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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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sans tanks et sans aviation, ne peut vaincre un
ennemi qui en dispose. Les insurgés ne pourront donc pas chasser les Allemands
de Varsovie. Et il ajoute qu’il n’admettra pas que l’Armia Krajowa agisse sur les arrières de l’Armée rouge [1236] .
    Malgré l’entrée dans Varsovie de puissants renforts
allemands, les insurgés tiennent. Le 9 août, Staline reçoit une seconde fois
Mikolajczyk qui sollicite une aide immédiate en armes aux insurgés. Staline ne
le berce pas d’espoir : « Toutes ces actions à Varsovie semblent
irréelles. Il pourrait en être autrement si nos armées étaient arrivées aux
abords de Varsovie, mais la vive résistance opposée par les Allemands dans les
combats pour la prise des faubourgs de Prague les en a empêchées. » Il lui
faut prendre le temps de regrouper les forces de l’Armée rouge et d’amener de l’artillerie
supplémentaire. Enfin, par air, on ne peut parachuter que des fusils et des
mitrailleuses, dans une cité où les soldats allemands omniprésents risquent
bien d’en récupérer l’essentiel. Mais enfin, promet-il, il fera au mieux :
« Nous ferons tout ce qui dépend de nous pour aider Varsovie [1237] . » En réalité,
il met à profit les vigoureuses contre-attaques allemandes pour faire décrocher
les troupes soviétiques de la Vistule. Il peut ainsi feindre de ne pouvoir
soutenir les insurgés et répond par un calcul politique au calcul politique des
partisans de Londres.
    La résistance polonaise, qu’il déclare condamnée à l’échec,
provoque finalement la fureur de Staline. Le 14 août, les Alliés lui
demandent l’autorisation de faire atterrir sur des bases soviétiques des
bombardiers américains stationnés au sud de l’Italie, à Bari. Refus. Le 16,
Staline écrit à Churchill : « L’opération de Varsovie constitue une
aventure insensée et horrible qui coûte à la population un grand nombre de
pertes. » C’est bien la première fois que des victimes civiles préoccupent
Staline, qui ajoute que « le commandement soviétique […] est contraint de
se désolidariser de l’aventure varsovienne ». Le 20 août, Roosevelt
et Churchill renouvellent leur demande dans une lettre à Staline qui leur
répondra le surlendemain. Il dénonce « la poignée de criminels qui, pour s’emparer
du pouvoir, ont déclenché l’aventure de Varsovie [1238]  ». Sa
réponse est claire : le crime de l’ Armia Krajowa, c’est bien d’avoir
voulu installer un gouvernement indépendant de Moscou, non d’avoir déclenché
une insurrection aventureuse. Puis Staline autorise les avions américains à
atterrir à Poltava, ce qu’ils feront… le 18 septembre. La majorité des
containers d’armes légères, de nourriture et de médicaments lâchés sur la
capitale tomberont entre les mains des Allemands, comme Staline, triomphant, l’avait
prévu. Le 2 octobre, après 63 jours de combats acharnés, les
insurgés, qui ont perdu 22 000 tués, capitulent. La ville n’est plus
qu’un amas de ruines ; 180 000 civils ont péri.
    Les difficultés polonaises rendent plus nécessaire un
arrangement précis entre les Alliés. C’est l’objet de la fameuse rencontre du 9 octobre 1944
entre Staline et Churchill, seuls avec leurs interprètes. Staline s’affirme
prêt à discuter de tout. Churchill esquisse un partage de l’Europe. Il propose
de laisser la Roumanie à l’URSS et la Grèce aux Anglais : « La
Grande-Bretagne doit être la puissance dominante en Méditerranée, et j’espère
que le maréchal Staline reconnaît notre poids décisif en Grèce, tout comme je
suis prêt à reconnaître le poids décisif du maréchal Staline en Roumanie. »
Staline donne son accord, la Grande-Bretagne doit contrôler la Méditerranée.
Churchill lui propose alors de « matérialiser ces choses en termes
diplomatiques, en évitant les formules sur le partage des "sphères d’influence"
qui choqueraient les Américains… ». Staline lui rappelle que, pour
Roosevelt, leurs conversations à deux ont une fonction uniquement préparatoire.
Churchill acquiesce, mais les deux hommes peuvent avoir des « conversations
intimes ». « Il me semble, reprend Staline, que les États-Unis
prétendent obtenir pour eux de trop grands droits en laissant à l’Union
soviétique et à la Grande-Bretagne des possibilités limitées. » Churchill
tire alors de son veston une feuille de papier pliée en quatre, qu’il qualifie
de

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