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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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extrêmement efficace de la mairie de Rennes-les-Bains, Meredith avait reconstitué l’histoire de Louis-Anatole. Fils d’Anatole et d’Isolde, il avait été élevé par Audric Baillard à Los Seres, un petit village des monts Sabarthès. Après la mort de Léonie, Louis-Anatole n’était jamais retourné au Domaine de la Cade et la propriété était tombée en ruine. Le tuteur de Louis-Anatole était sans doute le père ou le grand-père de cet Audric S. Baillard qui avait écrit Diables, esprits maléfiques et fantômes de la montagne.
    Louis-Anatole Vernier et un domestique de la famille, Pascal Barthes, s’étaient enrôlés en 1914 et avaient fait campagne. Pascal avait reçu de nombreuses décorations, mais il n’avait pas survécu à la guerre, contrairement à Louis-Anatole. Après l’armistice, en 1918, ce dernier avait émigré en Amérique, cédant officiellement la propriété en ruine du Domaine de la Cade à la famille Bousquet, avec laquelle il avait des liens de parenté. Au début, il avait gagné sa vie en jouant du piano à bord de bateaux à vapeur sur le Mississippi et dans des théâtres de vaudeville. Sans pouvoir le démontrer, Meredith aimait penser qu’il avait un jour croisé la route d’un autre musicien de vaudeville, Paul Foster Case.
    Louis-Anatole s’était installé près de Milwaukee, dans un lieu qui s’appelait aujourd’hui Mitchell Park. Meredith avait aisément reconstitué le chapitre suivant. Louis-Anatole avait eu une liaison avec une femme mariée, Lillian Matthews, qui était tombée enceinte de lui. Peu de temps après la naissance de leur fille Louisa, ils avaient rompu. Lillian et Louis-Anatole semblaient s’être perdus de vue. Rien n’attestait que le père et la fille se soient revus, mais Meredith espérait qu’à tout le moins, Louis-Anatole avait suivi de loin l’itinéraire de sa fille.
    Louisa avait hérité des talents de musicien de son père. Devenue pianiste, elle avait entamé une carrière de concertiste dans l’Amérique des années 1930. Après son premier concert dans une petite salle de Milwaukee, elle avait découvert une enveloppe posée devant la porte des coulisses. Elle contenait la photo d’un jeune homme en uniforme et une partition : Sépulcre 1891.
    À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Louisa s’était fiancée à un autre musicien, un violoniste dont elle avait fait la connaissance en tournée. Jack Martin était un homme nerveux et instable ; ses expériences dans un camp de prisonniers birman avaient achevé de le briser. Il était rentré en Amérique toxicomane, souffrant de Hallucinations et de cauchemars. Lui et Louisa avaient eu une fille, Jeanette, mais leur couple était en difficulté et quand Jack avait disparu dans les aimées 1950, Louisa n’avait pas dû beaucoup le regretter.
    Jeanette avait hérité de la beauté, du talent et du caractère de son grand-père Louis-Anatole et de sa mère Louisa, mais aussi de la fragilité, de la vulnérabilité de son arrière-grand-mère française Isolde et de son père Jack.
    Meredith contempla la couverture du livre posé sur ses cuisses. Une reproduction de la photo de Léonie, Anatole et Isolde prise sur la place de Rennes-les-Bains en 1891. Sa famille.
    Après trois ans de recherches approfondies, elle avait rendu son manuscrit.
    Mark, le gérant de la librairie, parlait encore. Hal croisa le regard de Meredith et fit mine de se zipper les lèvres.
    Meredith sourit. Hal s’était installé aux États-Unis en octobre 2008 : c’était le plus beau cadeau d’anniversaire qu’on ait jamais offert à Meredith. À Rennes-les-Bains, les problèmes de succession avaient été difficiles à régler car on avait eu beaucoup de mal à déterminer les raisons précises du décès de Julian Lawrence. Ce n’était ni un accident cardio-vasculaire, ni un infarctus. Il ne portait aucune trace visible de traumatisme, mis à part des cicatrices inexplicables dans ses paumes. Son cœur avait simplement cessé de battre.
    S’il avait survécu, il n’aurait sans doute pas été poursuivi pour le meurtre de son frère ou la tentative de meurtre sur Shelagh O’Donnell. Les preuves indirectes de sa culpabilité dans les deux affaires étaient convaincantes, mais la police n’avait aucune envie de rouvrir l’enquête sur la mort de Seymour. Shelagh n’avait pas vu son agresseur et il n’y avait aucun témoin.
    Cependant, on avait découvert des preuves incontestables

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