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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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d’incurie : « L’Armée rouge manquait de
mortiers et d’armes automatiques, il n’y avait aucun relevé exact du nombre de
tanks et d’avions, les vêtements d’hiver nécessaires pour les soldats n’avaient
pas été prévus. » Il évoque sa responsabilité dans le blocus de Leningrad
et souligne le fait que, envoyé sur le front de Volkhovo, décisif pour défendre
Leningrad, « il a refusé d’en prendre la responsabilité en invoquant le
fait qu’il s’agit d’un front difficile [1169]  ».
Bref, Vorochilov est incompétent, couard et irresponsable. Staline l’affecte au
travail militaire à l’arrière. La sanction est mince au regard de l’accusation,
mais Vorochilov est à jamais disqualifié.
    En même temps qu’il fait fusiller des gradés, Staline flatte
un certain nombre de jeunes généraux, comme Vlassov, membre de cette génération
montante qu’il veut promouvoir. Il reçoit à deux reprises ce grand échalas
servile qui, par un balancement courtois, raconte avec exaltation la première
rencontre à sa femme, la seconde à sa maîtresse. À la première, il confie son « bonheur » :
« Le plus grand et principal patron m’a convoqué […] il a discuté avec moi
une heure et demie entière. […]. Il m’a demandé où était ma femme et m’a
interrogé sur ma santé. Le seul capable de faire cela, c’est LUI, qui nous mène
tous de victoire en victoire. Avec lui, nous écraserons la vermine fasciste [1170] . » Dans
des termes similaires, après sa seconde rencontre, il partage avec sa maîtresse
le « grand bonheur » qu’il ressent. « Le plus grand homme du
monde m’a une fois encore convoqué […]. Il a fait mon éloge devant tout le
monde. Et maintenant je ne sais pas comment on peut justifier la confiance qu’IL
me témoigne [1171] . »
La carrière de Vlassov est, en effet, exemplaire. Pendant que Staline liquidait
le corps des officiers issus de la révolution, Vlassov montait en grade
régulièrement. Il est écrit dans son dossier : « Travaille beaucoup à
la liquidation des résidus de sabotage dans les unités. » Il a donc
dénoncé et livré des camarades au NKVD. En juin 1942, Vlassov, capturé par
les Allemands, considérera le Führer comme son nouveau grand homme, revêtira l’uniforme
de la Wehrmacht, formera l’Armée dite, sans rire, de libération russe et
affirmera sa volonté de combattre aux côtés de la Wehrmacht pour liquider le
bolchevisme. La première proclamation du Comité russe, fondé par lui, se
proposera de « renverser Staline et sa clique »
    La deuxième offensive allemande, déclenchée en avril 1942,
vise Bakou et son pétrole. La Wehrmacht prend Kharkov, Sébastopol, Rostov,
Kertch, la Crimée, gagne le Caucase, pénètre en Kalmoukie, en Tchétchénie, en
Balkarie, arrive aux contreforts du Caucase. Affolé, Staline convoque, à la fin
du mois d’avril, Baïbakov, vice-commissaire à l’Énergie, et lui présente un
ultimatum : « Hitler se rue vers le Caucase. Il a affirmé que s’il ne
s’emparait pas du pétrole du Caucase, il perdrait la guerre. […] Je vous
préviens : si les Allemands obtiennent une goutte de pétrole, nous vous
fusillerons. » Baïbakov pourrait tout faire sauter, mais Staline l’avertit :
« Si vous détruisez les installations, que les Allemands n’arrivent pas
jusque-là et que nous restions sans carburant nous vous fusillerons aussi [1172] . » Les
Allemands ne prendront pas Bakou et Baïbakov, n’ayant pas miné les
installations pétrolières, sauvera sa peau.
    Au début de mai, la Wehrmacht lance une attaque le long du
golfe de Théodossie en Crimée orientale et met en déroute les forces
soviétiques, pourtant deux fois supérieures en nombre. Staline, après avoir
dépêché Boudionny dans la presqu’île, y envoie en hâte Mekhlis, qui, après un
an de guerre, et à défaut d’être un grand stratège, multiplie les
dénonciations. Arrivé en Crimée, il accable Staline de télégrammes dénonçant l’incurie
du commandant du front, Kozlov, apparemment dépassé par les événements. Ces
dénonciations ne freinent pas l’avance allemande mais, par leur lâche
impuissance, irritent Staline, qui lui reproche de s’en tenir « à l’étrange
position d’un observateur extérieur, ne répondant de rien, dans l’affaire du
front de Crimée. C’est une position très confortable, mais complètement pourrie [1173]  ». Staline
n’aurait pas écrit ces

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