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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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son corps nu, même si le souvenir de cette superbe anatomie masculine suffisait amplement à échauffer ses pensées.
    — Retournons-nous à la grand-salle ? demanda-t-il en lui offrant son bras et en désignant de la tête les murailles du château.
    — Oui, acquiesça-t-elle.
    Elle posa légèrement les doigts sur son robuste avant-bras. Elle pouvait sentir ses muscles onduler sous sa main au rythme de leurs pas. Décidément, l’Ours de Brecon était un homme solide.
    — A mon vif regret, mon oncle s’est mis dans la tête que je ne serai plus jamais heureux tant que je n’aurai pas pris une autre épouse, reprit-il, sa voix comportant une trace d’excuse et de frustration tandis qu’ils marchaient côte à côte. Mais je pense que vous, entre toutes les femmes, pouvez comprendre que je préférerais vivre comme je suis plutôt que d’être mal marié.
    — Mieux vaut être seul que lié à une personne que l’on ne peut ni trouver à son gré ni respecter, j’en conviens, agréa Roslynn.
    — Oui. C’est une autre sorte de solitude.
    Il parlait comme s’il avait une connaissance intime de cette situation, et elle commença à suspecter que son premier mariage n’avait pas été heureux.
    Dans ce cas, il serait beaucoup plus facile pour elle de gagner son affection… si elle restait. Et si, bien sûr, elle parvenait finalement, envisager de se remarier avec un homme comme lui.
    Ils continuèrent en silence jusqu’à ce qu’ils atteignent le village. Elle jeta un regard en coin à Madoc. Que penseraient les villageois en les voyant se promener ainsi ? Elle allait s’écarter lorsqu’elle se reprit. Après tout, quelle importance ? Ils ne faisaient que marcher. Et puis quel scandale pouvait être pire que celui qu’elle avait déjà enduré ?
    — Mon oncle m’a confié qu’il vous avait parlé de mes ennuis avec mon frère, reprit Madoc.
    — Un peu, répondit-elle.
    — Trefor pense que je lui ai causé un grand tort par le passé et cherche à me punir en retour.
    Même si elle ne restait pas, Roslynn avait envie de savoir ce qui avait conduit des frères à s’opposer ainsi et elle ne put s’empêcher de poser la question.
    — Que lui avez-vous fait ?
    Madoc s’arrêta près d’un petit muret de pierre qui bordait la cour d’une ferme. A l’intérieur se trouvait une petite chaumine qui laissait échapper un lent panache de fumée par une ouverture dans le toit d’ardoise. Près d’une dépendance, des poules grattaient la terre. Un chien attaché à la porte se leva en grondant, puis parut se raviser et se recoucha.
    Madoc s’appuya contre le muret et regarda au loin.
    — C’était mon frère aîné qui était en tort, sans le moindre doute, mais lui ne le voit pas ainsi. Tout ce qu’il voit, c’est que j’ai épousé la femme avec quiil devait se marier, et que je suis devenu l’héritier de Llanpowell à sa place.
    Ce n’était pas rien ! pensa Roslynn avec stupeur. Il avait épousé une femme destinée à un autre ? De son plein gré, ou pour une autre raison qui aurait entraîné une union malheureuse ?
    Et comment avait-il hérité du fief, si son frère aîné était encore en vie ?
    Quelle que soit la façon dont c’était arrivé, c’étaient bel et bien là des causes d’hostilité.
    — Ce qui s’est passé était sa faute, reprit Madoc. Trefor est arrivé à son mariage tellement ivre qu’il pouvait à peine tenir debout. Cela aurait déjà été assez grave en soi, mais il s’est également mis à se vanter de ce qu’il avait fait la nuit précédente, avec une ribaude. J’ai essayé de le faire sortir de la grand-salle, mais je n’ai pas été assez rapide. Tout le monde l’a entendu, sa fiancée, ses parents, les nôtres, nos familles, les invités, les serviteurs.
    Il marqua une pause, la mine sombre.
    — Les parents de Gwendolyn étaient partisans d’annuler le mariage, mettant ainsi fin à une alliance qui durait depuis trois générations, et Gwendolyn elle-même a juré qu’elle haïrait Trefor jusqu’à la fin de ses jours. Pour sauvegarder l’alliance, pour éviter l’humiliation de Gwendolyn et celle de mes parents, j’ai offert de l’épouser à la place de mon frère.
    Ainsi, d’une certaine manière, il avait été contraint au mariage, comme John l’avait forcée à venir ici, parce que la seule autre solution qui s’offrait à lui paraissait bien pire.
    Il regarda Roslynn fixement. Son visage était

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