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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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Les autres combattants se contentent de protections de cuir ou portent des cuirasses d’inspiration grecque constituées de plusieurs couches de lin. Pour autant, la majorité de la piétaille combat avec une simple tunique. Comme toutes les innovations efficaces, la cotte de mailles a été rapidement adoptée par les légionnaires de Rome, qui en sont largement dotés à cette époque. Les Gaulois, chaque fois qu’ils le peuvent, sont également protégés par un casque métallique, ou à défaut un couvre-chef en cuir. Les casques des hommes de Crixus sont sans doute du modèle Montefortino, suivant la terminologie des archéologues. Réalisée à partir d’une plaque métallique en alliage cuivreux, cette protection possède des protège-joues articulés, un petit couvre-nuque et un bouton sommital. Cette sorte de gland de métal ménagé au sommet du casque est destiné à recevoir des plumes ou une touffe de crin de cheval. Pris en grand nombre sur les dépouilles des soldats romains vaincus par les gladiateurs, ils doivent protéger en priorité les crânes des soldats des premiers rangs. Enfin, les Gaulois portent un bouclier, comme tous les peuples de l’Antiquité. C’est également une des aberrations véhiculées par le cinéma que de présenter des combattants antiques en train de « croiser le fer » comme des mousquetaires au temps du cardinal de Richelieu. Ainsi que nous l’avons vu pour les gladiateurs, le combattant celte, romain ou grec fait corps avec son bouclier. Ce dernier lui sert autant en protection contre les balles de fronde, les javelots ou les flèches que de manière active pour frapper son adversaire. Contrairement au scutum cintré des Romains, le bouclier celte est plat. Généralement de forme ovale, il est doté à l’extérieur d’un umbo métallique. Cette pièce centrale protège la poignée et la main gauche du combattant. L’ umbo constitue souvent l’unique trace des boucliers lorsqu’ils sont retrouvés dans une tombe. Seule pièce métallique clouée sur une structure de bois parfois recouverte de cuir, l’ umbo est facile à forger. Il est donc très probable que les forgerons gaulois du camp de Thurium aient procédé suivant les prescriptions des guerriers celtes pour les doter de leurs équipements traditionnels.
    La panoplie des guerriers de Crixus correspond à la fois à l’ armatura des gladiateurs gaulois et à l’équipement des différentes tribus gauloises de ce temps. Si ces Gaulois, et parmi eux les anciens gladiateurs, sont capables d’engager avec une grande efficacité un combat individuel avec un légionnaire, il faut malgré tout se méfier du mythe du Gaulois braillard et individualiste. On l’oublie trop souvent, les Gaulois ont été pendant longtemps les mercenaires de Carthage et des rois hellénistiques. Ces riches souverains payent souvent, et en or, des fortunes pour s’offrir, le temps d’une campagne, les services d’une tribu entière. Si les Gaulois d’alors étaient aussi désorganisés et suicidaires qu’on l’imagine aujourd’hui, cette collaboration militaro-financière n’aurait pas pu durer des siècles. Ainsi, il faut plutôt imaginer des Gaulois bien organisés, offrant aux Romains une ligne aussi parfaite que la leur. Bouclier contre bouclier, ils constituent une phalange continue, à l’imitation de celles des Grecs. Comme eux, cette phalange est surmontée de lances qui ne sont pas destinées à être utilisées comme une arme de jet mais pour frapper l’adversaire lorsque les deux lignes entrent au contact. Les armes forgées à Thurium et les dépouilles des légionnaires vaincus ont permis d’équiper de cette façon les 30 000 combattants de Crixus ; ce dernier dispose donc de l’équivalent de six légions. Non seulement ses hommes ont été armés, mais il ne fait pas de doute que l’hiver a été mis à profit pour coordonner les mouvements de cette masse humaine. Excitées par la perspective du butin et sûrs de leur force, les troupes de Crixus crient et frappent sur leurs boucliers. Ce tumulte donne du cœur aux Celtes et inquiète l’adversaire, mal préparé à un tel spectacle. Les Gaulois, plus proches qu’on ne le pense des Romains, utilisent eux aussi des trompes de guerre, les carnyx . Ces longues trompettes tenues verticalement se terminent en forme de tête de dragon. L’historien grec Diodore de Sicile les décrit comme « des trompettes barbares qui rendent un son rauque

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