paraît de force à faire respecter son autorité
multiple. Il habite, près de l'église, un modeste presbytère, que
deux peupliers, un figuier superbe, un jardin de fleurs, quelques
poules errantes transportent en plein continent.
À côté de la cure, l'école mixte pour les
garçons et pour les filles, dirigée par des religieuses qui se
chargent aussi de distribuer à tous ces pauvres gens des
médicaments, des soins et des conseils.
Dans la maison des sœurs vient aboutir aussi
le télégraphe sous-marin qui relie Houat à Belle-Isle et au
continent. C'est une sœur qui reçoit et transmet les
dépêches ; vu, en passant, sa cornette empesée penchée
derrière la vitre sur l'aiguille électrique. Nous recevons encore
d'autres renseignements assez curieux touchant l'île de Houat et sa
population, dans la petite salle à manger blanchie à la chaux avec
toutes ses poutres apparentes, où M. le curé nous introduit et
nous fait asseoir. Il n'y a pas de pauvres à Houat. Un fonds
communal fournit à tous le nécessaire. Le poisson abonde sur la
côte, les pêcheurs vont le vendre au Croizic ou à Auray, et le
vendent toujours fort bien ; mais l'absence d'un mouillage sûr
au long de cette côte bordée de rochers, empêche les Houatais
d'être parfaitement heureux. Il n'est pas rare, dans les gros
temps, que les chaloupes soient obligées de se jeter au large pour
chercher un abri au hasard des plus grands dangers. Quelquefois
même, dans le port mal protégé par une courte jetée primitivement
construite, des accidents arrivent. Aussi la seule ambition du curé
de Houat est-elle d'obtenir un mouillage pour les sept chaloupes
qui composent la marine du pays. Nous l'avons quitté sur cette
espérance.
En sortant du village, nous passons devant
l'église où la mer reflétée met des vitraux d'un bleu
changeant : nous nous arrêtons un moment dans le petit
cimetière, inculte, silencieux, dont les rares croix noires
semblent des mâts au port dans l'horizon qui nous entoure, et comme
nous nous étonnons du petit nombre d'inscriptions et de tombes
enfermées dans un cimetière si ancien, on nous apprend que jusqu'à
l'an dernier, – c'est encore un effet des mœurs maritimes de l'île
de Houat, – on avait toujours creusé le sol au hasard et rendu à la
terre des morts anonymes, ainsi que dans les longues traversées on
les livre au flot qui passe…
À propos de cette édition
électronique
Texte libre de
droits.
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informatique et publication par le groupe :
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Octobre 2004
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– Source :
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http://abu.cnam.fr/
[email protected] – Dispositions :
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