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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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chemin qui part de la route de Sougraigne. Mais il oblige à contourner tout Rennes-les-Bains, puis à remonter la colline, ce qui fait une bonne heure de marche. C’est bien plus rapide par l’ancien chemin forestier.
    — Et votre maîtresse vous avait-elle demandé de nous conduire par là, Marieta ?
    La jeune fille rougit.
    — Elle ne m’a pas interdit de vous mener par les bois, riposta-t-elle, sur la défensive.
    Ils attendirent patiemment que Marieta ait fini de farfouiller dans la poche de son tablier pour en sortir une grande clef en cuivre. La serrure s’ouvrit avec un bruit sourd, puis la servante poussa le portail du côté droit. Une fois qu’ils eurent passé le seuil, elle le referma et il s’enclencha derrière eux en vibrant et en grinçant sur ses gonds.
    Léonie avait des nœuds dans l’estomac, mélange d’énervement et d’excitation. Tout en suivant Anatole au long de petites sentes herbeuses, manifestement peu empruntées, elle se sentait dans la peau d’une aventurière. Peu après, une haute haie de buis se profila. Une ouverture en arche y était découpée. Mais au lieu de prendre par là, Marieta continua tout droit et ils arrivèrent enfin à une allée large et bien entretenue, recouverte de gravier. Ici, pas trace de mousses ni d’herbes folles. Majestueuse, l’allée était bordée de châtaigniers aux branches chargées de fruits.
    Quand enfin elle aperçut la maison, Léonie fut saisie d’admiration.
    Imposante, mais bien proportionnée, elle bénéficiait d’un emplacement idéal, par son ensoleillement et les perspectives que lui offrait sur le sud et l’ouest sa position en surplomb de la vallée. Elle comptait trois étages, un toit en pente douce, des fenêtres munies de volets qui s’alignaient sur une élégante façade blanchie à la chaux. Celles du premier étage donnaient chacune sur des balcons de pierre ornés de balustrades en fer forgé. Tout l’édifice était couvert d’une vigne vierge d’un rouge flamboyant dont les feuilles vernissées luisaient au soleil.
    Alors qu’ils approchaient, Léonie aperçut derrière la corniche qui courait tout au long du dernier étage huit fenêtres rondes, sans doute celles d’un grand grenier.
    Peut-être que maman aimait bien se poster là-haut pour regarder de l’une de ces fenêtres ? songea-t-elle.
    Un large escalier semi-circulaire en pierre menait à une majestueuse porte d’entrée à deux battants peinte en noir, munie d’un marteau et de ferrures en cuivre, sous la courbe d’un portique. Deux cerisiers ornementaux plantés dans d’énormes pots encadraient l’entrée.
    Léonie gravit les marches après la servante et Anatole, et ils pénétrèrent dans un grand vestibule au sol carrelé en damier noir et rouge et aux murs recouverts d’un papier peint crème décoré de fleurs vertes et jaunes, dont les nuances délicates donnaient une impression de lumière et d’espace. Au centre, un grand vase de roses blanches reposait sur le bois poli d’une table en acajou. Tout cela formait un décor à l’intimité chaleureuse.
    Sur les murs étaient accrochés des portraits d’hommes à moustache et favoris en uniforme et de femmes en robes à crinolines, ainsi que quelques paysages brumeux et des scènes pastorales de facture plus classique. Du vestibule partait un grand escalier et, à sa gauche, Léonie remarqua un piano quart de queue, dont le couvercle fermé était couvert d’une fine couche de poussière.
    — Madama vous recevra sur la terrasse d’après-midi, dit Marieta, et elle les conduisit jusqu’à des portes vitrées qui ouvraient face au sud, sur une terrasse.
    Ombragée par une treille de vigne et de chèvrefeuille, la terrasse faisait toute la largeur de la maison. De là, on dominait les pelouses et les parterres, dont une allée de marronniers et de cyprès marquait au loin les limites. Plus près, un belvédère en verre et bois peint en blanc luisait au soleil, et au premier plan, un lac ornemental miroitait.
    — Par ici, madomaisèla, Sénher.
    Marieta les emmena tout au bout de la terrasse. À l’ombre d’une marquise jaune, une table dressée pour trois les attendait : sur une nappe blanche, un service en porcelaine blanche, des couverts en argent et, au milieu, un somptueux bouquet mêlant fleurs des champs, violettes de Parme, géraniums roses et blancs et lys violets des Pyrénées.
    — Je vais prévenir ma maîtresse que vous êtes là, dit Marieta, et

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