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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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pitoyablement et de folles clameurs s’élevèrent, des acclamations, des encouragements, des injures, des supplications, se fondant en un rugissement de folie tandis que les deux hommes se traînaient en vacillant vers la marque de craie. Soudain, le soldat parut perdre l’équilibre et le général s’affala sur sa chaise. Le marin tituba comme un ivrogne et l’amiral ferma les yeux, la figure ruisselante de sueur, et pria.
    Un tonnerre se déchaîna quand les deux combattants posèrent un pied sur la ligne, les serviettes volèrent par-dessus la corde et ce ne fut que lorsque le ring fut envahi par des hommes en délire que les combattants comprirent que le combat était terminé. Ils se laissèrent alors tomber, chacun s’abandonnant à sa souffrance, sans savoir s’il était vainqueur ou vaincu, ou mort ou vivant, sachant seulement qu’ils s’étaient battus de leur mieux.
    « Par la barbe de saint Pierre, s’écria le grand-duc, la voix sourde d’avoir tant crié, ça, c’était un combat ! »
    Struan, en sueur, épuisé, tira de sa poche un flacon plat et l’offrit. Sergueyev but longuement au goulot le rhum brûlant. Struan but à son tour et passa le flacon à l’amiral qui le passa au général et ils le vidèrent.
    « Sangdieu, souffla Struan, sangdieu ! »

20
    L E soleil avait plongé derrière les montagnes, mais la rade était encore nimbée d’or. Ah Sam abaissa ses jumelles et s’écarta précipitamment du judas pratiqué dans le mur du jardin. Elle courut sur le terrain vague qui serait bientôt un jardin fleuri et entra dans le salon.
    « Mère ! Le canot de Père arrive ! cria-t-elle. Oh-ko, il a l’air très en colère ! »
    May-may leva l’aiguille du jupon qu’elle cousait.
    « Il vient du China Cloud ou du Resting Cloud ?
    — Du Resting Cloud . Tu ferais mieux de voir toi-même. »
    May-may prit les jumelles, courut dans le jardin et se posta derrière la petite fenêtre treillissée pour regarder la mer. Elle braqua les jumelles sur Struan qui se tenait debout au milieu du canot ; le pavillon de la Noble Maison flottait à l’arrière. Ah Sam avait raison. Il avait l’air furieux.
    Elle referma soigneusement le volet du judas et rentra en courant.
    « Range tout ça, et cache-le bien ! »
    En voyant Ah Sam ramasser négligemment la robe de bal et les jupons, elle lui pinça cruellement la joue.
    « Ne les froisse pas comme ça, idiote ! Ça vaut une fortune. Lim Din ! glapit-elle. Prépare vite le bain de Père, étale soigneusement tous ses vêtements et veille à ne rien oublier. Et que le bain soit bien chaud ! Mets-lui le nouveau savon parfumé !
    — Oui, Mère.
    — Et attention ! On dirait que la colère de Père marche devant lui.
    — Oh-ko !
    — Oh-ko, tu peux le dire ! Que tout soit bien prêt pour lui sinon vous serez fouettés tous les deux. Et si jamais quelque chose se met en travers de mon projet, vous serez tous les deux attachés par les pouces et je vous fouetterai moi-même jusqu’à ce que les yeux vous en tombent ! Allez vite ! »
    Ah Sam et Lim Din sortirent en hâte. May-may alla dans sa chambre et s’assura que la robe de bal était bien cachée. Elle se parfuma et s’efforça de se calmer. Ah ! mon Dieu, pensa-t-elle, je ne veux pas qu’il soit de mauvaise humeur ce soir !
    D’un pas rageur, Struan se dirigeait vers le portail dans le grand mur. Il tendit la main vers la serrure mais le battant s’ouvrit en grand et Lim Din s’inclina en souriant.
    « Joli beau coucher du soleil, heya, Massi ? »
    Struan répondit par un grognement maussade.
    Din referma le portail et courut à la porte de la maison où il sourit de plus belle et s’inclina encore plus profondément.
    Automatiquement, Struan consulta le baromètre au mur du vestibule. Il était au beau fixe.
    Lim Din referma la porte sans bruit et devança Struan dans le couloir, pour lui ouvrir la porte de la chambre. Struan entra, ferma la porte d’un coup de pied et poussa le verrou. Lim Din leva les yeux au ciel, puis il courut à la cuisine.
    « Quelqu’un va recevoir une bonne fouettée, annonça-t-il à Ah Sam avec appréhension. Aussi certain que la mort et les pots-de-vin.
    — T’inquiète pas de ton barbare de Père, lui répliqua Ah Sam à voix basse. Je te parie nos gages de la semaine prochaine que Mère l’aura transformé en tourterelle d’ici une heure.
    — Tenu ! »
    May-may apparut sur le seuil.
    « Qu’est-ce que

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