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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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de Vere, comte d’Oxford, qui écoutait Thomas Beauchamp, jovial
gentilhomme et soldat éprouvé qui, penché en avant, tapotait de sa
main de mailles la cuisse bardée de fer de son compagnon. Ils
étaient tous de vieux camarades de combat, à peu près du même âge,
d’une réputation égale et d’une égale expérience de la guerre. Tels
étaient les fameux soldats anglais qui attendaient les ordres du
prince.
    – J’aurais préféré que vous lui missiez
la main au collet, fit ce dernier d’un ton colère en poursuivant sa
conversation avec Chandos. Cependant, il était peut-être plus sage
de leur jouer ce tour et de leur faire accroire que nous battions
en retraite.
    – Il en a certainement porté la nouvelle,
répondit Chandos en souriant. À peine les chariots étaient-ils
partis que je l’ai vu galoper en bordure du bois.
    – C’était une bonne trouvaille, John,
remarqua le prince. Nous tirerions un grand réconfort si nous
pouvions retourner contre eux leurs propres espions. À moins qu’ils
ne marchent droit sur nous, je ne vois point comment nous pourrions
tenir un jour encore car il ne reste plus, je crois, une miche de
pain dans toute l’armée. Et cependant, si nous quittons cette
position, où pourrons-nous espérer en retrouver une
pareille ?
    – Ils mordront, monseigneur, ils mordront
à l’appât. En ce moment même, Robert de Duras doit leur dire que
nos chariots sont en route, et ils vont se hâter de les attaquer
lorsqu’ils franchiront le gué… Mais qui est-ce donc là qui s’en
vient en piquant des deux ? Nous allons peut-être avoir des
nouvelles !
    Un cavalier avait grimpé le monticule au
galop. Il sauta à bas de son cheval et tomba à genoux aux pieds du
prince.
    – Alors, lord Audley, fit Édouard, que
désirez-vous ?
    – Messire, répondit le chevalier,
toujours agenouillé et la tête baissée devant son chef, je requiers
de vous une faveur.
    – Levez-vous, James ! Et dites-moi
ce que je puis faire.
    Le célèbre paladin, exemple de la chevalerie
de tous temps, se leva et tourna son visage et ses yeux sombres
vers son maître.
    – Messire, dit-il, je vous ai toujours
servi loyalement, vous et votre père, et je continuerai de le faire
tant que j’aurai vie. Il me faut vous faire assavoir maintenant que
je fis vœu un jour, si je me trouvais au combat sous votre
commandement, de me porter au tout premier rang ou de laisser ma
vie dans l’entreprise. Je vous prie donc de me permettre
gracieusement de quitter ma place avec honneur et de me poster de
telle façon que je puisse accomplir mon vœu.
    Le prince sourit, car il était bien certain
que, vœu ou non, permission ou non, Lord James Audley se trouverait
au combat.
    – Allez, James, dit-il, et Dieu fasse que
ce jour votre courage brille au-dessus de tous les autres. Mais
écoutez, John, qu’est-ce donc ?
    Chandos releva le nez comme un aigle
apercevant une proie.
    – Sans aucun doute, messire, tout se
déroule ainsi que nous l’avions prévu.
    De très loin, leur parvint un cri de tonnerre.
Puis un autre et un autre encore.
    – Voyez, ils avancent ! cria le
captal de Buch.
    Durant toute la matinée, ils avaient observé
les escadrons armés qui bordaient le front du camp français. Mais à
ce moment un puissant éclat de trompettes leur parvint aux oreilles
et les groupes lointains s’agitèrent et flamboyèrent au soleil.
    – Oui, ils se mettent en marche, cria le
prince.
    – Ils viennent ! Ils
arrivent !
    Les paroles se répercutèrent tout au long de
la ligne. Puis, dans une soudaine impulsion, les archers, derrière
la haie, se mirent sur pied, les chevaliers agitèrent leurs armes
et, dans un hurlement de tonnerre, ils lancèrent leur défi joyeux à
l’ennemi qui avançait. Il se fit ensuite un tel silence que la
respiration des chevaux et le tintement des harnais frappaient les
oreilles jusqu’à ce qu’un grondement sourd s’élevât soudain,
semblable au bruit de la marée sur la plage, grossissant et
s’amplifiant à mesure que le puissant ost de France se
rapprochait.

Chapitre 26 COMMENT NIGEL ACCOMPLIT SON TROISIÈME EXPLOIT
    Quatre archers étaient étendus derrière un
buisson à quelque dix yards devant l’épaisse haie qui couvrait
leurs compagnons. Au milieu de la longue ligne d’archers, ceux qui
se trouvaient immédiatement derrière eux appartenaient à leur
propre compagnie et étaient à peu près tous ceux qui avaient
accompagné Knolles en

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