Sur ordre royal
John, le roi libidineux qui se servait de son pouvoir pour forcer les femmes à exaucer ses désirs. Il n’était pas un courtisan fat et blasé qui pensait que la veuve d’un traître devrait accueillir avec joie ses attentions lascives et s’en sentir honorée.
Madoc ap Gruffydd n’était pas rusé et calculateur ; ses pensées et ses sentiments étaient inscrits sur son visage et transparaissaient dans sa voix. Il ne la traitait pas comme une chose qui devait être capturée et utilisée, mais lui parlait comme à une personne, son égale de certaines façons, sinon dans tous les domaines.
Elle sentait qu’il la respecterait, et c’était tout ce qu’elle demandait.
L’épouser pourrait bien être sa dernière et meilleure chance de trouver le bonheur et le contentement, sedit-elle encore en pensant à tout ce qu’elle avait découvert sur lui, et elle serait une sotte de la laisser passer à cause de ce qu’elle avait vécu lors de son premier mariage.
Alors elle prit son beau visage entre ses mains, se haussa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur les siennes.
6
De son plein gré, avec l’ardeur du désespoir, elle captura sa bouche de la sienne, désireuse de montrer à Madoc qu’elle acceptait véritablement ce mariage, et qu’elle voulait faire de lui son époux.
Il l’enveloppa de ses bras forts, lui apportant un sentiment de chaleur et de sécurité. Là, dans son étreinte, elle se sentait désirée, respectée… Ce début était déjà mieux que ce que Wimarc lui avait jamais offert. Un petit soupir s’échappa de sa gorge lorsqu’il écarta ses lèvres de sa langue et envahit doucement la chaleur moite de sa bouche.
Sans cesser de l’embrasser, il l’appuya contre le mur de bois de la boulangerie. Elle retint son souffle lorsque la main de Madoc glissa sur sa taille pour remonter jusqu’à un sein et le pétrir légèrement, éveillant en elle une sensation étonnamment agréable qui se répandit dans tout son être.
Ce n’étaient pas là des gestes rudes et grossiers, il ne la traitait pas comme si elle était faite de bois ou de pierre, dénuée de sentiments. Il la caressait doucement, tendrement, comme si elle était précieuse à ses yeux. Comme s’il faisait passer son plaisir avant le sien.
A ce moment-là, elle se rendit compte qu’elle désirait Madoc comme elle n’avait jamais désiré Wimarc, même lorsqu’elle s’était crue éperdument amoureuse de lui. Ce que Madoc lui faisait ressentir était plus profond, plus intimement satisfaisant. Elle savait intuitivement qu’elle pouvait lui faire confiance, et cette certitude était nouvelle pour elle, et merveilleuse.
— Dites-moi d’arrêter et je le ferai, promit-il en faisant glisser sa bouche sur la courbe de son cou.
— Ne vous arrêtez pas, chuchota-t-elle tandis que ses propres mains entreprenaient un voyage bien à elles…
Il s’écarta alors légèrement et posa une main sur la sienne.
— Voulez-vous vraiment m’épouser, Roslynn ? demanda-t-il dans un murmure pressant.
N’entendait-il pas son cœur qui tambourinait, ne sentait-il pas le besoin de son corps ? Ne percevait-il pas son aspiration à une union totale avec lui, ne voyait-il pas l’espoir dans ses yeux ?
Peut-être avait-il simplement besoin de l’entendre le dire à haute voix.
— Oui, Madoc ap Gruffydd, seigneur de Llanpowell, je veux vous épouser.
Lorsqu’il sourit, elle eut l’intuition d’avoir pris la meilleure décision de sa vie, et elle l’attira à elle pour presser de nouveau ses lèvres sur les siennes.
Mais cette étreinte ne dura pas longtemps.
— Assez, ma dame, la réprimanda-t-il gentiment en se reculant. Nous ferions mieux de rejoindre la grand-salle. Je ne veux pas que vous vous demandiezaprès coup si je vous ai séduite pour vous contraindre au mariage.
Il parlait comme s’il avait été capable d’une telle fourberie. Aussitôt, la délicieuse chaleur qui habitait Roslynn disparut.
— Fort bien, sire, dit-elle sèchement en commençant à s’éloigner.
Il l’attrapa par la main et la ramena en arrière, ses sourcils noirs froncés.
— Qu’est-ce qui ne va pas, tout à coup ?
Puisqu’il le lui demandait…
— J’ai déjà été manipulée dans le mariage une fois, par des paroles de miel et des baisers pleins de séduction. Je n’aimerais pas croire que je suis assez stupide pour me laisser abuser une seconde fois.
— J’ai parlé sans réfléchir,
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