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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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motion
américaine exigeant l’intervention. Le Conseil de sécurité, réuni le 25 juin,
à l’initiative des Américains, décide l’envoi de troupes onusiennes,
essentiellement américaines, au secours de Syngman Rhee, le président de la
Corée du Sud. L’URSS ne peut utiliser son droit de veto contre cet envoi, car
elle boycotte le Conseil depuis février pour dénoncer l’occupation du siège de
la Chine par le représentant de Tchang Kai-shek au nom de l’île de Formose
(Taiwan). Staline aurait pu suspendre ce boycott proclamé au nom de la défense
de la Chine. Il n’en fait rien. Le 27 juin, le Conseil de sécurité vote
une seconde résolution, demandant à tous les pays d’assister la Corée du Sud.
Le représentant de l’URSS, Jacob Malik, est toujours absent. Le ministère des
Affaires étrangères soviétique avait proposé qu’il participe à cette réunion.
Staline s’y est opposé, en sachant fort bien que ce refus permettrait le vote
du Conseil.
    En juillet 1950, les troupes nord-coréennes occupent 90 %
du territoire du Sud. Le physicien Artsimovitch, passionné d’analyse militaire
et convaincu de ses capacités de stratège en chambre, affirme alors à ses
voisins que l’étirement des lignes nord-coréennes va permettre aux Américains
de les couper en deux par un débarquement à Pusan. Il reçoit alors, dira-t-il,
un coup de téléphone menaçant de Beria s’exclamant : « Qu’est-ce que
tu as à bavarder ? Tu sais QUI planifie l’opération ? Tais-toi sinon
ça ira mal pour toi [1453] . »
Staline suit effectivement de près les opérations militaires en Corée, mais
veut surtout y plonger la Chine.
    Les Américains débarquent à Pusan ; leur
contre-offensive foudroyante renverse la situation. Ils arrivent, le 26 octobre,
sur le fleuve Ya-lou, à la frontière de la Chine. Peu avant, Staline, dans une
lettre à Mao Tsé-toung, pousse ce dernier à s’engager dans le conflit, en
annonçant que les États-Unis sont susceptibles de s’engager directement dans la
guerre, entraînant « donc » dans le conflit la Chine et l’URSS, un
pacte d’assistance mutuelle liant ces deux pays. « Faut-il le craindre ?
À mon avis, non, car ensemble nous sommes plus forts que les États-Unis et l’Angleterre
[…] Si la guerre est inévitable, mieux vaut qu’elle commence aujourd’hui [1454] . » Staline
se préparait-il effectivement à une troisième guerre mondiale comme l’affirment
aujourd’hui encore certains historiens ?
    Quelques semaines plus tard, il conseille à Kim Il-sung de
se réfugier dans les montagnes. Oubliant sa missive belliciste du début du
mois, Staline se dégage : « Et alors ? Que les Américains soient
nos voisins en Extrême-Orient. Ils vont y venir, mais nous n’allons pas les
combattre. Nous ne sommes pas prêts à combattre [1455] . »
Désinvolte, il explique alors à Chou En-laï qu’en cas de défaite nord-coréenne
Kim Il-sung pourra constituer un gouvernement en exil dans le nord-est de la
Chine. Sa lettre d’octobre était bien une provocation contre les Chinois.
Laissé à lui-même, Mao s’engage. À partir du 20 octobre, Pékin envoie près
d’un million de « volontaires » qui contre-attaquent par vagues
humaines déferlant, au prix de lourdes pertes, sur les positions américaines.
    Staline rechigne à fournir aux Chinois, quasiment privés d’aviation,
l’aide aérienne dont ils ont grand besoin. L’aviation soviétique n’est pas
prête, se lamente-t-il. Il faut du temps. Début décembre, il fournit des avions
dont les pilotes, en uniforme chinois, sont censés appartenir à la colonie
russe installée depuis longtemps dans le Nord de la Chine. Fin décembre, les
troupes chinoises franchissent le 38 e  parallèle. Leur chef d’état-major,
Peng De-huaï, y était hostile. Staline, désireux de pousser la Chine face aux
Etats-Unis, soutient la position de Mao, favorable à l’offensive. Les troupes
chinoises envahissent Séoul au début de janvier 1951.
    En mars, une nouvelle contre-offensive américaine ramène la
ligne de front sur le 38 e  parallèle. Le commandant des troupes
américaines, le général MacArthur, propose à Truman de lâcher la bombe atomique
sur la Chine. Truman le relève de son commandement. Au même moment, Staline se
soucie soudain du délabrement de la flotte de guerre soviétique : le 13 juillet,
il convoque une première réunion du Conseil principal de la marine

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