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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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en Asie, tu as vaincu et châtié les pirates. Je te veux avec moi dans cette chasse aux bêtes sauvages que nous allons commencer. Tu me dois cela, et tu le dois à Rome !
    Il sourit.
    — Je t’ai prêté beaucoup d’argent, Caesar. Tu m’en dois beaucoup. Quand nous reviendrons vainqueurs, Rome sera à nos pieds. Nous aurons la gloire, le pouvoir et donc la fortune. Tu seras riche, Caesar ! Tu me rembourseras et nous offrirons à la plèbe des jeux qui l’étonneront. Elle sera conquise !
    Il s’éloigne de Caesar, s’approche des légats.
    — Je vais lever six légions à mes frais. Le Sénat en paiera quatre. Avec dix légions, pas un esclave ne nous échappera.
    Il pointe le doigt en direction de Mummius.
    — Toi, Mummius, tu commanderas une avant-garde de deux légions. Tu empêcheras cette horde de pillards et d’assassins d’entrer en Lucanie.
    Il se tourne vers Caesar.
    — Ce Thrace est rusé et habile. Il veut s’emparer des ports, essayer de passer en Sicile avec la complicité des pirates ciliciens. Il sait que, dans l’île, les esclaves se souviennent des guerres serviles. Il espère ranimer l’incendie.
    Crassus lève la tête, les yeux mi-clos.
    — Nos ancêtres ont écrasé la révolte de Sicile mais n’en ont pas effacé le souvenir. Là était leur faiblesse. Moi, je ne laisserai dans les mémoires que la terreur, la souffrance et le sang !

 
     
47
    — Ce sang est notre sang, murmure Apollonia.
    Elle est agenouillée devant une pierre plate, sorte de table massive sur laquelle gît un mouton égorgé et éventré.
    Apollonia retire lentement ses mains plongées dans les entrailles de l’animal.
    Elle les brandit et le sang coule le long de ses bras, cependant que, jaillissant de la gorge du mouton, il se répand sur la pierre.
    Déjà des oiseaux au bec noir et jaune dessinent des cercles au-dessus de la dépouille dans le ciel rouge du crépuscule.
     
    Apollonia se tourne vers Spartacus, assis à quelques pas en compagnie de Jaïr le Juif et de Posidionos le Grec. Derrière eux, sur cette crête rocheuse qui domine la plaine de Lucanie, se tiennent debout Tadix le géant, Pythias et Curius. En contrebas, sur les versants et les terrasses qui, par degrés, conduisent à la plaine, la foule des esclaves est assemblée.
    — Les dieux ont choisi, dit Apollonia.
    Elle cache son visage entre ses mains et, quand elle les retire, le sang lui a maculé le front, les joues, la bouche.
    — Ils nous avertissent, ajoute-t-elle.
    Toujours à genoux, elle commence à osciller, ses longs cheveux blonds frôlant la terre, traçant un cercle, reflet de ceux que parcourent les oiseaux volant de plus en plus bas.
    — Les dieux sont muets, constate Spartacus en se levant.
    Il marche jusqu’à la pierre et, de son glaive, repousse le cadavre du mouton qui roule sur le sol ; puis il se hisse sur la dalle.
    — Le sang, dit-il d’une voix forte, notre sang est celui qu’il faut verser pour vaincre. Les dieux assistent aux combats des hommes et sacrent les vainqueurs.
    Il montre l’horizon.
    — Deux légions s’avancent. Pythias a reconnu à leur tête l’un des légats du proconsul Licinius Crassus. Elles marchent le long de la via Appia. Elles sont orgueilleuses. Le légat Mummius chevauche comme à la parade. Il faut que la confiance aveugle les Romains. Ils subiront ce que Glaber, Cossinius, Varinius, les légats, les préteurs, les consuls ont déjà connu : la défaite ! Nous nous saisirons de leurs chariots, des bagages du légat. Nous partagerons le butin en parts égales entre tous ceux qui auront combattu. Que chaque homme le sache ! Mais, d’abord, il faut que ce Mummius se figure que nous fuyons. Il faut que nous l’attirions là où nous pourrons l’attaquer de toutes parts avant qu’il n’ait dressé son camp. Il faut qu’il croie en une victoire facile. Pour lui, pour Crassus, nous ne sommes que des animaux. Ils veulent oublier ce que nous avons infligé à leurs cohortes. Nous allons les vaincre, défaire les légions de Mummius et celles de Crassus. Alors nous serons libres : nous remonterons vers le nord ou bien nous traverserons la mer.
    Il descend de la pierre.
    — Mais notre sang va couler, ajoute-t-il. C’est le prix de notre liberté.
     
    Spartacus regarde Pythias, Tadix et Curius qui s’éloignent et vont rejoindre les hommes en armes regroupés sur l’une des terrasses.
    Il entend la voix de Curius donner des ordres,

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