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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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lui dire la vérité.
    Yabu donnait des ordres en hurlant. Il était à la tête de la
colonne. Ils partirent. Mariko monta dans sa litière et laissa les rideaux entrouverts. Buntaro fit signe à Blackthorne de se
ranger à côté d’elle. Il obtempéra. Ils attendirent que la litière de
Kiri soit passée. Blackthorne contemplait la silhouette à demi visible,
recouverte. Il jeta un dernier coup d’œil en arrière. Hiro-matsu était seul,
debout, près de la petite hutte. Il était appuyé sur son épée. Le jardin était
caché par les samouraïs qui fermaient l’énorme porte. La barre de bois tomba en
place. Il n’y avait plus de gardes dans la première cour. Ils étaient tous aux
créneaux. « Que se passe-t-il ? demanda Blackthorne.
    — Pardon, Anjin-san ?
    — On dirait qu’ils sont assiégés. Bruns contre
Gris ? Attendent-ils quelque chose ? D’autres ennuis ?
    — Oh, non. Il est normal de fermer les portes, la
nuit », dit Mariko. Il se mit à marcher à côté de la litière. Buntaro e t l’arrière-garde avaient pris place derrière lui. Il observait
la litière qui les précédait, la démarche ondulante des porteurs et la vague
silhouette, derrière les rideaux. Il était très troublé. Quand Kiritsubo
s’était mise à crier, tout le monde avait regardé la jeune fille prostrée au
haut des marches. Son intention avait été de regarder également de ce côté-là,
mais il avait vu à ce moment-là Kiritsubo se précipiter à l’intérieur de la
petite hutte. Il crut pendant un instant que ses yeux lui jouaient un tour, car
dans la nuit son manteau noir, son kimono noir, son chapeau noir et sa voilette noire la rendaient presque invisible. Il observa
l’endroit où la silhouette avait disparu. Elle réapparut quelques instants plus
tard et fonça vers la litière dont elle ferma hermétiquement les rideaux.
    Leurs regards se croisèrent, pendant une fraction de
seconde. C’était Toranaga.

2 2
    Le cortège entourant les deux litières avançait lentement à
travers le labyrinthe de la forteresse. Les documents étaient chaque fois vérifiés
avec soin aux différents points de contrôle. Les Gris qui les escortaient
étaient chaque fois relayés par un autre groupe. Blackthorne observait avec une
inquiétude grandissante chaque capitaine s’approcher des rideaux tirés de
litière de Kiritsubo. L’homme s’inclinait poliment devant la vague silhouette,
entendait les sanglots étouffés et faisait finalement signe au cortège de
poursuivre.
    Qui d’autre peut savoir ? se demandait Blackthorne
désespérément. Les servantes, certainement ; cela expliquerait pourquoi
elles sont si terrorisées. Hiro-matsu et la dame Sazuko, le leurre, aussi.
Mariko ? Je ne crois pas. Yabu ? Toranaga lui ferait-il
confiance ? Cette brute sanguinaire de Buntaro ? Certainement pas.
    C’est assurément une tentative d’évasion. Mais pourquoi ?
Toranaga met-il sa vie en danger ? S’il est percé à jour, la situation va
se gâter. Ce sera une lutte à mort. Il n’y aura pas de quartier. Je suis sans
armes. Même si j’avais une rapière ou un pistolet, les Gris auraient raison de
moi. Je n’ai pas d’endroit où aller. Pas de fuite possible.
    « Êtes-vous fatigué, Anjin-san ? Si vous voulez,
vous pouvez vous allonger dans la litière et je marcherai
à vos côtés.
    — Merci, Mariko-san, répondit-il sèchement, regrettant
d e ne pas avoir ses bottes, car il se
sentait mal à l’aise avec ses sandales. Mes jambes vont bien. J’étais seulement
en train d e penser que j’aimerais nous voir en sécurité,
en mer.
    — Est-on en sécurité, en mer ?
    — Parfois, senhora. Pas souvent. » Il
pensait : par le Seigneur Jésus, j’espère que je ne
vais pas trahir Toranaga. Ce serait épouvantable !
Ç’aurait été tellement plus simple de ne pas l’avoir vu. C’était un manque de
chance, le genre d’incident qui peut faire échouer un plan parfaitement huilé. C’est v raiment la poisse si j’ai vu Toranaga aussi clairement.
Avec une perruque, maquillé et habillé comme Kiritsubo, certes, mais c’était
quand même bien lui.
    Au point de contrôle suivant, le nouveau capitaine des Gris
s’approcha plus que les autres de la litière ; les servantes s’inclinèrent,
les larmes aux yeux, et lui barrèrent le chemin. Il parla avec Mariko qui
secoua la tête et lui répondit quelque chose. L’homme grogna, se dirigea vers
Yabu, tourna les documents dans tous

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