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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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raison, fit Arnold d’Andreghien.
    Le Germain martela la table de son gant de
fer.
    – Faites ce que bon vous semble !
cria-t-il. Mais je vous promets une chose : ni moi ni mes
hommes ne descendrons de nos montures tant qu’elles pourront nous
porter car, dans notre pays, ce ne sont que les petites gens du
commun qui se battent à pied.
    Le seigneur de Clermont se penchait d’un air
furibond pour faire une brûlante réponse, lorsque le roi
intervint.
    – Assez ! assez ! dit-il. Je
vous ai demandé vos avis et c’est à moi qu’il revient de décider de
ce que vous ferez. Messire de Clermont et vous, Arnold, vous
choisirez trois cents des plus braves cavaliers et vous tenterez de
rompre la ligne des archers. Quant à vous, monseigneur de Nassau et
vos cavaliers, vous resterez à cheval, puisque tel est votre désir,
et vous suivrez les maréchaux pour les soutenir du mieux que vous
le pourrez. Le reste de l’armée avancera à pied, divisé en trois
groupes ainsi que nous l’avions conçu : le vôtre, Charles – et
il tapota gentiment la main de son fils, le duc de Normandie –, le
vôtre, Philippe – et il se tourna vers le duc d’Orléans –, et celui
du centre, le plus important, qui sera le mien. C’est à vous,
Geoffroy de Chargny, que je confie l’oriflamme pour ce jour. Mais
quel est ce chevalier et que désire-t-il ?
    Un jeune chevalier, grand et à la barbe
rousse, avec un griffon rouge sur son surcot, était apparu dans la
porte de la tente. Son air affairé et ses vêtements désordonnés
prouvaient qu’il était venu en grande hâte.
    – Sire, dit-il, je suis Robert de Duras,
de la maison de monseigneur le cardinal de Périgord. Je vous ai dit
hier ce que j’avais appris sur le camp anglais. J’y fus admis
aujourd’hui encore et j’ai vu toutes leurs voitures qui se
déplaçaient vers l’arrière. Sire, ils fuient vers
Bordeaux !
    – Tudieu, je le savais ! cria le duc
d’Orléans, en fureur. Cependant que nous parlions, ils nous ont
glissé entre les doigts. Ne vous avais-je point prévenus ?
    – Silence, Philippe ! ordonna le
roi. Et vous, messire, avez-vous vu cela de vos propres
yeux ?
    – De mes propres yeux, sire, et je viens
tout droit de leur camp, maintenant.
    Le roi Jean le regarda durement.
    – Je ne vois point comment votre honneur
s’accorde à de telles nouvelles transmises de pareille façon !
Nous ne pouvons cependant faire autrement que d’en prendre
avantage. N’ayez crainte, Philippe, mon frère, j’ai dans l’esprit
que, avant la tombée du jour, vous connaîtrez des Anglais tout ce
que vous en vouliez connaître. Il serait de notre avantage de les
surprendre en train de franchir le gué. Lors, messeigneurs, je vous
prie de regagner vos postes au plus vite, en vous souvenant de tout
ce dont nous sommes convenus. Mon oriflamme, Geoffroy ! Et
vous, Arnold, groupez les divisions. Que Dieu et saint Denis nous
aient en leur sainte garde ce jour !
     
    Le prince de Galles se tenait sur la petite
éminence où Nigel s’était arrêté la veille. Avec lui se trouvaient
Chandos et un Gascon, le captal de Buch, un grand homme d’un âge
moyen, bronzé par le soleil. Les trois hommes observaient
attentivement les lointaines lignes françaises, cependant que,
derrière eux, une colonne de chariots se dirigeait vers le gué de
Muisson.
    Tout juste derrière le prince, quatre
cavaliers en armure, la visière relevée, discutaient à voix basse.
Un simple regard sur leurs boucliers eût suffi à n’importe quel
soldat pour les reconnaître, car ils étaient tous quatre d’une
grande renommée et avaient participé à de nombreux combats. Ils
attendaient les ordres, car chacun d’eux commandait en tout ou en
partie une des divisions de l’armée. Le plus jeune des chevaliers,
garçon sombre, élancé et à l’air grave, était William Montacute,
comte de Salisbury, âgé seulement de vingt-huit ans et cependant
vétéran de Crécy. Sa grande réputation lui avait valu de se voir
confier par le prince le commandement de l’arrière-garde, poste
d’honneur dans une armée en retraite. Il parlait à un homme
grisonnant, au visage dur où oscillaient de fiers yeux bleus qui
observaient l’ennemi. C’était le fameux Robert d’Ufford, comte de
Suffolk, qui avait combattu sans arrêt depuis Cadsand et dans
toutes les batailles continentales. L’autre grand soldat
silencieux, avec l’étoile d’argent scintillant sur le surcot, était
John

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