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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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approprié au tumulte guerrier ». Mais les carnyx ne sont pas seulement là pour effrayer les Romains. Comme les cornus des cornicen de la légion, elles servent avant tout à donner des ordres et coordonner les mouvements. Les jeunes Romains envoyés contre Crixus vont bientôt apprendre à leurs dépens que les Gaulois savent aussi tenir leur rang dans la bataille.

    La bataille du Monte Gargano
    Le lieu de la bataille où l’armée de Crixus rencontre celle de Gellius reste imprécis. Appien parle du « voisinage du mont Garganus ». Il est possible que le site se trouve aux environs de la colonie romaine de Luceria. En effet, cette cité d’Apulie (aujourd’hui Lucera, au nord de Foggia) est proche du Monte Gargano. Cette hypothèse tend à démontrer que Crixus ne semble pas pressé de marcher sur Rome mais qu’il a peut-être quitté la via Appia pour piller le nord de l’Apulie aux environs de l’ergot de la Botte. C’est là qu’il se fait surprendre par la première armée consulaire. Comme les soldats de Varinius quelques mois plus tôt, les légionnaires de Gellius sont sans doute surpris de l’organisation de leurs adversaires. A Rome, les jeunes recrues ont tellement entendu dire que ces esclaves ne sont pas des soldats, que le courage doit leur manquer. Sans compter les récits qu’ils ont entendus depuis l’enfance sur ces horribles Gaulois qui collectionnent les têtes humaines et se les transmettent de génération en génération…
    Dans leurs rangs se trouve Caton le Jeune. Il a vingt-trois ans et n’est pas encore célèbre. Parmi les recrues de son âge, il est l’un des rares à conserver son calme face à ce spectacle menaçant. Son arrière-grand-père, Caton l’Ancien, s’est déjà rendu illustre par le caractère austère de ses mœurs et par sa violente hostilité envers Carthage, qu’il résuma dans sa fameuse formule «  Delenda Carthago !  » (« Il faut détruire Carthage »). Son jeune descendant, issu de la famille patricienne des Porcia, observe depuis l’enfance la même sévérité stoïcienne. A cette époque, cette austérité de mœurs passe pour anachronique au sein d’une jeunesse aristocratique plus habituée aux plaisirs qu’aux exercices philosophiques. Parmi les soldats de la levée de 72, son frère Caepio est tribun militaire tandis que lui-même n’est que simple volontaire dans l’armée du consul Gellius. D’après Plutarque 74 , qui rapporte cet épisode, Caton « ne put montrer autant qu’il l’aurait voulu son ardeur et la vertu à laquelle il s’était exercé, car la guerre ne fut pas bien conduite, mais alors que ceux qui participaient à cette expédition vivaient dans la mollesse et le luxe, il montra une discipline, une bravoure, une hardiesse de tous les instants et une intelligence qui n’avait rien à envier à celle de Caton l’Ancien. Gellius lui décerna le prix de la vaillance et des honneurs éclatants, mais il ne voulut pas les accepter, déclarant qu’il n’avait rien fait pour les mériter. Cette attitude le fit passer pour un original ». Ce témoignage, où Plutarque souligne les vertus morales de Caton, indique en contrepoint l’impréparation des jeunes Romains. Les recrues inexpérimentées que Rome a expédiées sans préparation suffisante face aux Gaulois doivent voir leurs adversaires sous les traits que Tite-Live leur attribue dans ses descriptions : « Leur haute taille, leur longue chevelure rousse, leurs grands boucliers, leurs épées très longues, ajoutés, au moment où ils engagent le combat, à leurs chants, à leurs hurlements, à leur coutume ancestrale de frapper sur leurs boucliers, tout cela est une mise en scène destinée à inspirer la terreur. » La campagne du printemps 72 commence très mal pour Rome, car un fragment de Salluste laisse entendre que les légions de Gellius lâchent pied en abandonnant, humiliation suprême, leur camp et leurs bagages aux Gaulois. Preuve de l’efficacité de l’entraînement reçu pendant l’hiver et de leur discipline, ces derniers ne tombent pas dans un piège qui a souvent été fatal à des armées victorieuses trop avides de pillage. Comme la nuit ne va pas tarder à tomber, les hommes de Crixus renoncent à piller le camp immédiatement. Selon Salluste, « de retour au camp le lendemain [les Gaulois] trouvèrent quantité de choses que, dans leur précipitation, les Romains avaient abandonnées » . Ainsi, une fois de plus, des

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