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Serge Fiori : s'enlever du chemin

Serge Fiori : s'enlever du chemin

Titel: Serge Fiori : s'enlever du chemin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Thériault
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Québec. Montréal, Laval, Gatineau, Hull, Sherbrooke, Trois-Rivières, Chicoutimi et tant
d’autres   ; pas une ville d’importance, au Québec, n’échappe à la vague Harmonium.
    Au sein du band, malgré quelques tensions plus ou
moins apparentes, et en dépit du fait que Fiori se sente de
plus en plus souvent anxieux et angoissé, règne une atmosphère de respect, un humour qui rapproche les membres.
Serge aime se moquer de sa bande, appeler ses collègues
par leurs surnoms.
    «   Quand Animal jouait, Pixie se mettait à côté et surveillait le hi-hat , la paire de cymbales, pour voir s’il était sur
le bon temps. Farmer était toujours sur le bord de le frapper. Il le surveillait du coin de l’œil et de temps en temps,
paf, il lui donnait un coup de bâton. Ces deux-là étaient
complètement à l’opposé   : Abbott et Costello   ! C’étaient les
meilleurs amis du monde, mais ils s’engueulaient tout le
temps. Ils se connaissaient depuis très longtemps, ils vivaient une relation amour-haine   ; Pixie était toujours dans
la face d’ Animal . Comme des adolescents, ils prenaient les
autres à témoin pour se donner raison. Par exemple, Stanley disait à Farmer   : “T’as pas le snare.
    —
On s’en câlisse -tu   ! lui répondait Farmer.
    — Seuuuurge, Farmer y a pâs le snare   ! se plaignait Stanley.
    Et moi, je tranchais   :
    —
On s’en câlisse -tu   !”
    Quelle gang   ! Ça n’avait pas de bon sens. C’était drôle
quand même.   »
    Serge aime bien se payer la tête de Monique aussi. D’une
timidité maladive, elle lui demande parfois, les yeux baissés   : «   Y a-tu quelqu’un qui me regarde, là   ?   » «   Mais tout le
monde te regarde, Monique   !   » Lors d’un spectacle, elle doit
passer derrière Serge pour se rendre à son clavier. Si elle le
pouvait, elle ferait le grand détour par la rue pour ne pas
avoir à traverser la scène, tellement elle cherche à passer
inaperçue. Elle trouve un chemin qui la fait passer incognito entre deux amplis derrière Fiori. Au moment précis
où elle doit franchir la distance jusqu’à son clavier, Serge
recule volontairement et lui bloque le passage. Monique
reste plantée là, tétanisée, jusqu’à ce que Fiori lui demande   : «   Qu’est ce que tu fais   ?
    —
Heu, je veux aller à mon clavier.
    —
Ben… y est là-bas, passe par en avant.   »
    Monique s’exécute, sous le regard amusé de Serge et de
Louis. Lorsqu’elle passe à la hauteur de Serge, il lui envoie
des petits bye-bye narquois, mais elle se cache le visage
avec les mains. Malgré ces petites espiègleries, l’amour entre Serge et Monique est manifeste et inconditionnel. Dans
les autobus de tournée, dans les moments plus moroses,
c’est elle qui le réconforte   ; il pose sa tête sur ses genoux
et elle lui caresse les cheveux. Monique ne l’a jamais laissé
tomber.
L’histoire d’un fan
    Si la tournée dans les arénas permet aux musiciens du
groupe de vivre des moments exaltants, elle comble aussi
les fans . Le public voue un véritable culte à Harmonium et
en connaît toutes les chansons par cœur.
    Michel est un jeune homme qui compte parmi les
très grands fans d’Harmonium. À dix-huit ans, il reçoit
le premier album, Harmonium , en cadeau de son amoureuse. Michel l’écoute en boucle, inlassablement. Lorsque l’heptade est lancé, il le reçoit en plein cœur   : c’est l’album
de sa vie.
    «   C’était l’été de mes vingt ans, en 1977. J’étais étudiant
et je vivais chez mon grand-père. Un jour, mon oncle Jacques m’appelle pour me demander de venir l’aider à l’aréna Georges-Vézina pour le montage de la salle en prévision
d’un spectacle. Je lui demande ce que je dois faire. Il me répond que l’on doit installer des chaises sur la patinoire. Je
m’y rends et commence à les disposer. Tout à coup, j’aperçois la scène, encadrée par deux écrans géants. Je demande
à mon oncle   : “C’est quoi, le spectacle, ce soir   ?
    —
C’est les poilus, là… les Hâââârmonium.
    —
Quoi   ! Harmonium est à Chicoutimi   ? Ben voyons
donc, comment ça que je l’ai pas su   ? Je capote… il reste
des billets   ?”
    «   Mon oncle me regarde, comme si j’étais complète
ment fou. Quand on a eu fini le montage, il est parti avec
sa gang de vieux, mais moi, je suis resté à traîner. Je regardais arriver les techniciens, et là,

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