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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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l’ambassade
allemande au Japon, annonce l’offensive allemande pour le 22. Staline
ricane : « Ce Sorge fréquente trop les maisons closes [1081] . » Le 21 juin
au matin, Dimitrov reçoit un télégramme de Chou En-laï : Tchang Kai-shek
annonce l’invasion de l’URSS par l’Allemagne ce jour même [1082] . Il déjeune
avec Molotov qui lui déclare : La situation n’est pas claire.
    Un seul dirigeant échappe à la paralysie que Staline impose
à tous : l’amiral Kouznetsov, commissaire à la Marine, qui, dès le 19 juin,
organise systématiquement le camouflage des bateaux et leur dispersion. Le 21 juin
au soir, il place la flotte en état d’alerte par une directive n o  1
et téléphone son avertissement aux commandants de la flotte du Nord, de la
Baltique et de Sébastopol. La marine soviétique, à laquelle Staline s’intéresse
peu, sera ainsi la seule arme capable d’éviter le désastre au début de l’invasion.
Au lendemain de la guerre, Staline fera payer à l’amiral cet esprit d’initiative
trop efficace…
    Ce 21 juin, Staline arrive au Kremlin à 18 h 30
et y reçoit Molotov, rejoint par Beria, Vorochilov, Voznessenski, Malenkov,
Kouznetsov et Timochenko une demi-heure plus tard. On l’informe qu’un déserteur
allemand a annoncé l’attaque pour le lendemain matin. C’est un provocateur,
tranche Staline. Timochenko propose d’accélérer le mouvement des forces
soviétiques vers la frontière : « Il est prématuré de publier la
directive, rétorque Staline, car il est peut-être encore possible de résoudre
le problème par des moyens pacifiques [1083] . »
Joukov arrive, peu avant 9 heures, et propose d’adresser aux commandants
des trois armées concernées des instructions à mettre en œuvre à partir de 2 h 30
du matin, que Staline cautionne ; elles annoncent une attaque allemande
possible mais précisent, conformément à l’obsession de Staline, qu’elle « peut
être précédée par une action provocatrice » aux formes indéterminées.
Comment y répondre ? La directive se contente d’affirmer : « Nos
forces ont pour tâche d’éviter tout type d’action provocatrice qui pourrait
avoir pour conséquence des complications graves [1084] . » Elle
invite aussi – un peu tard – à disperser et camoufler soigneusement
tous les avions stationnés sur les aérodromes avant l’aube du 22 juin 1941,
afin d’éviter leur destruction massive.
    Le général Kirponos informe Staline qu’un second déserteur a
annoncé aux gardes-frontières soviétiques l’attaque allemande pour quatre
heures du matin. Staline le prend encore pour un provocateur et part se coucher
à sa datcha. Le chef des services de renseignements extérieurs, Fitine, se rend
aussi à sa datcha. Le commissaire à la Sécurité, Merkoulov, n’est pas à son
poste…
    A-t-il vraiment voulu croire jusqu’au bout qu’Hitler n’attaquerait
pas avant 1942 ? L’amiral Kouznetsov l’affirme : « Staline
a mené la préparation à la guerre […] en se fondant sur les délais lointains qu’il
avait lui-même fixés [1085] . »
Joukov confirme : « Jusqu’au début de l’agression de l’Union
soviétique, l’espoir de différer la guerre n’a pas abandonné Staline [1086]  », jusqu’au
bout persuadé qu’Hitler répéterait le scénario de la guerre de 1914, à savoir
qu’il présenterait un ultimatum à discuter et qu’il serait temps alors de
décider ce que l’on devrait faire. D’où sa peur panique des « provocations »
qui permettraient à Hitler d’attaquer sans délai. Cinq jours après l’invasion,
Molotov, en écho à Staline, expliquera à Stafford Cripps que le gouvernement
soviétique ne s’attendait nullement à ce que « la guerre commence sans
discussion préalable ou sans ultimatum [1087]  ».
Hitler n’a pas respecté les règles du jeu. Staline, l’empereur du soupçon, s’est
laissé rouler avec une incroyable naïveté.
    Les conséquences de cette tactique sont tragiques. Bien que
l’Armée rouge compte 186 divisions (sans compter les gardes-frontières et
les troupes spéciales du NKVD) et l’armée allemande 153 seulement, cette
dernière aligne, sur les trois axes que le Führer a choisis, 4,4 millions
d’hommes bien préparés et bien encadrés. Face à elle, l’Armée rouge ne regroupe
le long de la frontière occidentale que 3 millions d’hommes mal préparés
et mal encadrés. À la veille de l’assaut,

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