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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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28 février 1950,
Staline lui affecte un directeur et y fait transférer les accusés de l’affaire
de Leningrad et certains dirigeants du Comité antifasciste juif, ainsi qu’un
officier de sa garde personnelle, Fedosseiev. Le 12 juin 1951, le
directeur de la prison, surpris, y recevra le ministre de la Sécurité lui-même,
Abakoumov, puis, le lendemain, ses principaux collaborateurs. Après quoi ce
bloc sera transféré sous le contrôle du ministère de l’Intérieur. Il était donc
bien destiné à piéger les chefs de la Sécurité.
    Comme au début de la grande purge de 1936-1938, Staline met
peu à peu à l’écart un certain nombre de ses vieux collaborateurs relégués sur
des voies de garage : après l’avoir placé à la tête de la commission de
Contrôle en Hongrie, de 1945 à 1947, il nomme, malgré son inculture notoire,
Vorochilov au poste dérisoire de président du Bureau de la culture du Conseil
des ministres et simple membre du Conseil militaire principal du ministère de
la Guerre. Il remplace par Khrouchtchev Kaganovitch, éphémère Premier
secrétaire du PC ukrainien de mars à décembre 1947, puis le nomme à la
fonction subsidiaire de président du Comité national de l’approvisionnement.
Vorochilov racontera plus tard à Vassili : « Pendant ses dernières
années, ton père manifestait de grandes étrangetés […]. Parfois, il me
demandait comment allaient mes affaires avec les Anglais. Il me qualifiait même
d’espion anglais […]. Je n’ai survécu que parce qu’il me connaissait depuis l’époque
du front de la guerre civile [1451]  »,
où les deux hommes vivaient côte à côte avec leur femme. Entre intimes, il
soupçonne Molotov d’être un agent de la CIA. Sans doute dit-il cela, au début,
sur le ton de la grosse blague, cherchant tout de même à intimider ses vieux et
dociles camarades. Mais à force de répéter ces plaisanteries Staline leur donne
consistance à ses propres yeux. Quoi qu’il en soit, elles débouchent sur la
disgrâce des victimes : il n’invite plus Vorochilov au Bureau politique,
ni à sa datcha. Peu avant son soixante-dixième anniversaire, il fait arrêter la
femme, juive, de son fidèle secrétaire personnel Poskrebychev, qui, après trois
ans d’instruction, sera fusillée pour espionnage, ainsi que la femme, juive
elle aussi du fidèle Andreiev, Dora Khazan, les tantes de Svetlana, son premier
mari, juif, Grigori Morozov, et le père de ce dernier.

CHAPITRE XXXIV
Le complot permanent
    Effrayé par la puissance américaine, même s’il prétend le
contraire dans les rares interviews qu’il donne, Staline cherche à neutraliser
les gouvernements européens face aux États-Unis. Il utilise à cette fin les
partis communistes comme autant d’agences de sa diplomatie et comme moyens de
pression sur ces gouvernements. Selon les moments et les besoins, la politique
de Moscou varie de la collaboration franche aux grèves-commandos. Le modèle
pour lui est la Finlande, dont le gouvernement agit dans le respect des
intérêts fondamentaux de Moscou, sans que le moindre bouleversement social
modifie le régime de propriété.
    Dans cette optique, la guerre de Corée ressemble bel et bien
à une opération de diversion, et d’une tout autre ampleur que le blocus de Berlin.
En mars 1949, le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Il-sung, sonde Staline
sur son intention d’envahir la Corée du Sud pour réunifier le pays sous sa
botte. Staline, d’accord, lui conseille néanmoins la prudence et reste dans le
vague, « une aussi grande affaire à propos de la Corée du Sud […] exige
une grande préparation [1452]  »,
dit-il. Quand le dirigeant coréen revient à Moscou, un an plus tard, fin mars 1950,
Staline a changé d’attitude : il l’approuve et l’encourage. Entre les deux
dates, un événement décisif s’est produit : la victoire de la révolution
chinoise, que Staline a tenté en vain de contenir et la proclamation de la
République populaire de Chine, le 1 er  octobre 1949.
    Quittant Moscou, Kim Il-sung se rue à Pékin, où il obtient
le soutien inconsidéré de Mao Tsé-toung ; Staline ordonne que toutes les
demandes en armement présentées par la Corée du Nord pour former de nouvelles
divisions soient satisfaites en urgence. Dans la nuit du 24 au 25 juin 1950,
les blindés nord-coréens franchissent le 38 e  parallèle qui
sépare, depuis 1945, la Corée du Nord de la Corée du Sud. L’ONU vote la

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