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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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1944. En juin 1941, les nazis
jetteront Rosa Thaelmann et sa fille dans un camp.
    Le 21 décembre 1939, Staline ne peut fêter la
prise d’Helsinki promise par ses généraux, dont les troupes n’avancent pas. Il
se console en s’attribuant le titre de Héros du travail socialiste et en
faisant annoncer par la presse ce même jour la création des prix Staline de
littérature, de sciences, de musique. Lors de la soirée au Kremlin en l’honneur
de son soixantième anniversaire, il écoute, jusqu’à huit heures du matin, une
quarantaine de toasts dithyrambiques. Molotov, dont l’épouse n’a pas été
invitée, proclame avec emphase : « Staline dépasse Lénine [1024] . » Il sait
que c’est ce que le « patron » veut entendre.
    L’Armée rouge piétine plus de trois mois devant la ligne
Mannerheim, plongeant Staline dans une rage folle. Le 21 janvier au soir,
à la fin de la cérémonie anniversaire de la mort de Lénine, il rassemble une
dizaine de dirigeants dans la pièce où se réunit le Bureau politique et leur
annonce un programme de guerre totale : « Les troupes spéciales
finlandaises comptent 150 000 hommes. Nous en avons tué 60 000,
il faut tuer le reste, et alors le travail sera terminé. Il ne faut laisser en
vie que les enfants et les vieillards [1025] . »
La vantardise et le bluff ne font pas avancer ses troupes. Sa santé s’en
ressent. Le 13 février à midi, il convoque le docteur Valedinski. Il a un
rhume et souffre d’une forte fièvre, sa gorge est rouge, ses muqueuses enflées ;
son foie a un peu grossi. Les médecins reviendront le voir le lendemain et le
surlendemain. Staline, un peu rétabli, leur désigne alors une carte et grommelle :
« Dans les jours qui viennent, nous allons prendre Vyborg [1026] . » Il
attendra encore quinze jours : la ligne Mannerheim n’est enfoncée qu’au
début de mars 1940, au prix de très lourdes pertes. La Finlande doit alors
capituler. Après cent cinq jours de guerre, l’armistice est signé le 12 mars 1940
au soir. Staline obtient la rectification de frontières souhaitée, et même
plus, puisque voici restaurées celles de l’époque glorieuse de Pierre le Grand.
    Cette rectification n’empêchera pas le blocus de Leningrad.
Pour cet avantage éphémère, Staline a suscité dans les sommets politiques
finlandais, et au sein d’une partie de la population, une soif de revanche qui
s’épanchera en 1941. Il a aussi confirmé toutes les faiblesses de l’Armée rouge
aux yeux d’Hitler, convaincu désormais qu’il pourra se jeter sans tarder sur
une proie aussi facile. Il convaincra plus aisément l’état-major allemand, qui
envisageait une invasion de l’URSS en 1942, de raccourcir les délais. L’Armée
rouge a perdu 126 875 hommes, tués ou prisonniers, et compte 264 908 blessés.
Le bilan est catastrophique. La Finlande, elle, a perdu un peu plus de 20 000 hommes,
le même nombre que celui des « rouges » victimes de la terreur
blanche en 1918… et des Finlandais communistes ou sympathisants réfugiés en
URSS et liquidés par Staline. Au Comité central de la fin mars, Vorochilov,
avec l’aval de Staline, cite des chiffres truqués : 52 000 tués
et 181 000 blessés dans l’Armée rouge contre 70 000 tués et
200 000 blessés pour la Finlande. Si la statistique est l’art du
mensonge, celle-ci est un de ses chefs-d’œuvre.
    Staline durcit pourtant le ton avec l’Allemagne. Dans la
nuit du 31 décembre au 1 er  janvier, il reçoit Ritter, l’expert
économique du ministère des Affaires étrangères allemand, pour discuter de l’application
de l’accord commercial. Les Allemands exigent du minerai de fer de meilleure
qualité. Staline refuse d’abord de satisfaire leurs exigences. Il souligne que
l’URSS aide manifestement l’Allemagne en lui livrant du blé qu’elle pourrait
vendre ailleurs contre de l’or. Et il conclut d’un ton cassant : « L’Allemagne
recevra autant que ce qu’elle donne [1027] . »
Lorsqu’il le reçoit à nouveau, le 29 janvier, il utilise le même ton
rogue, et, quand Ritter souligne que l’Allemagne paie les matières premières
que l’URSS lui livre en marks que cette dernière peut déposer dans une banque
et faire fructifier, Staline lui conseille « de ne pas prendre les Russes
pour des crétins ». Les placements en marks sont une mauvaise plaisanterie :
« Nulle part l’Allemagne ne pourra recevoir, en payant en marks,

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