

Titel: Septentrion Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louis Calaferte
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ce bas monde, ceci comme cela, ce qui permet à la roue de tourner rond dans le grand univers piqué d’étoiles.
    J’étais dans ces dispositions en m’amenant chez elle. Miracle du magnétisme sexuel ou je ne sais quoi, on eût dit qu’elle m’attendait très certainement.
    Ouvre la porte au premier coup de sonnette malgré l’heure tardive. Ne pose pas une seule question. Un peu alanguie au début, mais chaude par en dessous. Comme il faut. Chair de langouste. Nue. En robe de chambre à pois. Referme elle-même la porte sur nous rapidement et se bourre contre moi. Du haut en bas. Contre mes cuisses. Moulée. Bien à la hauteur de mon sexe, un pan du peignoir écarté pour que je sente mieux la proéminence à travers l’épaisseur de mon pantalon. L’érection me vient en droite ligne du cervelet, ou je ne m’y connais pas. Elle murmure quelque chose d’indistinct. Bafouillé. Commence à me mouiller l’oreille de salive. En déroute. Broute. Racle ses ongles longs sur ma nuque. Glisse ses deux mains sur mes épaules. Dans le dos. Descend progressivement. Traîne. Sur les reins. Sur les fesses. Elle me pelote les cuisses, en pinçant, prend la chair sous l’étoffe, à poignée. Arrive enfin à destination sans se presser. Sûre d’elle-même. S’y introduit. Deux doigts d’abord. La main entière. Cherche. Éprouve quelques menues difficultés à me le sortir par l’ouverture du slip. Et s’effondre. À genoux. D’un bloc. Là. Sur le carrelage rouge et noir du vestibule. À côté du porte-parapluies en cuivre bien astiqué. Rutilant. Elle me branle en douceur l’espace d’une seconde. Le tient ensuite sous ses yeux. Silencieuse. Médusée. L’examine de près comme une curiosité d’antiquaire. Lui parle. Incompréhensible. Toujours dans son hollandais natal. Pose brusquement sur la petite fente deux ou trois baisers vifs, primesautiers. L’écarte. Y glisse l’extrême pointe de sa langue. L’appuie. Elle va aussi chercher les couilles qui sont restées en arrière. Les tient si légèrement dans le creux de sa paume, comme si on venait de lui confier un oisillon frileux. Presse les deux boules entre ses doigts, pour les distinguer. Les soupèse. Griffe doucement la peau qui durcit. Mord au fil des dents. Coupure de velours. Passe sa langue humide. Chaude. Dessus et autour et dans la ligne creuse de la jointure des cuisses, de chaque côté. Fait même une tentative pour pousser plus avant. Les vêtements la gênent. Sursaute. Traversée par un spasme de tout le corps. Émet un son rauque. Du fond de la gorge. Et, comme n’y tenant plus, possédée, elle happe ce sexe de sa bouche grande ouverte. Se l’enfonce aussi loin qu’elle peut. C’est la moiteur de la grotte marécageuse. Je sens distinctement le fond de son palais. La chute de la voûte, et quelque chose comme une limace qui remue au bout. Elle le garde. Empaqueté. Gloutonne. De ma hauteur je ne vois que la ventouse charnue de ses lèvres arrondies autour de ce qui reste de sexe qu’elle n’a pu engloutir. Elle a les yeux fermés. J’avance un peu. J’entre. Un centimètre à peine. Elle me remercie de cette heureuse initiative par un grognement de reconnaissance. Et puis, je ne sais comment elle fait aller sa langue en spirales lentes, comment elle s’y prend pour me déchirer à l’intérieur du canal, comment elle actionne ses joues à la façon d’une poire de caoutchouc, la salive s’accumule, mousse, bouillon houleux, je tangue sur mes pieds, bascule au-dessus du vide des grands sommets nerveux, je me rattrape à ses cheveux du bout des doigts, c’est un mal lancinant, une flèche glacée qui me transperce, le sperme se déclenche, loin, du fond du puits artésien noirâtre où un nid de scorpions en débandade piquent au hasard autour d’eux, lumières rose bonbon d’une grande ville renversée comme une coupe de champagne sous le séisme imprévisible, picotements dans les yeux, dans les nerfs, les nervures, les ramures, les branchages secondaires, fusées flashs d’illuminations planétaires, le sol voltige, vacille. Un. Deux. Trois coups de bélier ensoleillés sur la masse de la rétine. L’éjaculation arrive comme une vague. De partout à la fois. Afflue. Des jambes. De derrière les genoux. Des dents. Des tempes. Du cœur. De la pointe du menton. Cyclone pinéal avec broderies sonores de marteaux-pilons, de cymbales et de cuivres stridents, et je lui lâche dans le gosier sans pouvoir me

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