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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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pouce ? Vous le connaissez : c’est Cnaeus Lentulus Balatius, et les préteurs romains, les milites de leurs centuries qui sont déjà en marche pour venger le préteur Claudius Glaber crieront : Jugula ! Jugula ! Et vous allez leur offrir ce combat ? vos corps ? Comment ne se réjouiraient-ils pas ? Ils commençaient à vous craindre ; vous étiez plusieurs milliers, les esclaves, les gladiateurs en fuite allaient à vous pour vous rejoindre. Et vous vous entre-tuez ! Je ne sais si vos dieux vous aveuglent, s’ils veulent votre défaite, ou bien s’ils ont jugé que vous n’étiez pas dignes de vivre en hommes libres ; mais je sais que les Romains, vos maîtres, d’avance vous applaudissent et crient : Jugula ! Jugula !
     
    Jaïr le Juif rentre dans l’ombre.
    D’une poussée, Crixos le Gaulois écarte Curius, qui trébuche, tombe entre deux colonnes.
    Crixos rengaine son glaive, hésite, puis va s’asseoir auprès de Spartacus.

 
     
29.
    Spartacus est allongé, nu, les bras écartés, sur les dalles de marbre froid, dans la plus grande des chambres qui donne sur l’atrium de la villa.
    Apollonia le chevauche.
    Il sent son poids sur son bas-ventre. Elle lui écrase le sexe, serre les genoux et les cuisses contre ses flancs. Elle lui agrippe les épaules. Puis elle se cambre, bras tendus, avant de plier, de le couvrir de ses cheveux, de lui embrasser la poitrine, de la lécher.
    Il ne veut pas l’enlacer, la coller contre lui, la maintenir pour que cesse ce plaisir qu’elle lui prodigue, aussi aigu et déchirant qu’une douleur.
    Elle lui parle en lui mordillant l’oreille, couchée contre lui comme on le fait sur l’encolure d’un cheval lancé au galop qu’on encourage d’un murmure.
    — Dionysos te porte, dit Apollonia. Laisse-toi entraîner, guider par lui. Ne lui résiste pas.
    Elle enfonce ses ongles dans le dos et la nuque du Thrace.
    — Sinon, il te jettera à terre et tu seras vaincu.
    Elle se cambre à nouveau, halète. Sa respiration rauque envahit la chambre, s’amplifie, s’accélère.
    — Tu les as entendus : Gaulois, Celtes, Phrygiens, Germains, gladiateurs et esclaves, bergers et bouviers, tous te suivent et t’obéissent, Dionysos t’a donné le pouvoir d’être leur chef, le prince des esclaves. Le songe et la prédiction se réalisent, Spartacus !
     
    Il ne bouge pas, ne répond pas à Apollonia qui maintenant le harcèle, lui répète qu’à la tête de cette foule de plusieurs milliers d’esclaves il doit marcher à présent vers les villes. Crixos le Gaulois l’a dit et il a raison : l’automne et l’hiver approchent, les pluies vont s’abattre, les arbres seront dépouillés, les raisins récoltés ou pourris, les blés coupés ; il faut donc aller là où sont le vin, le grain, les fruits séchés. Dans les celliers et les greniers.
    — Ordonne-leur ! Crixos le veut aussi. Tous t’obéiront parce que Dionysos et les dieux parlent par ta bouche, ajoute-t-elle.
    Elle reste appuyée contre lui à lui lécher le cou, puis les lèvres, et les mots passent ainsi d’une bouche à l’autre comme des langues qui se mêlent.
    — Fouette, tue ceux qui refuseront de t’obéir ! dit-elle.
    Il tourne la tête pour fuir ces lèvres, cette langue insistantes.
     
    Il voudrait être seul sous les arbres aux branches ployées par la neige. Il s’enfoncerait jusqu’à la taille dans la blanche épaisseur et dans ce grand silence qui, l’hiver, couvre d’un ciel limpide le pays de Thrace.
    — Ils ne se rebelleront pas si toi-même obéis à Dionysos, reprend Apollonia. Tue-les avant que la pensée de s’enfuir ou d’agir à leur guise vienne les habiter !
    Il ferme les yeux. Il se sent las.
    Il a éprouvé ce même sentiment, dans l’atrium, avant que l’averse n’oblige Crixos, Vindex, Œnomaus, Curius et Jaïr le Juif à se réfugier dans les chambres.
    Ils ont laissé à Spartacus et à Apollonia la plus vaste. Mais, avant que Spartacus puisse s’allonger, nu, dans la pénombre, il a dû les écouter.
    Crixos le Gaulois a martelé qu’il voulait bien être le centurion d’une légion d’esclaves dont Spartacus serait le tribun.
    — Le consul, le consul ! a rectifié Œnomaus le Germain.
    À condition, a repris Crixos, qu’il commande, lui, à tous les Gaulois ; et Vindex a ajouté qu’il voulait pour sa part être le chef des Phrygiens, et Œnomaus a prétendu au commandement des Germains et des Celtes.
    Crixos a de

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