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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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chimérique d’« empêcher les
Allemands de souffler, de les chasser sans relâche vers l’ouest, de les obliger
à épuiser leurs réserves avant le printemps, où nous disposerons de nouvelles
réserves importantes quand les Allemands n’en auront plus, pour assurer ainsi l’écrasement
total des troupes hitlériennes en 1942 [1166]  » !
Aucun général n’ose affirmer que la tâche est au-dessus des forces de l’Armée
rouge.
    Staline sacrifie la population à l’improbable succès de
cette offensive préparée à la hussarde. Ainsi donne-t-il l’ordre de s’emparer
de Rjev, petite ville de 30 000 habitants située sur la Volga à 100 kilomètres
à l’ouest de la capitale après l’avoir détruite : « Employer les
forces de l’artillerie, les mortiers, l’aviation dont dispose le secteur et
noyer la ville de Rjev sous un déluge de feu, sans reculer devant des
destructions importantes [1167] . »
    Après de premiers succès sur le front du Centre, l’Armée
rouge se retrouve fin février à bout de souffle. Privée de munitions, elle
prête le flanc à une contre-attaque foudroyante de la Wehrmacht. Malgré cela,
le 23 février 1942, le général MacArthur télégraphie à Staline :
« Les espoirs de la civilisation reposent sur les drapeaux de l’Armée
Rouge. » Churchill félicite Staline le 24 février pour « huit
mois d’une campagne qui a témoigné de la gloire immense de ses chefs ». À
Washington, Roosevelt promet à Molotov l’ouverture d’un second front en Europe
en 1942. Staline décide alors de remplacer l’Internationale, hymne de l’Union
soviétique désormais réservé au Parti, par un hymne national dont il suit
personnellement la très longue gestation.
    En février, il donne son feu vert à la constitution d’un
Comité antifasciste juif, après avoir écarté l’idée d’un comité international,
avancée par les deux dirigeants du Bund polonais, Ehrlich et Alter, jetés en
prison le 4 décembre 1941, puis fusillés pour cette idée par trop
internationaliste. Le Comité, présidé par le dynamique
acteur-réalisateur-metteur en scène du théâtre yiddish Mikhoels, doit
développer la propagande en faveur de l’URSS et de l’Armée rouge dans les
milieux juifs du monde entier. L’objectif sera fixé en mai 1942 :
obtenir l’argent nécessaire pour fournir à l’Armée rouge 1 000 tanks
et 500 avions.
    Pour répondre à l’échec de son offensive suicide, Staline reprend
sa chasse aux boucs émissaires. Il fait fusiller sept officiers supérieurs et
disgracie le maréchal Koulik, qu’il avait envoyé le 12 novembre dans la
presqu’île de Kertch en Crimée. Koulik s’était vu adjoindre Mekhlis,
vice-commissaire à la Défense et chef de la Direction politique de l’Armée
rouge, qui s’était fait photographier dans l’attitude de Napoléon, la main
droite dans sa vareuse. Ses instructions bravaches (ne pas reculer d’un pied)
ayant permis à la Wehrmacht d’encercler 40 000 soldats soviétiques,
Koulik a, sans ordre de Staline, défini un plan d’évacuation, malgré l’obstruction
de Mekhlis, prêt à les laisser périr. Le 26 janvier 1942, Beria, dans
une note à Staline, accuse Koulik d’avoir, par « son état d’esprit
défaitiste », livré à l’ennemi une place capitale. Koulik se défend auprès
de Staline, qui, le 19 février, le fait exclure du Comité central pour
désobéissance, état d’esprit défaitiste, ivrognerie et dilapidation des biens
de l’État, décision qu’il fera valider par le Comité central en janvier 1944.
    Au total, en 1942, Staline fait fusiller trente généraux,
lieutenants généraux et généraux majors. Sa défiance est constante : au
début de mai, il est informé que la 5 e  division de blindés n’a
plus de commandant. « Ah, ricane-t-il, Lizioukov est chez les
Allemands ? Il a déserté [1168]  ? »
Au même moment, on retrouve, dans son tank, le cadavre de ce Lizioukov, ancien
déporté, libéré au début de la guerre. Son vieil ami Vorochilov lui sert aussi
de bouc émissaire ; il le laisse en vie, mais lui fait endosser la
responsabilité d’une longue liste de catastrophes. Le 1 er  avril,
Staline adresse aux membres du Comité central et à la commission de Contrôle,
au nom du Bureau politique, un document rageur dirigé contre lui et où il
épanche sa rancune. Rappelant le désastre de la guerre de Finlande, il y fait
le relevé de ses marques

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