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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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sur les corridors qui conduisaient aux salles souterraines creusées sous les gradins de l’amphithéâtre.
    — Tu as hâte d’y entrer ? avait lancé Balatius. Ne t’inquiète pas ! Balatius n’oublie rien. Tu as voulu fuir ? Tu aimes courir ? Tu vas courir…
    Balatius s’était tourné vers Curius, un homme libre qui avait choisi d’être gladiateur et qui, après plusieurs combats victorieux, avait été désigné comme maître d’armes du Ludus.
    — Veille à ce qu’il soit bien nourri, ajouta Balatius. Entraîne-le à la course. Je veux qu’il ouvre les prochains jeux et que la population de Capoue soit étonnée par le spectacle que je vais lui offrir.
     
    Dès que le laniste eut quitté le casernement, Curius s’approcha de Spartacus.
    — On te consulte, on t’écoute, commença-t-il. Tu as une femme avec toi, et celui-ci, ce Juif guérisseur, ne te quitte pas. Balatius a dû te payer cher, je le devine à la manière dont il te regarde. Il te traite comme le chef de la nouvelle gladiature. Mais je le connais : il est cruel et vindicatif. Le Celte l’a défié en cherchant à s’enfuir. Si Balatius a renoncé à le tuer, c’est que le sort qu’il lui réserve est pire que la mort. Conseille à Crixos le Gaulois et à Œnomaus le Germain de le lui expliquer. Ils ont confiance en toi, ils t’obéiront.
    Il posa la main sur l’épaule de Spartacus.
    — Si le Celte était un homme sage, il s’ouvrirait les veines. Ce serait pour lui une mort heureuse et douce, sinon…
     
    Mais le Celte avait, en reprenant des forces, recouvré le goût à la vie.
    On l’avait bien nourri. Balatius avait même autorisé l’une des femmes qui rôdait sur les berges du Vultume à s’offrir à lui. Gaëlus s’était retiré avec elle dans l’une des cella dont disposaient les gladiateurs. Et on avait entendu les cris de la femme.
    — Mourir, mourir, pourquoi mourir ? avait répondu Gaëlus à Crixos le Gaulois. Je me battrai. Je survivrai. Et je tuerai Lentulus Balatius !
     
    Mais, un matin, les gardiens se jetèrent sur Gaëlus et lui enchaînèrent les poignets dans le dos, puis ils le dénudèrent et versèrent sur lui une jarre de sang frais.
    Lentulus Balatius vint l’examiner.
    — Tu as couru ? Ils vont te faire courir !
    Plus tard, les trompettes et les tambours annoncèrent l’ouverture des jeux de Capoue et Lentulus Balatius, depuis la tribune, clama que, pour ouvrir dignement ces jeux, il allait offrir au plus beau de ses fauves, un lion de Libye, un homme nu aux mains liées qui n’aurait que la course pour éviter d’être dévoré.
    — S’il survit, j’en fais un homme libre !
    Il donna l’ordre qu’on ouvrît les portails, celui par lequel entraient dans l’arène les gladiateurs et celui d’où bondissaient les fauves. L’odeur du sang collait à la peau de Gaëlus.
    Il ne courut pas longtemps.
    Le lion, les pattes posées sur la poitrine de l’homme, le dépeça lentement, sa mâchoire broyant le visage du Celte.
     
    Les esclaves achetés à Rome n’avaient pas participé à ces tout premiers jeux. Il fallait les dresser, leur apprendre à combattre dans une arène, à éviter le filet lancé par un rétiaire, à repousser le trident ou l’épée recourbée.
    D’aucuns devaient combattre sans même voir leur adversaire, le visage enfermé dans un casque prolongé par un masque en métal dépourvu d’ouverture.
    D’autres – Crixos le Gaulois était l’un d’eux – étaient entièrement couverts d’armures, écrasés sous un tel poids de métal qu’ils devaient avancer à petits pas, jambes écartées, et qu’il suffisait d’une poussée pour les faire basculer ; ils étaient alors incapables de se redresser.
    Spartacus avait le bouclier et l’épée recourbée et dentelée du guerrier thrace, cependant qu’Œnomaus le Germain était armé d’une hache à deux tranchants, au long manche, qu’il savait faire tournoyer, fauchant tous ceux qui s’approchaient.
    Tous ceux-là, qui composaient la nouvelle gladiature, entrèrent dans l’arène pour les seconds jeux de Capoue.
    C’était déjà l’été. Une épaisse couche de brume stagnait au-dessus du Vultume.
    Des souterrains où étaient enfermés les fauves montait une odeur âcre. On débutait les jeux à la fin du jour, quand la chaleur commençait à se dissiper et que s’étirait le long crépuscule.
     
    Jaïr le Juif avait entendu le choc des armes, les cris saluant les plus

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