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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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nationale », le colonel Wenda, rejette
la collaboration des socialistes polonais en clamant : « Nous n’avons
l’intention de partager avec personne les fruits de la victoire [1007]  », alors
que le plan de mobilisation s’effectue dans l’improvisation et le chaos. Des
troupes sont envoyées au combat sans l’armement adéquat, les officiers manquent
de cartes. L’effondrement social accélère la débâcle militaire.
    L’Angleterre et la France tergiversent. Daladier et
Chamberlain feignent de prendre au sérieux la proposition avancée par Mussolini
d’une conférence internationale le 5 septembre. Mais la marge de manœuvre
est cette fois nulle, et le 3 septembre, l’Angleterre puis la France présentent
un ultimatum à Berlin. Ribbentrop ricane : « La France sera l’agresseur. »
Le 8 septembre, les troupes nazies arrivent aux portes de Varsovie. Dès le
5, l’ambassadeur allemand a transmis à Staline le souhait formulé par Hitler
deux jours plus tôt : que l’URSS prenne sa part du gâteau polonais.
Staline hésite. Il craint que l’entrée de l’Armée rouge en Pologne ne l’entraîne
dans la guerre avec la France et l’Angleterre, immobiles face à l’offensive
allemande, mais susceptibles d’être plus déterminées face au « péril rouge ».
Staline craint aussi que les Japonais ne prennent prétexte d’un engagement
soviétique à l’Ouest pour reprendre les hostilités. C’est pourquoi il présente
l’invasion comme une opération visant à protéger les Ukrainiens et les Biélorusses
qui peuplent ces régions (Staline oublie les juifs) contre l’avancée allemande.
Hitler ne s’en satisfait pas et propose un communiqué commun que Staline
accepte avec quelques amendements. Le 11 septembre sort des presses à
Moscou un ouvrage intitulé L’Espace européen et la géopolitique fasciste, signé par trois historiens. Il est en hâte retiré des librairies…
    Certains partis communistes peinent à se soumettre au pacte
germano-soviétique. De sa prison berlinoise, Ernst Thaelmann, l’ancien président
du Parti communiste allemand, écrit à Staline : « Certains camarades
ne comprennent pas qu’Hitler et Staline puissent s’entendre et parlent de
trahison à propos du pacte germano-soviétique [1008] . » Le 5 septembre,
Dimitrov, dans une lettre à Jdanov, souligne les « difficultés
exceptionnelles [1009]  »
que rencontre la direction du Comintern dans la définition des tâches et la
mise en œuvre de la tactique des partis communistes dans les conditions
nouvelles, et demande de toute urgence une rencontre avec Staline. Ce dernier
le reçoit le 7, et dissipe toute ambiguïté. « La guerre, dit-il, se
déroule entre deux groupes de pays capitalistes, les pauvres et les riches,
pour les colonies, les matières premières, etc., pour un nouveau partage et
pour la domination du monde. Nous ne sommes pas hostiles à ce qu’ils se
bagarrent bien et s’affaiblissent l’un l’autre. Ce n’est pas un mal si l’Allemagne
ébranle la situation des pays capitalistes les plus riches, en particulier de l’Angleterre. »
Reprenant l’analyse que les communistes allemands avaient traduite par le
slogan « Après Hitler, ce sera nous ! », il ajoute : « Sans
le comprendre et le vouloir, Hitler ébranle, mine le système capitaliste. »
Dans cette situation, « nous pouvons manœuvrer, soutenir un côté contre l’autre,
pour qu’ils se déchirent mieux. Le pacte de non-agression aide dans une
certaine mesure l’Allemagne. Le moment suivant nous soutiendrons un autre pays ».
L’antifascisme, valable en temps de paix, est dépassé en temps de guerre, et il
faut donc abandonner le mot d’ordre de front populaire : « La
division des pays capitalistes en pays fascistes et démocratiques a perdu son
sens antérieur [1010] . »
Les communistes doivent donc se battre contre leurs gouvernements, contre la
guerre. La Pologne ? C’est un pays fasciste. Sa disparition fera un État
fasciste de moins.
    Staline demande la publication de thèses du Comintern
affirmant que les États impérialistes se battent entre eux pour leurs intérêts
impérialistes. Il faut se prononcer résolument contre la guerre et ses
fauteurs, lutter pour la paix. Il prévoit une guerre longue au cours de
laquelle les deux camps se déchireront à belles dents. Des directives adoptées
deux jours plus tard ordonnent à tous les partis communistes de dénoncer la
guerre,

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