Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
Rodrigues, ironique.
Tu es vraiment le pilote ?
    — Oui.
    — Latitude du Lézard ?
    —  49° 56’ nord – et fais
attention aux récifs qui se trouvent sud-sud-ouest.
    — T’es bien le pilote, par le Seigneur ! »
Rodrigues lui serra chaudement la main. « Monte à bord. J’ai de quoi
manger ; j’ai du cognac, du vin et du rhum chaud. Tous les pilotes doivent
s’aimer les uns les autres parce qu’ils sont le foutre de la terre. Amen !
Pas vrai ?
    — Oui, dit Blackthorne, fatigué.
    — Quand j’ai appris qu’on allait ramener un pilote avec
nous, je me suis dit chouette. Ça fait des années que j’ai pas eu l’occasion de parler avec un vrai pilote. Monte à bord. Comment t’as pu
passer furtivement devant Malacca ? Comment t’as fait pour éviter nos
patrouilles dans l’océan Indien, hein ? T’as volé le carnet de qui ?
    — Où m’emmènes-tu ?
    — À Osaka. Le seigneur suprême, en personne, veut te
voir. »
    Blackthorne sentit la panique le gagner à nouveau.
« Qui ?
    — Toranaga ! Seigneur des Huit Provinces, où que
diable elles puissent être ! Le daimyô en chef du Japon !
    — Qu’est-ce qu’il me veut ?
    — J’en sais rien, mais c’est pour ça qu’on est ici. Si
Toranaga veut te voir, pilote, il te verra. On dit qu’il y a un million de ces fanatiques aux yeux bridés prêts à mourir pour le seul
honneur de lui torcher le cul si tel est son bon plaisir !
    — Toranaga veut que vous rameniez le pilote, Vasco, lui
avait dit l’interprète. Ramenez le pilote et…
    — Oh ! oui, pilote, tout est confisqué, à ce que
je crois savoir. Ton bateau et tout ce qu’il contient !
    — Confisqué ?
    — C’est peut-être qu’une rumeur. Les Japs confisquent
d’une main et rendent de l’autre. Ou font semblant de jamais avoir donné
d’ordre. C’est très difficile de comprendre ces fumiers ! »
    Blackthorne sentit les yeux glacés d’Omi le pénétrer. Il
essaya de dissimuler sa peur. Rodrigues suivit son regard. « Oui, ils sont
énervés. On a le temps devant nous pour parler. Monte à bord. » Il se
retourna, mais Blackthorne l’arrêta. « Et mes amis ? Mon
équipage ? »
    Blackthorne lui raconta rapidement l’histoire du trou.
Rodrigues questionna Omi en pidgin japonais. « Il dit qu’y a pas à
s’inquiéter pour eux. Écoute, y a rien que je puisse ou que tu puisses faire,
maintenant. Faut attendre. Tu peux pas savoir avec un Jap. Ils ont six visages
et trois cœurs. »
    Rodrigues salua Hiro-matsu comme l’aurait fait un courtisan
européen. « C’est comme ça qu’on salue, ici. Comme si on était à la cour
de Philippe II le fornicateur. Que Dieu mène rapidement
cet Espagnol à sa tombe. » Il ouvrit le chemin et arriva sur le pont. Il
n’y avait ni chaînes ni esclaves, au grand étonnement de Blackthorne.
    « Qu’est-ce qu’il y a ? T’es malade ?
    — Non. Je croyais que c’était un bateau à esclaves.
    — Ils en ont pas, au Japon. Même pas dans leurs mines.
Dingues, ça y est, t’as pigé. J’ai jamais vu des dingues pareils et j’ai
pourtant fait trois fois le tour du monde. Les rameurs sont samouraïs. Ce sont
des soldats de l’armée personnelle du vieil emmerdeur. T’as jamais vu des
esclaves ramer mieux que ça, ou des hommes se battre mieux qu’eux. »
Rodrigues éclata de rire. « Ils se foutent le cul sur le banc, et en avant
c’est part i. Je les pousse un peu, je les fais ramer plus
vite pour voir saigner ces petits cons. Ils abandonnent jamais. On est venu
d’Osaka – trois cents miles en quarante heures. Descends avec moi. On va
bientôt partir. T’es sûr que ça va ?
    — Oui, oui, je crois. » Blackthorne regardait l’ Érasme, mouillé à une centaine de mètres d’eux. « Il n’y a aucune chance de
monter à bord, pilote, n’est-ce pas ? Ils ne m’ont pas laissé remonter à
bord et je n’ai pas de vêtements. Ils ont posé les scellés au moment où on est
arrivés. Je t’en prie. »
    Rodrigues scruta le bateau.
    « Quand c’est que vous avez perdu le mât de
misaine ?
    — Juste avant de toucher terre.
    —  Y’ a un mât de rechange à
bord ?
    — Oui.
    — C’est quoi son port d’attache ?
    — Rotterdam.
    — Il a été construit là-bas ?
    — Oui.
    — Je suis allé une fois à Rotterdam. Il a de vaches de
belles lignes, ce bateau. Nouveau modèle. J’en ai jamais encore vu de cette
classe. Sainte Mère, il doit être

Weitere Kostenlose Bücher