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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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nous les baptisons, en
leur apportant le salut et la parole de Dieu… » Ses paroles traînèrent et
il s’endormit à nouveau. « Domo, Akabo-san », dit Blackthorne
au portefaix.
    L’homme sourit timidement et salua.
    Le moine se réveilla un peu plus tard, dit une courte prière
et grommela :
    « Seulement hier, a dit le senor ? Il est
seulement arrivé hier ? Qu’est-ce qui est arrivé au senor ?
    — Quand nous avons touché terre, il y avait un jésuite
qui nous attendait, dit Blackthorne. Mais vous disiez qu’ils vous avaient
accusé ? Qu’est-il arrivé à votre bateau ? Que vous est-il
arrivé ?
    — Notre bateau ? Le senor m’a posé une question au
sujet de notre bateau ? Le senor venait de Manille comme nous ? Que
je suis bête ! Je me souviens. Le senor était en haute mer, avait quitté
son pays pour cingler vers l’horizon et il n’est jamais venu en Asie. Notre
bateau ? Nous rentrions enfin chez nous. Nous faisions route de Manille à
Acapulco, au pays de Cortés ; de là, nous devions traverser tout le pays et
nous embarquer à Veracruz, traverser enfin l’Atlantique et nous retrouver chez nous. » Le moine s’arrêta de parler et ferma les yeux. Il revint
à lui quelques instants plus tard, comme font souvent les vieilles personnes.
Il poursuivit comme s’il n’avait jamais dormi. « Mon bateau s’appelait le San Felipe. C’était un gros galion avec une cargaison d’épices, d’or et
d’argent d’une valeur d’un million et demi de pesos. Nous avons été pris dans
une de ces tempêtes et nous avons été drossés sur le rivage de Shikoku. Notre
bateau s’est ouvert en deux sur la barre de sable, le troisième jour. Nous
avions à ce moment-là débarqué presque toute notre cargaison. Le bruit courut
que tout était confisqué par le Taikô lui-même, que nous étions des pirates
et… » Il s’arrêta de parler dans un silence soudain.
    La porte de fer venait de s’ouvrir.
    Les gardes appelaient des noms sur une liste. Bouledogue,
l’homme qui s’était lié d’amitié avec Blackthorne, était parmi les appelés. Il
sortit et ne se retourna pas. L’un des hommes du cercle fut également désigné.
Akabo. Il s’agenouilla devant le moine qui le bénit, fit le signe de la croix
et lui donna les derniers sacrements en vitesse. L’homme baisa la croix et s’en
alla.
    La porte se referma.
    « Ils vont l’exécuter ? demanda Blackthorne.
    — Oui. Son calvaire commence derrière cette porte.
Puisse la Très Sainte Vierge l’aider à mourir rapidement. Qu’elle prenne son
âme et lui donne sa récompense éternelle.
    — Qu’a fait cet homme ?
    — Il n’a pas respecté la loi, leur loi, senor. Les
Japonais son t des gens simples. Très sévères. Ils n’ont
qu’un seul châtiment : la mort. Crucifixion, strangulation ou
décapitation. Pour le crime d’incendie, c’est la mort par le feu. Ils n’ont pratiquement aucune autre forme de châtiment. Quelquefois
le bannissement. Ils coupent parfois les cheveux aux femmes. Mais… » Le
vieil homme soupira. « La plupart du temps, c’est la mort.
    — Vous avez oublié l’emprisonnement. »
    Le moine enlevait d’un air absent les croûtes qu’il avait
sur le bras. « Ce n’est pas une forme de châtiment, mon fils. La prison
n’est pour eux qu’un endroit temporaire où garder l’homme jusqu’à ce qu’ils
décident de sa sentence. Seuls les coupables viennent ici. Pour un tout petit
moment.
    — C’est faux. Et vous ? Ça fait un an
que vous êtes là, bientôt deux.
    — Ils viendront me chercher un jour, comme les autres.
Ce n’est qu’un lieu de repos entre l’enfer terrestre et la Gloire de la Vie éternelle.
    — Je ne vous crois pas.
    — N’ayez crainte, mon fils. C’est la volonté de Dieu.
Je suis ici et je peux écouter la confession du senor, lui donner l’absolution
et le rendre parfait. La Gloire de la Vie éternelle n’est qu’à une centaine de pas et de moments de cette porte. Le senor veut-il se
confesser, maintenant ?
    — Non. Non, merci. Pas maintenant. » Blackthorne
regarda la porte de fer. « Quelqu’un a-t-il jamais essayé de sortir
d’ici ?
    — Pourquoi essaierait-il ? Il ne peut aller nulle
part. Les autorités sont très strictes. Quiconque aide un détenu échappé…
    — Alors, tout le monde va à la mort comme un
mouton ?
    — Il n’y a pas le choix. C’est la volonté de
Dieu. »
    Ne te mets pas en colère ; ne

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