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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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correspondance, forment des groupes spéciaux
mobiles équipés de mitrailleuses.
    Faute de pouvoir arrêter l’offensive allemande, Staline fait
arrêter, le 24 juin, le vice-commissaire à la Défense, Meretzkov, accusé d’avoir
monté un complot pour « livrer bataille à Staline ». Le NKVD inclut
dans ce complot une quarantaine d’autres chefs militaires arrêtés à la veille
ou au lendemain de l’invasion : Vannikov, commissaire aux Armements, le
lieutenant général d’aviation Smouchkievitch, adjoint du chef de l’état-major
général, le colonel général Stern, chef de la Direction des forces
antiaériennes, le lieutenant général d’aviation Rytchagov, vice-commissaire à
la Défense, le colonel-général Loktionov, autre vice-commissaire à la Défense
et commandant du district militaire de la Baltique, Savtchenko, le chef-adjoint
de la Direction principale de l’artillerie, Sklizkov, chef de section de cette
direction, le lieutenant général Arjenoukhine, chef de l’Académie militaire de
l’aviation, Sakrier, chef-adjoint de la Direction des armements des forces
armées aériennes, etc. Trois de ces gradés sont membres du Comité central, cinq
députés au Soviet suprême, deux se sont couverts de gloire en Espagne (Stern et
Smouchkievitch, ce dernier décoré de l’ordre des Héros de l’Union soviétique
pour ses exploits). Certains d’entre eux avaient succédé aux gradés liquidés en
1937-1938.
    Staline pourtant appréciait Smouchkievitch, qu’il jugeait « direct,
courageux et compétent [1098]  » ;
il avait promu le jeune Rytchagov à ses côtés à la tête des forces aériennes.
Mais, tout au long de l’année 1940 et au printemps 1941, Staline a
été alerté sur les graves insuffisances du moteur M-63 dont sont équipés la
plupart des chasseurs soviétiques. Son fils Vassili, pilote de chasse, lui a
déclaré : « Ce moteur n’est pas fait pour des chasseurs. » Mais
rien n’a changé. Indolence, incompétence, indifférence ? Peut-être. L’idée
du « complot », en tout cas, résume, simplifie et diabolise ces trois
griefs. Staline fera vite libérer une quinzaine d’accusés (Meretzkov, Vannikov
en particulier), mais les vingt-cinq autres, dont Stern, Smouchkievitch,
Rytchagov, seront fusillés, sans jugement, le 28 octobre.
    Ces mesures d’ordre intérieur ne freinent pas la Blitzkrieg allemande. Les 153 divisions d’Allemands ou de leurs alliés qui ont
pénétré en Union soviétique ont enfoncé le rideau des 186 divisions
soviétiques alignées sur une frontière terrestre de 3 400 kilomètres,
et qui rassemblent 1 400 000 hommes de moins. L’aviation
allemande a pilonné les avions soviétiques au sol ou lors de leur envol tardif.
Le 22 juin, elle en a détruit 738 sur le seul front Ouest. Le soir, le
commandant de l’aviation soviétique du front, Koniets, un ancien d’Espagne,
informé de ce carnage, se suicide.
    La passivité manifestée par Staline pendant les premières
heures de l’offensive se traduit aux échelons inférieurs par un désarroi
profond. La rupture à peu près totale des liaisons avec les unités du front,
dont la plupart n’ont pas ou plus ni téléphone ni liaison radio, que nombre d’officiers
ne savent d’ailleurs pas utiliser, aggrave la démoralisation générale. Deux
jours après l’invasion, les commandants de front n’ont pas de liaison régulière
avec les commandants d’armée. Les divisions et les corps d’armée se battent,
isolés les uns des autres, au cœur d’une gigantesque pagaille. Une femme
décrit, dans une lettre à Kalinine, la situation dans son secteur : « Des
milliers de mobilisés […] vont de place en place. Ils ne connaissent pas leur
destination. […]. Ils n’ont pas d’uniforme. 20 % d’entre eux vont pieds
nus. Ils n’ont pas d’arme. » Elle ajoute : « La discipline est
mauvaise. » Dans ces conditions, le contraire serait étonnant. Elle
ajoute, sarcastique : « Il y avait beaucoup de candidats pour nous
diriger mais, pour nous défendre, personne… [1099]  »
    Le commissaire à la Défense, Timochenko, ne peut prendre aucune
mesure, même mineure, sans l’accord de Staline, dont la volonté de tout
contrôler et régenter entrave les prises de décision rapides
indispensables ; les lenteurs du sommet engendrent une paralysie totale en
dessous. Ainsi, l’amiral Oktiabrski répond au général Rybalko, qui l’informe
que l’aviation

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