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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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matinée était radieuse. Le soleil filtrait par les vitraux et dessinait de ravissants motifs sur le plancher.
    May-may s’efforçait de boucher ses oreilles aux coups de marteau et aux grincements de scie des maisons en construction de la Vallée Heureuse mais c’était impossible. Le fracas était permanent et assourdissant, de jour comme de nuit, depuis qu’ils étaient arrivés trois jours plus tôt.
    « Il y a beaucoup à faire, et je veux être sûr que tout est bien en ordre pour le bal, dit Struan. Il doit commencer une heure après le coucher du soleil. »
    May-may frissonna de délices en songeant à sa robe secrète.
    « Le petit-déjeuner à l’aube est barbare.
    — Ce n’est pas l’aube. Il est neuf heures.
    — Pour moi, c’est l’aube, protesta-t-elle en ramenant autour d’elle son peignoir de soie jaune paille. Pendant combien de temps vont durer ces bruits horribilieux ?
    — Dans un mois ou deux, ce sera plus calme. Et on ne travaillera pas le dimanche, murmura-t-il distraitement, en pensant à tout ce qu’il avait à faire dans la journée.
    — C’est trop de bruit. Et il y a quelque chose de mauvais dans cette maison.
    — Quoi ? demanda-t-il sans trop l’écouter.
    — Mauvais, terrifiquement mauvais. Tu es bien sûr que le fêng shui est correct, heya ?
    — Le fêng quoi ? »
    Il sursauta, la regarda et lui accorda toute son attention. May-may parut atterrée.
    « Tu n’as pas fait venir les messieurs fêng shui ?
    — Qui est-ce ?
    — Sangdieu, Taï-pan ! s’écria-t-elle avec exaspération. Tu construis une maison et tu ne consultes pas le fêng shui ? Quelle folie ! Ayee yah ! Je m’en occupe aujourd’hui.
    — Et que va faire ton monsieur fêng shui, demanda-t-il aigrement, à part me coûter de l’argent ?
    — Il va s’assurer que le fêng shui est correct, bien sûr.
    — Et veux-tu me dire ce que c’est que le fêng shui, pour l’amour de Dieu ?
    — Si le fêng shui est mauvais, les esprits démons entrent dans la maison et tu auras du terrifical mauvais joss et la maladie. Si le fêng shui est bon, alors les démons n’entrent pas. Tout le monde sait ça.
    — Tu es une bonne chrétienne et tu ne crois pas aux démons ni aux esprits ni à toutes ces sornettes.
    — Je suis tout à fait d’accord, Taï-pan, mais dans les maisons le fêng shui est absolument vital. N’oublie pas que nous sommes en Chine et en Chine il y a…
    — Bon, c’est bon, soupira-t-il, résigné. Fais venir le monsieur fêng shui pour jeter un sort, si tu veux.
    — Il ne jette pas de sorts, déclara-t-elle gravement. Il s’assure que la maison est bien orientée pour les courants Ciel-Terre-Air. Et qu’elle n’est pas bâtie sur le cou d’un dragon.
    — Hein ?
    — Doux Jésus Dieu, comme tu dis quelquefois ! Ça, alors ce serait horribilieux, car alors le dragon qui dort sous la terre ne pourrait plus dormir en paix. Sangdieu, j’espère que nous ne sommes pas sur son cou ! Ni sur sa tête ! Est-ce que tu pourrais dormir, toi, avec une maison sur ton cou ou sur ta tête ? Non, bien sûr ! Si le sommeil du dragon est dérangé, naturellement des fantasticalement pires choses arriveront. Il faudrait déménager instantané !
    — Ridicule !
    — Fantastical ridicule, mais nous déménagerons. Moi, je vous protège. Oh ! oui. C’est très important de protéger son homme et sa famille. Si nous sommes construits sur un dragon, nous partons.
    — Alors tu feras bien de dire au monsieur fêng shui qu’il ne trouve pas de dragons par ici, bon Dieu ! »
    Elle avança un menton belliqueux.
    « Les messieurs fêng shui ne vont pas t’apprendre à commander un navire, alors pourquoi tu veux leur apprendre les dragons, heya ? C’est très gracieusement difficile d’être des messieurs fêng shui. »
    Struan était heureux de voir May-may redevenir elle-même. Il avait remarqué, depuis son retour de Macao à Canton et pendant le voyage à Hong Kong, qu’elle était distraite, préoccupée. Surtout ces derniers jours. Et elle n’avait pas tort. Le bruit était abominable.
    « Bon, je m’en vais.
    — Est-ce que je peux inviter Mary Sinclair aujourd’hui ?
    — Sûr. Mais je ne sais pas où elle est, ni même si elle est arrivée.
    — Elle est à bord du navire amiral. Elle est arrivée hier avec son amah, Ah Tat, et sa robe de bal. Elle est noire et très belle. Elle va te coûter deux cents dollars. Ayee yah, si tu

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