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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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oncle. Décidément, cet homme semblait plein de qualités.
    Ils atteignirent la rue du marché, qui heureusement n’était pas aussi bondée qu’elle l’aurait été dans la matinée. La plupart des femmes du village avaient déjàdû faire leurs emplettes pour la journée ; seules les plus pauvres étaient encore en train de fouiller les restes. Quelques enfants couraient parmi les constructions en pierre ou de bois et deux chiens se disputaient un os boueux. Roslynn pouvait entendre le bruit d’un marteau tapant sur une enclume dans la forge qui se trouvait de l’autre côté de la place.
    — Je suppose que sire Alfred va partir demain, comme il l’a juré ? Avec ou sans vous ? demanda Madoc.
    — En effet, confirma-t-elle. Et comme il retourne à la Cour, ce sera sans moi.
    — Alors c’est le couvent le plus proche, pour vous ? Dans la région, ce serait Llanllyr, chez les cisterciennes. Ou bien avez-vous une autre abbaye à l’esprit ?
    — Oui. Haverholme, chez les gilbertines, répondit Roslynn. C’est dans le Lincolnshire, pas loin du domaine de mes parents.
    C’était ce qu’elle avait projeté. Toutefois, alors qu’elle marchait à côté de ce grand et bel homme qui pouvait se montrer si tendre avec son oncle insupportable et qui avait tenté de sauver l’honneur de sa famille pour se retrouver en guerre contre son frère, la perspective d’une vie de nonne lui paraissait encore moins attrayante qu’auparavant. Mais si c’était l’Eglise ou retourner à la Cour, quel choix avait-elle ?
    Lorsqu’ils eurent dépassé la place, Madoc s’arrêta à l’ombre d’un édifice en colombage à deux niveaux, devant lequel était disposé un étal couvert de pains frais et de pâtisseries. Les fours étaient installés dans la cour, embaumant l’air d’un arôme appétissant.
    — Si vous préférez ne pas entrer au couvent, dit-il,je vous fournirai une escorte pour aller n’importe où ailleurs, afin que vous voyagiez en sécurité.
    Son offre était très tentante, ou aurait dû l’être. Hélas, Roslynn ne pouvait se permettre de choisir une autre solution que celle qu’elle avait citée.
    — Si je pars d’ici, l’endroit le plus sûr pour moi, ma famille et mes amis serait Haverholme. Sinon, John pourrait les blâmer de ma désobéissance, et essayer de nouveau de me marier.
    Les yeux sombres de Madoc se rivèrent aux siens.
    — Vous sacrifieriez votre avenir pour eux ?
    Elle se sentit tenue de répondre honnêtement.
    — J’aimerais avoir d’autres choix, sire, car je préférerais ne pas être nonne. J’aurais aimé me marier, avoir une famille et des enfants.
    — Moi aussi. Je veux une épouse, Roslynn, et des enfants autour de moi. Je veux une femme qui ne craint pas de me dire ce qu’elle pense, qui est aussi hardie que belle. Je veux une femme comme vous, Roslynn.
    — Est-ce que…
    Elle inspira profondément et s’efforça de calmer ses émotions tumultueuses, de faire taire son esprit inquisiteur, car il n’y avait qu’une seule question importante à poser.
    — Cela signifie-t-il que vous souhaitez m’épouser, sire ?
    — Oui.
    Un seul mot, tout simple, mais elle devinait dans les profonds yeux bruns de Madoc toutes les émotions qui l’envahissaient aussi, le doute et l’espoir, la terreur et l’excitation.
    Et le désir.
    Oh, oui, elle pouvait y lire le désir, le sentir couler entre eux comme un courant, même si elle luttait contre lui comme un naufragé perdu dans une mer démontée.
    Car le désir ne devait pas influencer sa décision. Elle l’avait laissé la guider auparavant et cela l’avait conduite au désastre.
    Que savait-elle réellement du seigneur de Llanpowell ? Qu’il était beau, vif de caractère et qu’il lui embrasait le sang. Qu’il semblait aimable, compatissant et généreux. Qu’il était bon avec son oncle et que ses gens le respectaient. Que son frère le volait, mais qu’il ne réagissait pas avec violence ou dépit, seulement avec tolérance.
    Etait-ce suffisant ? se demanda-t-elle. Pouvait-elle se fier à son jugement, qui avait été si faussé par le passé ?
    Et qu’en était-il de son tempérament emporté ? Il affirmait qu’il n’avait jamais frappé une femme, mais quelle preuve en avait-elle ? Quelle certitude avait-elle qu’il ne se changerait pas en un autre Wimarc dès que leurs vœux seraient prononcés ?
    Pourtant, malgré toutes ses craintes, ses doutes et la terrible

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