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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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d’expliquer aux masses qu’elle ne leur procurera que souffrances et
ruines, de démasquer son caractère impérialiste, de voter contre les crédits de
guerre. Elles enjoignent aux partis qui n’ont pas encore fait leur cette ligne,
en particulier ceux de France, d’Angleterre, des États-Unis, de Belgique, de se
corriger immédiatement.
    La direction du Comintern peine à mettre en œuvre cette
politique. Le 24 septembre, Jdanov harcèle Dimitrov au téléphone. Qu’a-t-il
fait depuis deux semaines ? « Pendant tout ce temps, le camarade
Staline aurait écrit un livre entier [1011]  ! »
Deux jours plus tard, Dimitrov envoie son projet à Staline qui le rejette.
Trois semaines plus tard, il envoie pour L’Internationale communiste un
article que Staline corrige. Le Parti communiste allemand, dont la direction
est pourtant à Moscou, sous sa coupe directe, prend mal le virage. Au début de
septembre, Wilhelm Pieck, membre de son Bureau politique et du Secrétariat du
Comintern, soumet à Manouilski un projet de tract à diffuser en Allemagne, en
Tchécoslovaquie et en Autriche, dont le texte et les mésaventures soulignent
les difficultés que rencontre Staline pour subordonner l’activité des partis
communistes à leur soutien total du pacte Molotov-Ribbentrop. Le tract en
question vitupère les impérialistes anglo-français, mais il dénonce également « le
grand capital financier allemand », invite les travailleurs et les soldats
allemands à multiplier les revendications pour « renverser le fascisme
hitlérien ». Il les exhorte à « libérer l’Allemagne du fascisme
hitlérien et de la domination du capital financier par la révolution socialiste »,
appelle au soutien des peuples « tchécoslovaque et autrichien dans leur
lutte pour se libérer de la domination fasciste et de l’impérialisme allemand »,
et salue enfin « l’unité fraternelle des peuples dans la lutte contre le
fascisme et l’impérialisme [1012]  ».
Même le docile Wilhelm Pieck n’a rien compris. Le Secrétariat du Comintern
retravaille le texte, efface les mots « fascisme » et « hitlérisme »,
ne laisse subsister que la dénonciation du « grand capital allemand ».
C’est encore trop et, le 5 décembre, le Secrétariat, chapitré par Staline,
qui observe cette cuisine d’un œil très attentif, interdira aux partis
communistes des trois pays la diffusion de ce texte édulcoré, qui sera relégué
aux archives. Les partis communistes ne diffuseront pas de tracts contre « l’impérialisme
allemand ». Staline y veille.
    Le 15 septembre, Molotov et l’ambassadeur japonais Togo
signent à Moscou un accord sur l’arrêt des hostilités à la frontière mandchoue.
Dès qu’il est informé, le soir du 16, que l’accord est effectivement appliqué,
Staline, rassuré sur les intentions du Japon à la frontière sibérienne, reçoit
Schulenburg dans la nuit du 16 au 17, à deux heures du matin. Il lui demande d’informer
son gouvernement que l’Armée rouge entrera en Pologne quatre heures plus tard.
Elle y pénètre sans difficulté : les populations ukrainiennes, biélorusses
et juives l’accueillent avec sympathie, et le chef d’état-major polonais a
donné l’ordre à ses troupes, brisées par l’armée allemande, de ne pas se
battre. Dans son avancée foudroyante, la Werhmacht a dépassé la ligne de
partage soviéto-allemande. Staline, le 18, demande qu’elle revienne en arrière.
Hitler en donne l’ordre, contre l’avis de l’état-major, indigné d’avoir à
rendre aux Russes des territoires occupés par ses troupes.
    Berlin prépare l’invasion de la Lituanie. Staline propose à
Hitler, le 25, un morceau de la Pologne, habité par de nombreux juifs, qui
devait lui revenir (la voïévodie de Lublin et une partie de celle de Varsovie),
contre l’abandon des prétentions allemandes sur la Lituanie. Inquiet de la
rapidité de la victoire allemande et frappé par le rôle qu’y a joué la
Luftwaffe, Staline fait décider par le Bureau politique la construction, dans
les deux années à venir, de neuf nouvelles usines d’aviation et la
modernisation de neuf usines existantes.
    Deux jours plus tard, Ribbentrop vient pour la seconde et
dernière fois à Moscou. Les négociations s’ouvrent dans le bureau de Staline à dix
heures du soir et s’étendent jusqu’au milieu de la nuit dans une atmosphère si
cordiale et détendue que Ribbentrop a l’impression de se trouver

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