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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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les sens et fit signe au convoi de
s’ébranler.
    « Qu’a-t-il dit ? demanda Blackthorne.
    — Il se demandait d’où vous veniez… où était votre
maison ?
    — Mais vous avez secoué la tête. Ce n’est pas une
réponse, ça ?
    — Il se demandait si les lointains ancêtres de votre
peuple n’étaient pas apparentés au kami qui vit au nord, aux confins de
la Chine. Il n’y a pas très longtemps encore, nous croyions que la Chine était
le seul endroit civilisé de la terre, à l’exception du Japon, neh ? La
Chine est tellement immense qu’elle est le monde entier à elle seule. »
    Blackthorne savait qu’elle ne disait pas la vérité. J’aimerais parler leur jargon, pensa-t-il. J’aimerais surtout
foutre le camp de cette maudite île, remonter à bord de l ’Érasme avec
mon équipage, plein de grog, de munitions, de boulets, nos marchandises
vendues, et faire route à nouveau vers mon pays. Il jet a un
coup d’œil vers Mariko dont le visage était en partie caché par la voilette et
l’immense chapeau.
    Après avoir accepté ses excuses, ce matin, il l’avait
questionné sur Yedo, les coutumes japonaises, Ishido et le château. Il avait
évité le sujet du sexe. Elle avait répondu à tout en évitant les explications
politiques ; ses réponses étaient détaillées et en même temps complètement
innocentes. Il était très nerveux parce qu’il était constamment suivi et épié.
Il y a toujours quelqu’un derrière moi. Ils sont bien trop nombreux. Ce sont
des fourmis. J’aimerais bien goûter cette paix royale que l’on savoure derrière
une bonne vieille porte en chêne, bien verrouillée. Ça me changerait. La
serrure serait bien sûr de mon côté, pas du leur.
    Il réalisa soudain, en marchant à travers les chemins de la
forteresse d’Osaka, qu’il allait accueillir Toranaga dans son élément
personnel, la mer, là où il était lui-même le roi. Nous aurons le temps de
parler ; Mariko traduira. Je réglerai alors tous les problèmes qui me
tracassent.
    Encore un point de contrôle : devant eux, se dressait
la dernière herse et le dernier portail du château proprement dit. Au-delà, le
dernier pont-levis, la dernière douve. Une multitude de torches avait transformé
la nuit obscure en une journée couleur pourpre. Ishido sortit alors de l’ombre.
    L’hostilité apparut immédiatement sur les visages des Bruns.
Buntaro se précipita vers la tête du convoi.
    « Ce salopard cherche la bagarre, dit Blackthorne.
    — Je suis désolée, senhor, qu’avez-vous dit ?
    — Simplement que… j’ai dit que votre mari semble…
Ishido semble rendre votre mari très nerveux. »
    Yabu s’arrêta. Indifférent, il tendit le sauf-conduit au
capitaine de garde à la porte et se dirigea vers Ishido. « Je ne m’attendais
pas à vous revoir. Vos gardes sont très efficaces.
    — Merci. » Ishido observait Buntaro et la litière
aux rideaux tirés.
    « Une fois devrait suffire pour contrôler notre
sauf-conduit, dit Buntaro. Deux fois au pis. Sommes-nous… en guerre ?
C’est vraiment insultant.
    — Ce n’est pas une insulte, Buntaro-san. J’ai
simplement ordonné un renforcement des mesures de sécurité à cause de l’assassin. » Ishido regarda Blackthorne subrepticement
et se demanda s’il devait le laisser partir ou le retenir
comme le désiraient Onoshi et Kiyama. Il se tourna à nouveau ver s Buntaro. Fumier, pensa-t-il. Ta tête se balancera bientôt au bout d’une
pique. Comment une merveille telle que Mariko peut-elle supporter d’être la
femme d’un singe tel que toi ?
    Le nouveau capitaine revérifiait tout avec minutie,
s’assurant que les noms collaient bien avec la liste. « Tout est en ordre,
Yabu-sama, dit-il. Vous n’avez plus besoin du sauf-conduit. Nous le gardons.
    — Bien. » Yabu se tourna vers Ishido. « Nous nous reverrons bientôt. »
    Ishido prit un rouleau de parchemin dans la manche de son
kimono. « Je voulais demander à dame Kiritsubo si elle
pouvait apporter ceci à ma nièce. Il est peu probable que j’aille à Yedo
dans les jours qui viennent.
    — Certainement, dit Yabu en tendant la main.
    — Ne vous donnez pas ce mal, Yabu-san. Je vais moi-même
lui poser la question. » Ishido s’avança vers la litière.
    Les servantes l’interceptèrent obséquieusement. Asa tendit la main : « Puis-je prendre le message, Sire ? Ma
maî…
    — Non. »
    À la surprise d’Ishido et de tous ceux qui

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