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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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belles passes d’armes, puis ce hurlement : «  Jugula ! Jugula ! Égorge ! Égorge ! », et ce cri de pâmoison quand le préteur avait retourné son pouce, donné l’ordre de trancher les cous, d’enfoncer javelots et tridents dans les corps.
     
    Et maintenant Jaïr le Juif voit s’avancer lentement, sur le plan incliné qui conduit aux salles souterraines, les gladiateurs survivants.
    Ils titubent, leurs corps couverts de sang.

 
     
18
    Jaïr le guérisseur voit le sang couler sur la poitrine de Spartacus.
    Il s’approche du Thrace dont l’épaule droite est entaillée ; et un filet de sang dessine sur le bras et la main une traînée noirâtre.
    Spartacus hésite, puis se laisse tomber sur le sol. Jaïr se penche. La blessure n’est que superficielle. L’homme qui frappait a dû être tué au moment où la lame de son arme – glaive ou hache – s’abattait sur Spartacus.
    Jaïr commence à étancher le sang, puis recouvre la plaie d’onguents.
    Spartacus semble ne même pas s’apercevoir qu’on le soigne. Il a laissé retomber sa tête sur sa poitrine, les mains entre les cuisses, le dos voûté.
    Il ne regarde pas Crixos le Gaulois qui s’arrête devant lui, puis, tout à coup, s’effondre, comme écrasé par le poids de métal de cette armure qui lui couvre tout le corps. Il tente en vain de se redresser. Œnomaus le Germain, dont la poitrine est labourée de sillons rouges, s’emploie à dénouer les lacets de cuir qui, dans le dos, sur la nuque et à la taille, sur les cuisses, fixent les pièces de l’armure au corps de Crixos. D’autres gladiateurs s’appuient au mur et se laissent glisser à terre, ferment les yeux, d’abord silencieux, puis réclament du vin.
    Jaïr les regarde. Ils étaient une vingtaine à être entrés dans l’arène : tous ceux de la nouvelle gladiature composée des esclaves achetés à Rome. Ils ne sont plus que sept qu’entourent les gladiateurs du ludus venus par les corridors et qui ont envahi bruyamment les salles souterraines.
     
    — Le Dace, murmure Spartacus, souviens-toi de Galvix le Dace, il m’a épargné. Il a choisi de mourir plutôt que de me tuer.
    De sa main gauche, il serre la nuque de Jaïr, l’oblige à se pencher davantage.
    — Quand j’ai vu ce Numide lever sa hache, reprend-il, je me suis jeté en avant, l’épée au poing. Je l’ai enfoncée dans son ventre, jusqu’à la garde. Il a lâché son arme.
    Il pose sa main droite sur sa poitrine.
    — Son sang a giclé, m’a recouvert. Son sang s’est mêlé au mien. C’était mon frère, Jaïr, et je l’ai tué. Je n’ai pas eu le courage de Galvix le Dace.
    Il secoue la tête. On pourrait croire qu’il sanglote, mais ses yeux restent secs.
    — J’ai tué mon frère…, répète-t-il.
     
    Tout à coup, le silence s’établit sous les voûtes. Les gladiateurs s’écartent pour laisser passer Cnaeus Lentulus Balatius qui s’avance, entouré de ses gardes. Curius, le maître d’armes, marche près de lui.
    — Je veux les voir, dit Balatius d’une voix forte. Vifs, blessés ou morts, ils sont à moi. Montre-moi les blessés, Curius.
    — Ils sont vainqueurs, observe Curius.
    — Ils sont à moi ! répète Balatius. Et tu l’es aussi, par contrat. Tu as choisi. N’oublie jamais que je dispose de toi, même si tu es un homme libre. Tu m’as vendu ta liberté, Curius. Et je peux te pousser dans l’arène, les mains liées dans le dos, comme je l’ai décidé pour ce Celte. Tu sais ce qu’il est advenu de lui.
    Il fait signe aux gladiateurs de s’éloigner afin qu’il puisse voir les survivants.
    Balatius aperçoit Spartacus et, à son côté, Jaïr le guérisseur.
    — Dis-moi, toi, le Juif, il faut combien de jours pour que le Thrace puisse à nouveau combattre ?
    — Donne-moi une épée, répond Spartacus en levant son bras ensanglanté.
    Balatius sourit.
    — Tu t’es bien battu. Tu as embroché ce Numide, tu l’as coupé en deux. Le préteur a goûté ton art de tuer. C’est toi, Spartacus ? Curius me dit que les gladiateurs t’écoutent. Conseille-leur de se montrer avec moi comme des agneaux, et comme des tigres dans l’arène.
    Il tourne le dos à Spartacus, considère Crixos le Gaulois, puis Œnomaus le Germain.
    — Vous trois, vous ouvrirez les prochains jeux.
    Les autres survivants des combats sont allongés sur le sol, leurs corps couverts de sang et de sueur.
    — Ceux-là, qu’on leur donne une arme, ordonne

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