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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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si mon maître désire le confisquer, libre à
lui. Mais j’allais le lui offrir. » Yabu était satisfait d’entendre sa
voix sonner aussi naturellement. « Il sera content du butin.
    — Merci de la part de mon maître. » Hiro-matsu s’ émerveilla des dons d’intuition de Toranaga. Il avait prédit ce qui arrivait. Il avait également
prédit qu’il n’y aurait pas de combat. « Je n’en crois rien, avait dit
Hiro-matsu. Aucun daimyô n’accepterait une telle violation de ses
droits. Yabu n’acceptera pas. Je n’accepterais certainement pas. Même pas pour
vous, Sire.
    — Mais vous obéiriez et vous m’auriez fait part de la
présence du navire. Il faut manipuler Yabu, neh ? J’ai besoin de sa
violence, de sa ruse. Il neutralise Ikawa Jikkyu et garde mes flancs. »
    Sur la grève inondée de soleil, Hiro-matsu se força à faire
un salut poli, en haïssant sa propre duplicité. « Sire Toranaga sera
enchanté de votre générosité. »
    Yabu l’observait de près. « Ce n’est pas un bateau
portugais.
    — Oui. C’est ce qu’on nous a dit.
    — Et c’est un corsaire. Il vit les yeux du général se
rapetisser. Tout en lui racontant ce que le prêtre avait dit. Yabu pensa :
Si ce que je te raconte te semble neuf, comme ce le fut pour moi, c’est sans
doute que Toranaga a la même source d’informations que moi. Mais si tu connais
le détail exact de la cargaison, il n’y a plus de doute. L’espion est Omi, l’un
de ses samouraïs ou l’un des habitants du village.
    « J’ai fait débarquer tout ce qui avait de l’intérêt.
    — Bien. Chargez tout sur mon bateau.
    — Quoi ? » Yabu sentit son ventre sur le
point d’éclater.
    « Tout. Immédiatement.
    — Maintenant ?
    — Oui. Désolé. Mais vous comprendrez aisément que je
tiens à rentrer à Osaka le plus vite possible.
    — Oui, mais… y aura-t-il assez de place pour
tout ?
    — Hissez les canons à bord du bateau et mettez-le à
l’abri. Des navires viendront dans trois jours pour le remorquer jusqu’à Yedo.
Quant aux mousquets, à la poudre et aux munitions, il y a… » Hiro-matsu
s’arrêta, évitant le piège qui lui était tendu.
    « Il y a juste assez de place pour les cinq cents
mousquets », lui avait dit Toranaga. Laissez Yabu parler et donner d es ordres. Ne lui laissez pas le temps de réfléchir. Ne soyez pas irrité ou impatient avec lui. J’ai besoin de lui, mais je
veux également les armes et le bateau. Faites attention à ne pas tomber dans
son piège en révélant ce que vous savez sur la cargaison, parce qu’il ne doit à
aucun prix découvrir l’identité de notre espion. »
    Hiro-matsu maudit son impuissance à jouer ces jeux, pourtant
si nécessaires. « Quant à l’espace requis, dit-il, brièvement, vous
pourriez peut-être me l’indiquer. Qu’y a-t-il à bord, au juste ?
    — Zukimoto !
    — Oui, Yabu-sama.
    — Apporte l’inventaire de la cargaison. » Je
m’occuperai de toi plus tard, pensa Yabu.
    Zukimoto s’éloigna en hâte.
    « Vous devez être fatigué, Hiro-matsu-san. Vous
prendrez un peu de cha  ? Vos appartements ont été préparés. Les
bain s manquent de confort, mais ça vous ferait peut-être du
bien.
    — Merci. Vous pensez à tout. Un peu de thé et un bain
seraient en effet les bienvenus. Plus tard. Racontez-moi d’abord tout ce qui
s’est passé depuis l’arrivée du bateau. »
    Yabu s’exécuta. Sur ses ordres, Omi raconta son histoire, à
l’exception des conversations intimes qu’ils avaient eues ensemble. Mura fit de
même en omettant seulement l’érection de l’Anjin.
    Hiro-matsu regarda la colonne de fumée qui s’élevait encore
du bûcher.
    « Combien reste-t-il de pirates ?
    — Dix, Sire. Le chef y compris, répondit Omi.
    —  Où se trouve le chef ?
    — Chez Mura.
    — Qu’a-t-il fait en sortant du trou ?
    — Il est allé directement aux bains, Sire, dit Mura,
rapidement. Il dort maintenant, du sommeil du juste.
    — Vous n’avez pas dû le porter, cette fois-ci ?
    — Non, Sire.
    — Il semble apprendre très vite. » Hiro-matsu
lança un cou p d’œil vers Omi. « Vous croyez qu’on
peut leur apprendre à se tenir ?
    — Non. Pas avec certitude, Hiro-matsu-sama.
    — Les barbares sont des êtres étranges. »
Hiro-matsu repensa au bateau.
    « Qui va surveiller le chargement ? dit-il.
    — Mon neveu, Omi-san.
    — Très bien. Omi-san, je veux partir avant le
crépuscule. Mon

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