Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
suppôts
de Satan de jésuites ? Puisse Dieu les maudire et leur montrer l’erreur de
leur trahison ! » Ses yeux brillaient méchamment. « Le senor a
dit qu’il n’était jamais venu en Asie ?
    — Non.
    — Si le senor n’est jamais venu en Asie, il doit alors
être comme un enfant dans le désert. Il y a tant de choses à raconter. Le senor
sait-il que les jésuites ne sont que de simples marchands, des trafiquants
d’armes et des usuriers ? Qu’ils contrôlent tout le commerce de la soie,
tout le commerce avec la Chine ? Que leur Vaisseau noir annuel vaut un
million en o r ? Qu’ils ont forcé S. S.
le pape à leur accorder la toute-puissance en Asie – à eux et à leurs
chiens, les Portugais ? Que tous les autres ordres religieux sont
interdits ici ? Que les jésuites achètent et vendent à prix d’or pour
faire des bénéfices, pour eux et les hérétiques, contre les ordres de S. S. le pape Clément, du roi Philippe et contre les lois de ce
pays ? Qu’ils font entrer secrètement des armes au Japon pour les rois
chrétiens, qu’ils mentent, trompent et font de faux témoignages contre
nous ! Que leur père général lui-même a fait parvenir un message secret à
notre vice-roi espagnol à Luzon lui demandant d’envoyer des conquistadores pour
maîtriser le pays. Ils ont supplié pour qu’une invasion espagnole ait lieu et
couvre ainsi toutes leurs fautes. Tous nos ennuis viennent d’eux. On peut tous
les leur imputer, senor. Ce sont les jésuites qui ont menti, trompé et répandu
le poison contre l’Espagne et notre roi bien-aimé Philippe ! Ce sont leurs
mensonges qui m’ont mené ici et qui ont fait que vingt-six prêtres ont été
martyrisés. Ils croient que parce que j’étais un paysan, je ne comprends pas…
mais je sais lire et écrire, senor. Je sais lire et écrire ! J’étais
secrétaire de S. E. le vice-roi. Ils croient que nous
autres les Franciscains nous ne comprenons pas… » Il s’arrêta à ce point
de son histoire et se mit à parler de façon incompréhensible, moitié en latin,
moitié en espagnol. Blackthorne avait retrouvé toute son acuité d’esprit. Il
était très excité par ce que venait de lui dire le prêtre. Quelles armes ?
Quel or ? Quel commerce ? Quel Vaisseau noir ? Un million ?
Quelle invasion ? Quels rois chrétiens ? La mauvaise humeur du moine
se calma. Les Japonais qui étaient à côté de lui se sentaient mal à l’aise. Le
père Domingo sortit peu à peu de sa transe. Ses yeux s’éclairèrent. Il regarda
Blackthorne, le reconnut, calma les autres en leur répondant en japonais.
« Vraiment désolé, senor. Ils… ils croyaient que j’étais en colère contre…
contre le senor. Que Dieu me pardonne mon accès de colère ! C’était à
cause… que va ! Les jésuites viennent de l’enfer comme les
hérétiques et les païens. Je peux vous en raconter de belles sur eux. » Le
moine s’essuya le menton et essaya de se calmer. Il pressa sa
poitrine pour calmer la douleur. « Le senor disait ? Votre
bateau ? Vous avez été drossés ?
    — Oui. D’une certaine manière. Nous nous sommes
échoués », répondit Blackthorne en étendant ses jambes. L es hommes
qui les écoutaient lui firent de la place. « Merci, dit-il. À propos, mon
père, comment dit-on merci ?
    —  Domo. Parfois aussi Arigato. Une femme
doit être extrêmement polie et doit dire : Arigato goziemashita.
    —  Merci. Quel est son nom ? »
Blackthorne montra l’homme qui s’était levé.
    « Ça, c’est Gonzalez.
    — Quel est son nom japonais ?
    — Akabo. Mais ça veut simplement dire “porteur”, senor. Ils n’ont pas de noms. Seuls les samouraïs en ont un.
    —  Quoi ?
    — Seuls les samouraïs ont un nom et un prénom. C’est
leur loi, senor. Les autres portent le nom de leur métier – porteur , pêcheur, cuisinier, bourreau, fermier, etc. ; les fils et les filles sont le plus souvent appelés première fille,
deuxième fille , premier fils, etc. ; un
homme est parfois appelé “le pêcheur qui habite à côté de l’orme” ou “le pêcheur qui a le mauvais œil” . »
    Le moine haussa les épaules et réprima un bâillement.
« Les Japonais ordinaires n’ont pas le droit d’avoir de nom. Les
prostituées se donnent elles-mêmes des noms du genre : carpe, lune,
pétale, anguille ou étoile. C’est étrange, senor, mais c’est leur loi. Nous
leur donnons des noms chrétiens, de vrais noms quand

Weitere Kostenlose Bücher