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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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deux-là non plus ne renonceront pas. Ils tiennent debout par miracle, murmura Struan. Ce serait un gaspillage stupide d’en tuer un, ou les deux, ne trouvez-vous pas, messieurs ?
    — Arrêter le combat ? s’écria le grand-duc, stupéfait.
    — Le but d’un combat est d’éprouver la force et le courage, d’homme à homme. Ils sont de force et de bravoure égales. Il me semble qu’ils ont tous deux prouvé leur valeur.
    — Mais alors vous n’avez pas de gagnant. C’est injuste, c’est de la faiblesse, et cela ne prouve plus rien.
    — C’est injuste de tuer un homme courageux, sûr, répondit posément Struan. Seul leur courage les maintient debout. Après tout, ajouta-t-il en se tournant vers l’amiral et le général, ils sont tous deux anglais. Gardons-les pour un véritable ennemi. »
    Une ovation assourdissante détourna l’attention des Britanniques mais Sergueyev ne se laissa pas distraire.
    « On dirait presque que c’est un défi, cela, monsieur Struan, dit-il avec un sourire froid.
    — Non, Altesse, un fait, simplement. Nous honorons le courage, mais dans un cas comme celui-ci, la victoire passe après la préservation de la dignité humaine.
    — Qu’en dites-vous, amiral ? dit le général. Struan n’a pas tort, hé ? Quel est donc ce round ? Le trente-cinquième ?
    — Trente-sixième, dit Struan.
    — Disons que nous limitons le combat à cinquante reprises. Il faudra qu’il y en ait un qui cède avant – impossible qu’ils restent debout jusque-là. Mais s’ils peuvent tous les deux mettre le pied sur la ligne au cinquante et unième round, nous jetons la serviette ensemble, hé ? Match nul. Hibbs l’annoncera.
    — D’accord. Mais votre homme ne durera pas.
    — Cent guinées de plus qu’il dure, bon Dieu !
    — Tenu !
    — Un pari, monsieur Struan ? proposa le grand-duc tandis que l’amiral et le général se détournaient pour appeler Hibbs. Décidez de l’enjeu et choisissez un homme.
    — Vous êtes notre hôte, Altesse, vous avez donc le privilège du choix, si mon enjeu vous convient. Une question à laquelle le perdant répondra en privé, ce soir. Devant Dieu.
    — Quel genre de question ? demanda lentement Sergueyev.
    — Ce que le gagnant aura envie de savoir. »
    Le grand-duc était tenté, et cependant en proie à une terrible appréhension. C’était un coup de dés monumental mais passionnant. Il y avait beaucoup de choses qu’il désirait apprendre du Taï-pan de la Noble Maison.
    « Tenu !
    — Quel est votre homme ? »
    Sergueyev désigna sans hésiter le bosco Grum.
    « Je place mon honneur sur lui, dit-il et il rugit au marin : Tue-le, bon Dieu ! »
    Les reprises se succédaient. Quarante-trois. Quarante-quatre. Quarante-cinq, quarante-six… Quarante-neuf, et à présent les spectateurs étaient presque aussi épuisés que les combattants.
    Enfin, le soldat s’écroula. Il tomba comme un chêne abattu et le bruit de sa chute se répercuta sur la plage. Le marin, ivre de douleur, tapait encore en aveugle, au hasard, cherchant son ennemi. Puis il tomba lui aussi, et resta étendu. Les soigneurs portèrent chaque homme dans son coin ; la demi-minute expira et l’armée hurla à son représentant de se lever ; le général tapait du poing sur le bord du ring, la figure congestionnée, en suppliant Tinker :
    « Lève-toi, nom de dieu, lève-toi, petit ! »
    L’amiral empourpré regardait Grum se forcer à se mettre debout et vaciller dans son coin.
    « Avance, petit, à la ligne, à la ligne ! »
    Struan exhortait le sergent et le grand-duc glapissait des encouragements au bosco dans un mélange de russe, d’anglais et de français.
    Chaque combattant savait que l’autre était battu et tous deux chancelèrent jusqu’à la ligne, les bras et les jambes engourdis et inutiles. Ils levèrent péniblement les poings et tentèrent de frapper. Mais toute leur force les avait abandonnés. Ils tombèrent tous les deux.
    Dernier round.
    La foule semblait prise de folie, car il était manifestement impossible que les combattants quittassent leur coin au bout de trente secondes.
    La cloche retentit et le silence se fit. Les deux hommes se hissèrent à la corde et s’y cramponnèrent en chancelant. Le bosco gémit et fit un premier pas douloureux vers la ligne, puis, après une éternité d’angoisse, un autre. Le sergent était encore dans son coin, grelottant, prêt à tomber. Puis son pied avança

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