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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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s’entrecroisaient de façon bien plus intéressante. Elle avait appris que les Vernier et les Debussy avaient été voisins rue de Berlin, à Paris. Et quand elle était allée voir la tombe de Debussy au cimetière de Passy où Manet, Berthe Morisot, Fauré et André Messager étaient également inhumés, elle avait par hasard découvert la tombe de Marguerite Vernier, blottie sous les arbres dans un coin du cimetière.
    L’année suivante, de retour à Paris avec Hal, Meredith était allée déposer des fleurs sur sa tombe.
    Après avoir remis le manuscrit de la biographie au printemps 2008, Meredith s’était entièrement consacrée à ses recherches sur le Domaine de la Cade et sur l’itinéraire de son aïeul, de la France à l’Amérique.
    Elle avait commencé par Léonie. Plus Meredith en apprenait sur Rennes-les-Bains et sur l’abbé Saunière de Rennes-le-Château, plus elle était convaincue que Hal avait raison : toute cette histoire n’avait été qu’un écran de fumée destiné à détourner l’attention de ce qui s’était produit au Domaine de la Cade. Elle était persuadée que les trois cadavres découverts dans les années 1950 dans le jardin de l’abbé Saunière étaient des protagonistes des événements du 31 octobre 1897 au Domaine de la Cade.
    Meredith soupçonnait l’un des trois corps d’être celui de Victor Constant, l’homme qui avait assassiné Anatole et Marguerite Vernier. D’après certains documents, Constant s’était réfugié en Espagne et avait été soigné dans plusieurs cliniques pour une syphilis de stade tertiaire, mais il était rentré en France à l’automne 1897. Le deuxième corps était peut-être celui du valet de Constant, qui, selon les témoignages, s’était mêlé à la foule montée à l’assaut de la maison, mais dont le corps n’avait pas été retrouvé dans les décombres. Le troisième était plus difficile à identifier : c’était une personne à l’épine dorsale déformée et aux bras anormalement longs, qui ne mesurait pas plus d’un mètre vingt.
    Un autre événement avait intrigué Meredith : le meurtre du curé de Coustaussa, Antoine Gélis, quelques heures avant les événements du 31 octobre 1897. Gélis vivait en reclus. À première vue, sa mort ne semblait pas liée aux événements du Domaine de la Cade, sauf par la date. Il avait d’abord été frappé avec un tisonnier, puis avec une hache retrouvée dans l’âtre du vieux presbytère. Selon Le Courrier de l’Aude , il avait reçu quatorze coups à la tête ayant occasionné plusieurs fractures du crâne.
    Les auteurs de ce meurtre particulièrement sauvage et apparemment sans motif n’avaient jamais été retrouvés. Tous les journaux locaux de l’époque l’avaient rapporté et les détails se recoupaient. Après avoir tué le vieillard, les meurtriers avaient allongé le corps et croisé les mains du prêtre sur sa poitrine. La maison avait été fouillée et le coffre-fort ouvert, mais selon la gouvernante du prêtre, sa nièce, il était vide de toute façon. Rien ne semblait avoir été dérobé.
    Meredith avait cependant relevé dans un article deux détails révélateurs. Premièrement, au cours de l’après-midi du 31 octobre, une jeune fille correspondant au signalement de Léonie Vernier avait rendu visite au presbytère de Coustaussa. On avait retrouvé un mot d’elle adressé au curé. Deuxièmement, une carte de tarot avait été glissée entre les doigts de la main gauche du mort.
    La carte XV : Le Diable.
    Quand Meredith avait lu cela, elle s’était souvenue de ce qui s’était produit dans les ruines du sépulcre et avait cru comprendre. Le diable, par l’intermédiaire de son serviteur Asmodée, avait repris les siens.
    Quant à savoir qui avait placé la boîte à ouvrage de Léonie et le jeu de tarot dans leur cachette sous le torrent asséché, elle n’avait pas réussi à le découvrir. Dans son cœur, Meredith aimait s’imaginer que Louis-Anatole était revenu de nuit au Domaine de la Cade et qu’il avait remis les cartes à leur emplacement d’origine pour honorer la mémoire de sa tante. Mais sa raison lui disait que c’était probablement un certain Audric Baillard, dont elle n’avait pas encore pleinement élucidé le rôle dans cette histoire.
    Sa propre généalogie avait été plus facile à retracer. Au cours de l’été et du début de l’automne 2008, grâce à l’aide d’une employée ingénieuse et

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