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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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perrons des maisons qui donnaient sur la chaussée étaient en pierre, propres, élégants, et la chaussée elle-même, bien que non pavée, tout à fait praticable. Des lauriers plantés dans de larges caisses bordaient la rue, amenant les bois jusque dans la ville. Elle vit un monsieur replet en redingote, deux dames avec ombrelles, trois infirmières poussant chacune une chaise roulante. Ainsi que des petites filles enrubannées en jupons blancs à volants, qui se promenaient avec leurs gouvernantes.
    Le cocher quitta la grand-rue et amena les chevaux à l’arrêt.
    — Place du Pérou. Terminus ! claironna-t-il.
    La petite place était bordée d’immeubles sur trois côtés et ombragée de grands tilleuls. À travers cette voûte de feuillage, le soleil doré filtrait en projetant sur le sol un damier d’ombre et de lumière. Il y avait un abreuvoir pour les chevaux, et les balcons des maisons bourgeoises étaient ornés de jardinières d’où retombaient en cascade les dernières fleurs d’été. À la terrasse d’un petit café, sous des auvents rayés, des élégantes gantées et voilées prenaient des rafraîchissements en compagnie de leurs messieurs respectifs. Au coin, dans un renfoncement, on apercevait l’entrée d’une chapelle.
    — Tout ça est d’un pittoresque, marmonna Anatole.
    Le cocher sauta à bas de sa cabine et se mit à débarquer les bagages.
    — Place du Pérou. Terminus, tout le monde descend ! lança-t-il à la ronde.
    Un par un, les voyageurs descendirent. Il y eut les adieux un peu gênés de ceux qui ont fait un bout de route ensemble, mais n’ont pas grand-chose en commun. Maître Fromilhague leva son chapeau et disparut. Quant à Gabignaud, il serra la main d’Anatole et lui remit sa carte, en disant combien il espérait avoir le plaisir de les revoir pendant leur séjour, peut-être pour une partie de cartes ou encore à l’une des soirées musicales qui avaient lieu à Limoux et à Quillan. Puis, donnant une petite tape sur son chapeau à l’adresse de Léonie, il se hâta de traverser la place.
    Anatole passa un bras autour des épaules de Léonie.
    — C’est moins rébarbatif que je ne le craignais, dit-il.
    — Tu plaisantes ? C’est charmant. Tout à fait charmant.
    Une jeune fille vêtue de l’uniforme gris et blanc d’une soubrette surgit du coin gauche de la place, essoufflée. Potelée, jolie, elle avait des yeux d’un beau noir profond, une bouche pulpeuse, et des mèches de cheveux bruns s’échappaient de sa coiffe.
    — Tiens ! S’agirait-il de notre comité d’accueil ? s’interrogea Anatole.
    Derrière elle, tout aussi essoufflé, suivait un jeune homme au visage large et débonnaire, qui portait une chemise ouverte et un foulard rouge noué autour du cou.
    — Si je ne me trompe, voici ce qui a mis en retard cette jouvencelle, ironisa Anatole.
    La servante tenta d’arranger ses cheveux, puis elle courut au-devant d’eux et leur fît une petite révérence.
    — Sénher Vernier ? madomaisèla. Madama m’a envoyé vous chercher pour vous emmener au Domaine de la Cade. Elle m’a priée de vous présenter ses excuses, mais il y a eu un problème avec le cabriolet. Il est en réparation, mais Madama vous conseille de venir à pied, ce sera plus rapide, dit-elle, puis elle s’interrompit pour jeter un coup d’œil dubitatif aux bottines en vachette de Léonie. Si cela ne vous fait rien…
    Anatole toisa la jeune fille des pieds à la tête.
    — Et vous êtes ?
    — Marieta, Sénher.
    — Très bien. Et combien de temps vont prendre ces réparations, Marieta ?
    — Je ne saurais dire. Il y a une roue de cassée.
    — Bon, et à combien d’ici se trouve le Domaine de la Cade ?
    — Pas luènh.
    Anatole regarda par-dessus l’épaule de Marieta le garçon qui reprenait son souffle.
    — Et nos bagages, vous pensez les récupérer plus tard ?
    — Oc, Sénher, dit-elle. Pascal s’en chargera.
    Anatole se tourna vers Léonie.
    — Dans ce cas, comme nous n’avons pas vraiment le choix, je propose que nous suivions le conseil de notre tante. En route.
    — Quoi ? s’indigna Léonie malgré elle. Mais tu détestes marcher ! Et puis, ce sera trop éprouvant pour toi ! lui dit-elle en portant la main à ses côtes, pour lui rappeler les coups qu’il avait reçus.
    — Mais non, ça ira très bien. Je reconnais que c’est ennuyeux, ajouta-t-il en haussant les épaules. Mais à tout prendre, je préfère avancer

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