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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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monterait ainsi que celui des huiles de houille pour l’éclairage. Les cours de l’opium, à Calcutta, s’étaient écroulés par suite d’une récolte abondante. Struan changea donc les ordres du Sea Cloud , un de ses clippers faisant les routes de Hong Kong, pour l’envoyer de toute urgence à Manille charger des épices, au lieu d’aller à Whampoa acheter du thé ; il devait ensuite faire voile vers l’Angleterre, par le cap de Bonne-Espérance. Robb donna l’ordre à Vargas d’acheter jusqu’au dernier empan de cotonnade, de coton en écheveaux et de coton à coudre, de se débarrasser de leurs stocks de mélasse et d’accélérer les achats d’opium à Calcutta en se débarrassant au plus vite des stocks existants.
    Avant que la malle du courrier vienne mouiller dans la rade, le Sea Cloud avait déjà appareillé pour Manille ; leurs trois heures d’avance les enrichissaient de près de quarante mille guinées. Car, en trois heures, ils avaient écumé le marché et avaient retenu toutes les cales possibles sur les navires anglais et américains, à l’exception de ceux de Brock et Fils, pour acheminer au plus vite en Angleterre des marchandises importées comme l’huile d’éclairage, le coton, les cotonnades, et le fil à coudre ainsi que des épices. Ils savaient que, dès l’arrivée du courrier, les acheteurs se précipiteraient pour acheter du coton et des épices et pour les expédier. Ils ne savaient pas que le Sea Cloud avait pris le mors aux dents, qu’il avait un jour d’avance au moins et qu’il ferait la loi à Londres.
    « Eh bien, voilà une matinée bien remplie », dit Struan en se frottant les mains.
    Ils se tenaient devant leur tente et regardaient la malle mouiller ses ancres. Des essaims de canots l’entouraient, bourrés d’hommes avides d’avoir des nouvelles. Struan jeta un coup d’œil à la liste des passagers.
    « Dieu du ciel, s’écria-t-il. Regarde ! »
    Il tendit la feuille à Robb, qui parcourut rapidement la liste des noms. Il s’arrêta sur celui de S. A. R. le grand-duc Alexei Sergueyev.
    « Qu’est-ce qu’un grand de Russie vient faire en Asie, hein ?
    — Non, petit, non, encore que c’est bizarre, pas de doute. Va au bout de la liste. »
    Robb poursuivit sa lecture. Épouses de marchands, trois commerçants de retour, des noms qui ne lui disaient rien. Enfin il le trouva : « Maureen Quance et ses enfants. » Il éclata d’un rire sonore.
    « Nom de Dieu, y a pas de quoi rire, bougonna Struan. Et le jugement des élégantes ?
    — Oh ! Seigneur ! »
    Six ans auparavant, la femme d’Aristote avait rageusement pris un bateau à Macao, pour l’Angleterre, persuadée – comme tout le monde – que son mari, à qui elle causait une terreur mortelle, s’était enfui en Grande-Bretagne. Mais au lieu de prendre la fuite, il s’était réfugié à l’Institut de Jeunes Filles de Mrs. Fotheringill, qui n’était autre que le bordel de Macao. Il en était ressorti huit jours après le départ de Maureen, et il lui avait fallu des mois pour surmonter ce qu’il appelait ses « vapeurs ».
    « Qu’allons-nous faire ? demanda Robb.
    — Si Aristote l’apprend, il va disparaître, c’est sûr. Il s’en ira à Canton et nous serons fichus. Il faut le trouver les premiers et le garder à l’abri jusqu’à cette nuit.
    — Où est-il ?
    — J’en sais rien. Envoie des groupes, des patrouilles, envoie tout le monde. Emmène-le à bord du Thunder Cloud sous n’importe quel prétexte et garde-le là jusqu’à ce que ce soit l’heure du jugement. Envoie Cudahy immédiatement à bord de la malle. Qu’il dise à Maureen qu’elle est notre invitée avec ses enfants. À bord du petit ponton. Nous pourrons peut-être l’occuper jusqu’à demain.
    — Jamais. Elle a le flair pour Aristote.
    — Nous devons essayer. Tu veux faire le juge ?
    — Et le combat de boxe ? Il ne voudra pas le manquer.
    — Pour un portrait de Sarah ou d’un des enfants, certainement. »
    Robb sortit en courant.
    Struan consulta sa montre. On ne l’attendait pas avant une heure à bord du navire amiral. Il fit venir Gordon Chen et lui demanda de recruter trente Chinois pour monter la garde.
    « Je crois qu’il serait sage, Taï-pan, par précaution, d’assigner des hommes de garde à votre maison aussi, conseilla Gordon. Je me sentirais plus tranquille.
    — Bonne idée, Gordon. Trente-cinq hommes, alors.
    — Hélas ! la

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