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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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    Rome à l’époque de Spartacus
    Le pouvoir à Rome
    Cette histoire intervient à un moment crucial de l’histoire de Rome. Quelques années plus tôt ou plus tard, Spartacus n’aurait pu connaître un destin identique. Depuis la défaite d’Hannibal dans la plaine aride de Zama (202 av. J.-C.), Rome n’a plus d’adversaire à sa mesure. Après avoir soumis la cité punique à un écrasant tribut et lui avoir arraché le sud de l’Espagne, province riche en mines de toutes sortes, Rome a les moyens de toutes ses ambitions. Elle peut désormais se tourner vers d’autres conquêtes toujours plus lointaines, toujours plus lucratives. La République sénatoriale a mis trois siècles pour contrôler péniblement toute l’Italie. Après 201, il lui faut deux fois moins de temps pour conquérir l’ensemble du pourtour méditerranéen. Au II e  siècle av. J.-C., les Romains entrent dans une implacable logique impérialiste. Les tributs des vaincus permettent de lever des armées nombreuses et disciplinées sans peser sur les finances de la République. Les généraux, qui sont dans le même temps des hommes politiques, considèrent souvent ces conquêtes comme le seul moyen de rétablir leurs finances mises à mal par de coûteuses campagnes électorales. Car Rome demeure, malgré tout, une sorte de démocratie oligarchique dans laquelle la faveur de la plèbe conserve une certaine importance. Pour accéder aux premiers échelons de la vie politique, un jeune homme ambitieux doit être élu questeur puis édile. Dans le cursus honorum , l’édilité constitue une étape particulièrement onéreuse car elle oblige de jeunes magistrats de trente ans à offrir au peuple des jeux publics. Ces munera ont pour principal objet de gagner la faveur de la foule et avec elle les suffrages des citoyens-électeurs-spectateurs. Aussi, ces jeux, qui prennent le plus souvent la forme de combats de gladiateurs, se doivent d’être toujours plus fastueux. Dès le II e  siècle av. J.-C., les Romains ne peuvent déjà plus se passer de ces affrontements sanglants. Les théâtres se vident parfois en quelques minutes à l’annonce d’un combat organisé dans le cirque voisin. Ce nouvel opium du peuple se paye à prix d’or, à coup de dizaines et bientôt de centaines de gladiateurs. Avec les hommes l’usage est bientôt adopté de faire combattre des animaux, eux aussi toujours plus nombreux et plus exotiques. Cette générosité intéressée des édiles à un coût exorbitant, très souvent payé à crédit. Peu importe à ces jeunes aristocrates ou ces hommes nouveaux ambitieux, il s’agit d’un passage obligé, gage d’une popularité indispensable. Indispensable pour accéder aux rangs suivants des honneurs, ceux de préteur d’abord, et enfin, honneur suprême, de consul de Rome. Préteur ou consul, les magistrats qui atteignent ce rang envié possèdent le pouvoir légal, c’est-à-dire l’ imperium , d’où vient le mot « empire ». Celui-ci permet de commander au civil comme au militaire, et au-delà des limites toujours plus lointaines de la cité. Préteurs et consuls sont toujours précédés de licteurs, chargés de porter sur l’épaule les faisceaux ; cet emblème de Rome est si fort que Spartacus lui-même se fera précéder de ceux qu’il pourra ravir à ses adversaires. Ces simples baguettes liées entre elles forment un faisceau de verges qui enserrent un fer de hache. Symbole d’unité et donc de force, les faisceaux disent aussi la puissance légale des magistrats qu’ils précèdent. Les verges pour frapper tout contrevenant à la loi de Rome, le fer pour trancher la tête des criminels, fussent-ils citoyens de l’ Urbs .
    Après un an de préture ou de consulat à Rome, le magistrat voit son autorité prorogée dans l’une des provinces de cet empire qui n’a pas encore d’empereur à sa tête. Devenu propréteur ou proconsul, le magistrat-gouverneur est doté des troupes nécessaires à l’accomplissement de sa tâche. Ces soldats lui permettent ainsi de faire respecter les aigles et les faisceaux de Rome sur trois continents. Respect craintif qui rend possible la levée des tributs que doivent verser les provinces dans les caisses de la République romaine. Mais Rome ne perçoit pas la totalité de cet afflux d’argent et de blé qui coulent des provinces vers la capitale. Une partie, plus ou moins importante, s’égare en chemin pour rejoindre les caisses du gouverneur ou

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