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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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l’entouraient,
les servantes ne s’écartèrent pas.
    « Mais ma maî…
    — Éloignez-vous », ordonna Buntaro.
    Les deux servantes reculèrent humblement, terrifiées. Ishido
s’inclina devant le rideau. « Kiritsubo-san, auriez-vous l’amabilité de
prendre ce message et de l’apporter à ma nièce ? » La silhouette
montra un moment d’hésitation avant de dire oui de la tête.
    « Merci. » Ishido tendit le fin rouleau de
parchemin. Le s sanglots cessèrent. Blackthorne comprit que
Toranaga était pris au piège. La politesse exigeait de lui qu’il prenne le
parchemin. Sa main allait le trahir. Tout le monde attendit l’apparition de
cette main.
    « Kiritsubo-san ? »
    Toujours aucun mouvement. Ishido avança d’un pas et écarta
violemment les rideaux. Au même moment, Blackthorne poussa un cri et se mit à
danser et à sauter comme un fou. Ishido et les autres se tournèrent vers lui,
complètement confondus. Pendant quelques minutes. Toranaga resta visible.
Blackthorne pensa qu’il pouvait passer pour Kiritsubo à vingt pas, mais à cinq
pas c’était impossible, même si la voilette lui couvrait le visage. Durant ce
laps de temps qui lui parut une éternité, il put se rendre compte que Yabu
avait eu la possibilité de le reconnaître, Mariko aussi. Buntaro se lança en
avant, fonça sur le parchemin dont il se saisit, le fourra dans un des plis du
rideau et se retourna en babillant : « Dans mon pays, donner un
message comme un vulgaire coquin porte malheur à un prince… ça porte
malheur. »
    Tout s’était si vite passé qu’Ishido n’avait pu dégainer son
épée et Blackthorne délirait devant lui comme un diable fou furieux. Ses
réflexes reprirent le dessus. Il dégaina son arme et visa la gorge de
Blackthorne, dont les yeux désespérés rencontrèrent ceux de Mariko.
    « Pour l’amour de Dieu, aidez-moi. Manque de chance , manque de chance ! »
    Elle hurla. La lame s’arrêta à un centimètre du cou de
Blackthorne. Mariko expliqua ce qu’avait dit Blackthorne. Ishido baissa son
épée, écouta puis fit preuve d’autorité en parlant très fort. Il frappa
Blackthorne du revers de la main. Celui-ci devint vert de rage, serra les
poings et se jeta sur Ishido.
    Si Yabu n’avait pas été aussi prompt à neutraliser le bras
armé d’Ishido, Blackthorne aurait eu la tête tranchée. Buntaro se rua sur
Blackthorne qui avait saisi Ishido à la gorge et tentait de l’étrangler. Il
fallut quatre Bruns pour lui faire lâcher prise. Buntaro lui donna un coup
violent à la nuque. Les Gris vinrent à la rescousse, mais les Bruns
protégeaient Blackthorne et les litières, Mariko et les servantes criaient et
pleuraient pour créer une diversion au sein de ce chaos. Yabu calma Ishido.
Mariko répétait dans un état semi-hystérique et au milieu des larmes que le
barbare à demi fou croyait qu’il était en train d e sauver
Ishido, le grand commandant – qu’il croyait en fait être un prince – d’un
mauvais kami. « C’est la pire des insultes que de les toucher au
visage. C’est pareil pour nous. C’est ce qui l’a rendu
momentanément fou. C’est un barbare inintelligent, mais un daimyô dans
son pays. Il essayait seulement de vous aider, Sire ! »
    Ishido tempêta et frappa Blackthorne qui venait vers lui.
Les Gris les entouraient. Ils étaient à vingt contre un. Leurs
épées étaient dégainées, mais personne n’était encore mort et chacun attendait,
avec discipline.
    Blackthorne vit que toute l’attention était concentrée sur
lui. Il savait, à présent, qu’il avait des alliés.
    Ishido se tourna vers lui et s’approcha en criant.
Blackthorne sentit l’emprise des Bruns se resserrer. Il savait que le coup
arrivait, mais cette fois-ci, au lieu d’essayer de leur échapper, il s’effondra
puis se redressa et s’en alla en éclatant d’un rire satanique. Il se mit à
danser une hornpipe. Le frère Domingo lui avait dit que tout le monde au
Japon croyait que la folie était causée par un kami et que les fous
comme les très jeunes enfants et les vieillards n’étaient donc pas responsables
et possédaient des privilèges spéciaux. Il se lança alors dans sa folie en
chantant en même temps à Mariko : « Aidez-moi… j’ai besoin d’aide
pour l’amour de Dieu… Je ne vais pas pouvoir poursuivre ce cirque très
longtemps… aidez-moi… »
    « Il est fou. Il est possédé », cria Mariko,
comprenant brusquement qu’il jouait la

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