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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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le vassal de
Toranaga. Fais-lui part de ton plan. Demande-lui l’autorisation de commander le
Régiment des armes à feu. Pour sa gloire, à lui .
Mais un vassal ne doit jamais s’attendre à voir ses services récompensés ou
même reconnus : servir est son devoir, devoir veut dire samouraï et
samouraï signifie immortalité. Ce serait la solution idéale ; oui,
idéale, pensa Yabu. Puis-je vraiment devenir son vassal  ? Ou celui
d’Ishido ? Non, c’est impensable. Allié, oui. Vassal ,
non.
    Bien. Les barbares sont, après tout, un bon butin. Omi a une
fois de plus raison.
    Il s’était senti plus reposé et, quand un messager était
venu lui dire que le bateau était chargé, il était allé voir Hiro-matsu et
avait découvert qu’il avait même perdu les barbares.
    Il écumait de rage, en atteignant la jetée.
    « Omi-san !
    — Oui, Yabu-sama.
    — Fais venir le chef des barbares ici. Je l’emmène à
Osaka. Pour ce qui est des autres, veille à ce qu’ils soient bien traités
pendant mon absence. Je les veux en bonne forme. Utilise la cave, si besoin
est. » Depuis l’arrivée de la galère, Omi ne savait plus où il en était.
Il craignait pour la sécurité de Yabu.
    « Laissez-moi venir avec vous, Sire. Je peux,
peut-être, vous aider.
    — Non. Je veux que tu surveilles les barbares.
    — Je vous en prie. Je peux modestement vous rendre tous
vos bienfaits.
    — Pas besoin », dit Yabu, plus gentiment qu’il
n’en avait l’intention. Avec des vassaux de ce genre, je vais construire un
empire, se promit-il. Omi commandera une unité quand j’aurai récupéré mes
armes. « Quand la guerre éclatera, j’aurai quelque chose de très important
à te confier, Omi-san. Maintenant, va chercher le barbare. »
    Omi prit quatre gardes avec lui. Et Mura comme interprète.
    Il fallut une minute à Blackthorne pour sortir de son
sommeil et recouvrer ses esprits. Quand le brouillard se fut dissipé, il vit
qu’Omi était devant lui et le fixait.
    Mura s’agenouilla et s’inclina, «  Konnichi wa  »
– Bonjour. «  Konnichi wa. » Blackthorne se mit sur ses jambes
et, quoique nu, s’inclina avec une égale politesse.
    « Anjin, s’il vous plaît habiller », dit Mura.
    Anjin ? Ah oui, je me souviens. Le prêtre m’a dit
qu’ils m’avaient donné ce nom parce qu’ils ne pouvaient pas prononcer le mien.
« Anjin » veut dire « pilote » et ça n’est pas une insulte.
Et on m’appellera « Anjin-san » – monsieur le pilote – quand je le
mériterai.
    Ne regarde pas Omi, se dit-il avec prudence. Ne te souviens
pas de la place du village, d’Omi, de Pieterzoon et de Croocq. Une seule chose
à la fois. C’est ce que tu vas faire. C’est
ce que tu as juré de faire, devant Dieu : une seule chose à la
fois. Je me vengerai, par le Seigneur Dieu. Blackthorne vit que ses vêtements
avaient de nouveau été lavés. Aux bains, il s’en était défait comme s’ils
avaient été infestés de vermine. Il s’était fait frotter le dos, trois
fois. Avec l’éponge la plus dure. Avec de la pierre ponce. Mais il sentait
encore la brûlure de l’urine.
    Il éprouvait un plaisir malsain à savoir son ennemi vivant,
à côté de lui.
    « Konnichi wa. Omi-san », dit-il en
s’inclinant.
    Omi lui rendit son salut.
    « Konnichi wa , Anjin. »
    La voix était polie, mais sans plus.
    « Anjin-san ! » Blackthorne le regarda droit
dans les yeux.
    « Konnichi wa, Anjin-san », finit par dire
Omi, avec un sourire bref.
    Blackthorne s’habilla rapidement.
    « Hai, Omi-san ? » demanda
Blackthorne, une fois habillé. Il se sentait mieux, mais restait sur ses gardes. Il aurait aimé posséder un vocabulaire plus étoffé.
    « S’il vous plaît, mains », dit Mura.
    Blackthorne ne comprit pas et le lui dit par signes. Mura
tendit ses mains et mima l’action de les lier ensemble.
    « Mains, s’il vous plaît.
    — Non, répondit Blackthorne en répondant directement à
Omi et en secouant la tête. Ce n’est pas nécessaire, dit-il en anglais. Pas du
tout nécessaire. J’ai donné ma parole. » Il parla d’une voix douce et raisonnable, puis ajouta sèchement en voulant imiter le ton
d’Omi : «  Wakarimasu ka. Omi-san ? »
    Omi se mit à rire . Puis il dit «  Hai, Anjin-san. Wakarimasu. » Il se retourna et sortit.
    Mura et les autres le dévisageaient, suffoqués. Blackthorne
suivit Omi dans le soleil. Ses bottes avaient été
nettoyées. Avant qu’il

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